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Un duel Mohamed Morsi – Ahmed Chafik au second tour

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[image:1,l]« Allons-nous livrer l’Égypte à un représentant de l’ancien régime (…) comme si la révolution n’avait pas eu lieu ? Ou allons-nous satisfaire la soif de pouvoir des Frères musulmans, qui contrôlent déjà le Parlement ? ». Sur son blog, Omar Kamelmilitant égyptien en vue, a laissé exprimer son désarroi. Que faire, quand on ne veut ni de l’État islamique promis par les Frères musulmans ni d’un « feloul » (rebut de l’ancien régime) qui, en pleine révolution, brocardait les manifestants de la place Tahrir, proposant qu’on leur « distribue des bonbons » ?  La présidentielle égyptienne, dont la population attendait tant, s’est finalement réduite, pour reprendre l’expression d’Ahmed Khaïry, porte-parole du Parti des Égyptiens libres, à « un affrontement entre un islamo-fasciste et un militaro-fasciste ».

Mohamed Morsi, le candidat de la « renaissance »

[image:2,l]Les dissidents de la confrérie l’avaient surnommé « la roue de secours ». Personnage timide et peu charismatique, Mohammed Morsi, 60 ans, n’aurait jamais été choisi pour représenter les Frères musulmans s’il n’avait fallu remplacer le favori du Parti, Khaïrat al-Chater, incapable de se lancer dans la course présidentielle en raison de son statut d’ancien prisonnier.

Ingénieur de formation, Mohammed Morsi, diplômé d’une université américaine, n’avait eu que quelques jours pour se bâtir une image de présidentiable. Né dans le gouvernorat de Charqiya, dans le delta du Nil, le dirigeant du PLJ se présente comme le « seul candidat avec un programme islamiste ».  Partisan d’un « projet de renaissance », fondé sur les principes de l’islam, ce membre du Comité de résistance au sionisme a notamment menacé de revoir le traité de paix avec Israël si les États-Unis venaient à interrompre leur aide à l’Égypte.

Ahmed Chafik, pour la sécurité et stabilité du pays

[image:3,l]Très proche d’Hosni Moubarak, qu’il a servi des années durant, Ahmed Chafiq, 70 ans, n’aurait, pas plus que Mohamed Morsi, dû participer à l’élection présidentielle égyptienne. La loi de « l’isolement politique », votée par le Parlement en avril, avait en effet écarté pendant dix ans de la vie publique les anciens dirigeants du régime de l’ancien raïs. Éliminé pendant 24 heures, l’ancien Premier ministre avait pu revenir sur le devant de la scène politique après que ses avocats ont plaidé l’inconstitutionnalité de la loi. Diplômé de l’école militaire, Ahmed Chafiq, pilote de formation et ex-ministre de l’aviation civile, a promis de restaurer la sécurité et la stabilité en Égypte. Il s’est également engagé à protéger les Coptes, les Chrétiens d’Égypte, à qui il a assuré la paix religieuse. Reste que, s’il est élu président de la République, une guerre civile pourrait bien éclater en Égypte. Les jeunes révolutionnaires et les Frères musulmans se sont en effet engagés à descendre dans la rue en cas de victoire du « feloul ». Ce lundi 28 mai, peu après avoir reçu la confirmation qu’Ahmed Chafik serait au second tour, plusieurs manifestants ont fait irruption dans son QG de campagne, qu’ils ont saccagé avant d’y mettre le feu.

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