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La crise économique favorise le racisme

[image:1,l]La crise économique favorise le racisme et le Conseil de l’Europe invite les gouvernants européens à réagir à cet état de fait.

La crise se cherche un bouc-émissaire

Dans son rapport annuel, publié le 3 mai 2012, la Commission européenne du Conseil de l’Europe contre le racisme et l’intolérance (ECRI) adresse un message d’alerte à tous les pays européens glissant sur le terrain d’un racisme issu de la crise économique qui frappe de plein fouet de nombreuses catégories sociales.

« En raison de débouchés économiques moindres et de coupes dans les programmes sociaux, ces groupes sombrent dans la pauvreté, ce qui alimente des sentiments négatifs qui renforcent la fracture sociale. Les immigrés et certaines minorités historiques sont considérés comme un fardeau pour la société » constate l’ECRI dans son rapport.

Le racisme alimenté par les médias sociaux

Ces tendances, ont été constatées par l’organisation lors de ses visites pays-par-pays pendant toute l’année 2011. Le discours xénophobe fait désormais partie du discours général et les extrémistes ont de plus en plus recours aux médias sociaux pour transmettre leurs points de vue à l’heure où la discrimination à l’égard des Roms s’intensifie.

« Certains médias sociaux ont récemment réussi à encourager la radicalisation. Les sites web exclusivement axés sur l’immigration musulmane en Europe et les allégations de complot juif mondial accroissent le danger de l’extrémisme ».

« Des incidents notoires dans plusieurs États membres ont, de nouveau, attiré l’attention sur l’aggravation de la situation de la population rom en Europe qui demeure exposée à une discrimination généralisée, à l’intolérance et à la stigmatisation, notamment dans le discours public ».

La culture policière pour gérer l’afflux de migrants

L’ECRI regrette que certains pays n’aient pas réussi à gérer l’afflux de migrants et de demandeurs d’asile en 2011. Selon l’organisation, le renvoi aux frontières est parfois trop rapidement envisagé et les conditions d’accueil des migrants ont été médiocres. Elle appelle les gouvernements européens à renforcer les moyens des institutions nationales de défense des droits de l’Homme au lieu de prendre prétexte de la crise économique pour réduire leurs ressources.

« Certains pays européens ont mal réagi à l’afflux soudain de migrants en 2011, à la suite notamment des événements survenus en Afrique du Nord », qu’il s’agisse des « refoulements rapides de certains arrivants » ou des « mauvaises conditions d’accueil ». D’autre part, « la culture policière qui semble avoir prévalu face à cet afflux de migrants a aussi mis à mal les relations entre les États de l’espace Schengen. »

« Il faut contrer les stéréotypes négatifs généralisés »

Pour Jenö Kaltenbach, nouveau président de l’ECRI, les gouvernements doivent se rendre compte de la nécessité impérieuse de réagir contre le racisme pour construire des sociétés fortes.

« Considérer que la lutte contre le racisme et l’intolérance n’intéresse que les groupes vulnérables est une erreur. Une société plus juste profite à tous. Il faut contrer les stéréotypes négatifs généralisés. La richesse et la diversité culturelles ont profité aux sociétés européennes tout au long de leur histoire ; il est capital de résister au racisme pour préserver l’avenir de l’Europe », a-t-il déclaré.

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