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Prise de contact formelle entre Hollande et Merkel

[image:1,l]Après un retour express à Paris pour changer d’avion, après que le premier ait été frappé par la foudre, François Hollande s’est finalement rendu à Berlin pour y rencontrer la chancelière Angela Merkel, avec seulement une heure de retard.

Une première rencontre détendue

Première poignée de mains, cordiale, contrastant avec les grandes accolades et embrassades auxquelles se livrait son prédécesseur, avec son homologue allemande. Néanmoins, l’ambiance a semblé détendue entre les deux chefs d’État. Devant la foule de journalistes présents à cette occasion, Angela Merkel s’est dit flattée de la visite du président français.

« Nous sommes heureux qu’il ait choisi de venir nous voir le jour de son investiture. Nous sommes d’autant plus heureux que la foudre ait frappé son avion. C’est peut-être un heureux présage. »

La sobriété de rigueur affichée par le président Hollande, pour son premier jour à la tête de l’État français a visiblement plu à la chancelière qui est apparue détendue devant les caméras. Invitée sur LCI, mardi 15 mai au soir, une journaliste allemande, Ulrike Koltermann a également estimé qu’Angela Merkel apparaissait particulièrement à l’aise avec son nouvel homologue.

De fausses divergences, une vraie unité affichée

Pourtant, depuis l’élection de François Hollande, les rumeurs couraient pour assurer que les deux chefs d’État auraient de nombreuses difficultés structurelles et formelles pour s’entendre. Elle, en chef de file de la rigueur et lui, partisan d’une relance dynamique de la croissance, ont pourtant montré qu’ils feraient tout ce qui est en leur pouvoir pour afficher une unité sans faille devant l’Europe et le monde.

« Je voulais venir ici, à Berlin, pour signifier le sens que je donne au mot « amitié » entre nos deux pays. Nous avons des liens forts. Je conçois la relation comme équilibrée et respectueuse de nos sensibilités politiques. Nous voulons travailler ensemble pour le bien de l’Europe mais en mobilisant tous les pays d’Europe », a-déclaré le président français pendant la conférence de presse qui a suivi un entretien bilatéral d’une heure avec la chancelière.

Avis partagé par Angela Merkel, « nous sommes d’accord pour dire que nous avons le devoir de travailler ensemble » a-t-elle déclaré tout en ajoutant que les divergences évoquées par la presse sont « plus importantes qu’elles ne le sont réellement. »

Pacte budgétaire européen et Grèce au cœur des conversations

Pour cette première visite destinée à « briser la glace » entre les deux dirigeants, peu de sujets de fond ont donc été abordés.

Néanmoins, François Hollande et Angela Merkel ont tous deux affirmé vouloir tout faire pour que la Grèce puisse rester dans la zone euro. « Je souhaite comme Mme Merkel que la Grèce reste dans la zone euro » a-annoncé le président tout en ajoutant, « je mesure les souffrances que le peuple grec subit aujourd’hui, […] je respecterai le vote des Grecs. »

Concernant le Pacte budgétaire européen, cheval de bataille du candidat Hollande, il semble que le président Hollande commence à mesurer ses propos. Désormais, le chef de l’État se dit favorable, non pas à une renégociation, mais à un éventuel nouveau texte sur la croissance.

« Tout doit être mis sur la table par les uns comme par les autres, tout ce qui peut contribuer à la croissance. […] Ensuite nous en tirerons les conclusions en termes d’instruments juridiques nécessaires. »

Après cette première rencontre, de « présentation », les deux chefs d’Etat se rencontreront à nouveau pour un sommet européen informel qu’ils prépareront ensemble, le 23 mai prochain à Bruxelles, en vue du Conseil européen de juin. 

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