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Vers une victoire des nationalistes?

[image:1,l]Pour le premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 6 mai, le choix que devront faire les Serbes a un petit air de déjà-vu. Comme lors des trois scrutins présidentiels précédents, leur choix se dirige actuellement vers le président sortant, Boris Tadic pour le Parti démocratique (DS), qui a demissionné le 4 avril dernier pour mieux se représenter et vers son principal opposant, Tomislav Nikolic, nationaliste populiste à la tête du Parti progressiste serbe (SNS).

Le candidat nationaliste est désormais pro-européen

Un scrutin qui s’annonce serré compte tenu des récents changements de position du candidat nationaliste. Longtemps opposé à l’entrée de la Serbie dans l’Union européenne, il se dit désormais pro-européen, prêt à adhérer au projet d’intégration du pays, en marche depuis mars dernier. Selon lui, l’Europe a des investissements et un projet économique à offrir à la Serbie qu’elle ne peut pas refuser. Lui qui affirmait, devant le Parlement serbe, qu’il valait mieux être « une province russe » qu’adhérer à l’UE, a bien changé son fusil d’épaule. Ainsi, les formations politiques serbes sont désormais toutes pro-européennes.

« La campagne la plus sale de l’Histoire contemporaine »

Tous les coups sont permis dans cette campagne où rien n’est joué. Ainsi l’équipe du président sortant a choisi d’axer sa stratégie autour d’une attaque en règle de son adversaire en chef, afin de le ridiculiser auprès d’un électorat que chacun s’arrache. Ainsi, dans les rues de Belgrade, il n’est pas rare de croiser quelques affiches montrant le candidat nationaliste, l’année dernière, allongé, une couverture sur les jambes, à l’époque où il faisait une grève de la faim pour réclamer des élections anticipées. Sur une autre affiche, celui-ci se gratte le nez. Pour légender ces images, un slogan : « Et c’est cet homme qui veut gouverner la Serbie ? ». Une dérision extrême qui est loin d’être du goût du numéro deux du SNS, Aleksandar Vucic selon lequel la campagne du DS « est la plus sale de l’Histoire contemporaine ».

Ce dernier a même affirmé que l’équipe du président sortant avait dépensé 1,6 millions d’euros en campagne de communication agressive contre Tomislav Nikolic.

L’économie au cœur de la campagne

Malgré toutes ces attaques, et un haut niveau de dérision, les jeux ne sont pas faits pour Boris Tadic. Les derniers sondages le montrent au coude à coude avec son adversaire. Lors des deux scrutins présidentiels précédents, en 2004 et en 2008, ces deux ennemis politiques se sont à chaque fois retrouvés face à face au second tour. À chaque fois, la victoire est revenue à Boris Tadic.

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