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Quand l’opéra fait son cinéma

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La Scala, le Met, le Bolchoï, l’Opéra Bastille, le Palais Garnier et d’autres scènes prestigieuses. Tout cela, à deux pas de chez vous ou presque, dans votre cinéma de quartier. Le pari était risqué : retransmettre en direct ou en différé des spectacles lyriques ou des ballets. Un vrai succès. Pas seulement en France, à Paris et aussi en province, mais presque partout en Europe. Et à présent en Nouvelle-Zélande, en Chine, en Russie, en Israël, au Maroc etc.

Les plus grands noms de l’opéra sont au cinéma 

Un coup de génie signé Peter Gelb. Directeur du Metropolitan Opera, où il a débuté comme ouvreur à l’âge de 17 ans, il propose, en 2006, la retransmission d’opéras dans les salles obscures. Ce sont les HD Live du Met. Six ans après : près de trois millions de spectateurs pour la saison, 1 700 salles réparties dans 54 pays et plus de 10 millions de dollars de bénéfices. Ce même Peter Gelb a aussi innové en diffusant sur écrans géants, à Times Square, les soirées de lancement de chaque saison.

L’opéra accessible à tous

Les raisons du succès sont multiples. Il y a bien sûr la qualité des œuvres (ce sont les œuvres majeures du répertoire pour l’essentiel), la qualité des interprètes, leur notoriété tout comme celle des scènes où ils se produisent. Reconnaissez que la découverte de la Scala ou du Met, confortablement installé dans un fauteuil (avec ou sans votre paquet de Pop-corn et plutôt sans, par respect pour vos voisins) c’est tentant. Idem pour ceux qui dans le monde rêvent de monter les marches de l’opéra Garnier. De plus, la vidéotransmission par satellites vous offre une qualité sonore et visuelle inégalables (un gros plan sur Renée Fleming ou Placido Domingo, même avec de bonnes jumelles, c’est moins évident). Le prix des places n’est pas non plus négligeable. Un peu plus qu’un ticket de cinéma mais beaucoup moins qu’une bonne place à l’opéra. De quoi attirer un nouveau public qui, de surcroît, peut s’effaroucher de l’image un peu guindée que véhicule toute sortie à l’opéra. Enfin, force est de constater que cela ne rebute en rien les passionnés d’art lyrique qui peuvent assouvir leur passion quand bon leur semble. Certes, mais n’y a-t-il pas un revers à la médaille : celui de remplir les salles obscures en vidant celles des opéras. Dans un récent entretien au Figaro, Peter Gelb faisait remarquer que les retransmissions sportives n’ont pas vidé les stades. Pas faux !

Une aventure qui commence en 2008

En France, les retransmissions ont débuté en 2008. Le premier à tenter l’aventure fut Marc Welinski avec sa société CielEcran. Aujourd’hui, c’est une filiale de Pathé Gaumont, Pathé Live. 200 salles équipées à Paris et en province. Au programme en ce mois de juin : l’Anneau de Nibelung, appelé communément le Ring. Quatre opéras de Richard Wagner : L’Or du Rhin, La Walkyrie, Sirgfried et Le Crépuscule des Dieux enregistrés au Met. Puis ce sera, en direct du Bolchoï cette fois, Raymonda, ballet d’Alexandre Glazounov, chorégraphié par Marius Petipa lors de sa création. Pour les amateurs d’Histoire, ce ballet fut le premier remonté par Rudolf Noureïev après son passage à l’Ouest. Rappelez-vous, c’était le 17 juin 1961. En tournée avec le Kirov, Rudolf Noureïev faisait faux-bond à ses gardes du corps du KGB à l’aéroport du Bourget.  

Tous les cinémas veulent leur opéra

UGC s’est également lancé dans les retransmissions, tout comme d’autres réseaux indépendants (MK2 ou Kinépolis très implantés en province). En juin et juillet, UGC vous invite à la Scala avec Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart, puis le Traviata de Giuseppe Verdi.

Le succès aidant, d’autres initiatives apparaissent. Ainsi, le spectacle de Jean Louis Aubert au Zénith de Paris, fin avril, était retransmis dans plusieurs villes de province. Autre initiative, Pathé Live vient de s’associer avec le Nederlands Dans Theater, l’une des plus grandes compagnies de danse contemporaine pour son spectacle Move to Move. Il y en a pour tous les publics et c’est bien ainsi.

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