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Les socialistes étrangers en liesse rue de Solférino

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[image:1,l]19 heures rue de Solférino, ce 6 mai 2012. Installées sur le toit d’un camionClaire et Jennifer, 21 ans, attendent fébrilement l’annonce des résultats. Cela fait plus d’une heure que les deux Américaines patientent. « On voulait une bonne place… On a assez regretté de ne pas être allées voir Jean-Luc Mélenchon place de la Bastille, on ne voulait pas manquer ça », explique Claire dans un mélange d’anglais et de français. « C’est un moment historique ».

Étudiantes à Sciences Po Paris, les deux jeunes filles ont suivi la campagne depuis leur arrivée en France, en janvier dernier. Elles n’ont pourtant jamais jugé utile de se pencher réellement sur le programme des candidats. « J’imagine que si j’avais été Française, et que j’avais eu l’opportunité de voter, je me serais un peu plus intéressée à leurs propositions respectives. Mais ce n’est pas le cas », tente de se justifier la jeune étudiante. « Et puis… On m’a dit tellement de mal de Nicolas Sarkozy… »

L’espoir d’un grand changement européen

Devant la buvette, Jacopo Franchi, journaliste italien en vacances, croit aux chances de François Hollande« J’ai regardé le débat du 2 mai. Et je l’ai trouvé très bon. Il avait la carrure d’un président », affirme-t-il, une bière à la main. Le jeune homme, qui se dit « centriste de gauche », espère que le candidat socialiste sera élu, et que cela  coïncidera avec « le début d’un grand changement en Europe ». Il est temps, dit-il, que les Européens « se dressent contre cette politique de l’immigration et de la haine ».

Un président « très humain »

[image:2,l] Jean-Claude Warthy, la cinquantaine, est lui aussi désireux d’en finir avec cette politique de droite. Arrivé de Charleroi en début d’après-midi, le socialiste Belge a fait le déplacement, en bus, pour soutenir ses camarades Français…et assister à la chute du candidat UMP . « S’il est réélu, nous redoutons vraiment que Nicolas Sarkozy suive le même chemin que les Hongrois, et aille encore plus loin dans sa politique anti-Roms» explique le militant qui appelle de ses veux à une «Europe des citoyens, une Europe sociale, un peu plus éthique ». Il en est convaincu, François Hollande, Parce qu’il s’agit de « quelqu’un de très humain » fera un « bien meilleur chef d’État ».           

Isabella, 23 ans, originaire du Chili, l’écoute attentivement, opinant du chef entre deux « François, Président ! »« De toute façon, cela ne peut pas être pire que ce que vous avez maintenant. »

20 heures. Le visage tant attendu apparaît sur le grand écran installé devant le siège du parti socialiste. « François Hollande est élu président de la République ! ». Le secret de polichinelle est levé. Depuis 19h19, heure à laquelle Laurent Fabius s’était montré à la fenêtre, les bras levés en signe de victoire, le doute n’était plus vraiment permis. Il n’empêche. En ce 6 mai 2012, la rue de Solférino est en liesse.

 

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