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Quand DSK fait trembler la gauche

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Dominique Strauss Kahn, l’invité qu’on n’attendait plus et qui arrive au moment où les bougies sont presque soufflées. C’est d’ailleurs son souffle que retient en ce moment le Parti socialiste. À quelques jours du second tour, l’ancien favori est bel et bien à deux doigts de faire la gaffe de trop et pour tout le parti, il serait de très bon goût que le maître ès scandale du PS n’en rajoute pas trop…

Que fait DSK rue Saint Denis ?

Samedi 28 avril, c’est un DSK en grande forme, tout sourire, qui fait subitement son apparition rue Saint Denis, lors de la petite soirée donnée en l’honneur de l’anniversaire de Julien Dray, dans un bar portant le nom de « J’ose », installé au milieu des sex-shops bien connus de cette célèbre rue, comme un appel au vice, pour celui qui doit bien se tenir, encore quelques jours.

Quelques heures auparavant, une interview publiée dans le Guardian faisait trembler les socialistes. Devant le journaliste Jay Epstein, le 13 avril dernier, dans un hôtel du Marais, à Paris, que Dominique Strauss-Kahn aurait affirmé que l’affaire du Sofitel n’était en fait qu’un complot, manigancé par ses ennemis politiques, visant à accélérer la chute de celui que tout le monde voyait déjà sur le perron de l’Élysée.

C’en est trop pour les socialistes qui vivent un entre-deux tours des plus stressants, à deux doigts d’une victoire tant attendue.

Celui avec qui il ne fait pas bon être vu

Alors l’ambiance n’était pas vraiment à la fête en ce samedi soir rue Saint Denis. Ségolène Royal a effectué un passage au J’ose, juste le temps de saluer Julien Dray et de faire le constat de la présence de son ancien rival. « J’ai cru à une blague dans un premier temps. Ensuite j’ai trouvé que c’était de très mauvais goût  » a-t-elle expliqué sur BFMTV-RMC lundi 29 avril, en s’empressant de quitter les lieux.

Parmi les invités, on pouvait également apercevoir, pour entourer un Julien Dray à peine remis de son malaise cardiaque, quelque Pierre Moscovici et Manuel Valls. Pas si gênés que ça. Même si personne n’a souhaité être pris photo avec la bête noire, le trouble-fête : DSK.

La petite sauterie socialiste n’a pas enchanté le prétendant à l’Élysée, à quelques jours de la réalisation de ses rêves. François Hollande aurait convoqué l’autre personnalité à scandale du PS, le roi de la soirée, Julien Dray, pour lui passer un savon pour son « irresponsabilité », a révélé Le Parisien.

Le retour de DSK fait jubiler la droite

À droite, l’ambiance est au lendemain de fête joyeux, le parti sortant a de quoi rire en face de ce qui ressemble de plus en plus au village d’Astérix et Obélix. Nicolas Sarkozy s’est autorisé une agréable comparaison sur le plateau de France2. « Imaginez une seconde que ce soit mon directeur de campagne et ma porte-parole ! »

La droite a raison de se réjouir, il en faudrait peut-être peu pour faire vaciller le clan socialiste. Il faut se souvenir que le 18 septembre 2011, lors d’une intervention télévisée sur TF1, Dominique Strauss-Kahn avait gentiment salué son « amie » Martine Aubry. Trois semaines plus tard, cette dernière était mise à mal, lors du premier tour des primaires socialistes.

À la retraite DSK

L’ombre des anciennes accointances des membres du PS planent sur le candidat à la présidentielle en ces derniers jours de campagne. Car s’il est facile de se séparer d’un ancien ami dont on ne peut cautionner les agissements, il est beaucoup plus difficile de se détourner de celui dont on savait tout en lui donnant l’impunité, celui qu’on a laissé faire jusqu’au point de non-retour.  

Le Parti socialiste est dans une situation morale difficile. Pour celui, qu’ils assimilent de plus en plus à un vieil oncle un peu pervers qu’on redoute de voir mal se comporter à Noël, les socialistes aimeraient beaucoup une retraite dorée loin des cieux français. 

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