[image:1,l]Après une longue réunion de travail, Jean-Marc Ayrault a quitté l’Élysée, direction Matignon vers 16h30.
Bras de fer Hollande-Aubry ?
Il est trop tôt pour parler de crise mais on peut sans doute imaginer qu’un bras de fer est en cours entre Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault et François Hollande. L’enjeu, la composition du nouveau gouvernement. Le président de la République, en ne nommant pas Martine Aubry à Matignon, a tenu à s’épargner une « cohabitation de fait » avec la première secrétaire du Parti socialiste. Ses relations avec son ancienne rivale des primaires n’ont jamais été bonnes. Président, François Hollande entend sans doute, fort de la légitimité que lui a confié le suffrage universel, rappeler que, désormais, le chef, c’est lui. La maire de Lille entend, pour sa part, placer des proches dans des ministères de poids.
Jusqu’où ira ce bras de fer ? De la réponse à cette question dépendra sans doute, pour une large part, l’atmosphère qui régnera en ce début de quinquennat. Au-delà quels sont les dernières rumeurs, à 17 heures, sur ce premier gouvernement Ayrault ? Un véritable jeu de chaises musicales…
Les hommes d’abord…
Il aurait souhaité le Quai d’Orsay, les Affaires étrangères, il irait à Bercy. Pierre Moscovici, le directeur de campagne, ancien ministre des Affaires européennes de Lionel Jospin, serait placé en première ligne sur le front de la crise.
Au Quai d’Orsay, Laurent Fabius. Un ancien Premier ministre en remplace un autre, Alain Juppé. Se fâcher avec Martine Aubry est déjà bien périlleux, il était difficile, malgré les interventions de Lionel Jospin (encore), de froisser Laurent Fabius. À ses côtés, ministre de plein droit, Michel Sapin, le vieil ami du président, aurait la charge – essentielle aussi – des Affaires européennes et de l’eurogroupe.
À l’Intérieur, Manuel Valls, devenu incontournable au cours de la campagne. Il rêvait ouvertement depuis tant d’années…
À l’Éducation nationale, Vincent Peillon. Une nomination attendue aussi.
Jean-Yves Le Drian serait assuré de la Défense.
Que d’hommes, que d’hommes… pour un gouvernement paritaire !
Aux Affaires sociales, une femme, Marisol Touraine. Aurélie Filipetti serait à la Culture. Ces proches – que Martine Aubry entend placer – pourraient être des femmes, d’anciennes ministres déjà, Elisabeth Guigou ou Marilyse Lebranchu.
Autre femme, jeune et « verte », Cécile Duflot devrait avoir la charge de l’Écologie. Les Sports pourraient revenir à la maire de Rouen, Valérie Fourneyron.
Pour l’instant, pas de grosses surprises et une architecture gouvernementale bien classique.