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20 ans après le premier sommet, un bilan peu glorieux

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« Les pays pauvres nous disent : c’est bien de protéger les éléphants et les forêts, mais ce qui est encore plus important, c’est de donner à boire aux enfants, d’assurer l’éducation de nos filles. C’est de donner des éléments concrets à la lutte contre la pauvreté. » En 1992, Ségolène Royal, ministre de l’Environnement de François Mitterrand, résume ainsi les objectifs du Sommet de la terre de Rio lors duquel elle représente le gouvernement français. Sous l’égide de l’ONU, la conférence internationale, qui constitue alors le plus grand rassemblement de chefs d’État jamais organisé, s’était fixée l’objectif – ô combien ambitieux – de réconcilier développement économique et protection du patrimoine naturel.

Rio 1992: échec par excès de zèle ?

Ce sommet de Rio accouche de deux traités – la Convention des Nations-Unies sur la diversité biologique (CDB) et la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (CCNUC) – complétés par 800 pages d’un guide vert intitulé l‘Agenda 21. « La conférence a voulu en faire trop, » estime l’hebdomadaire The economist dans son numéro du 13 juin 1992. A juste titre, on s’en rendra compte rapidement. 20 ans plus tard, les objectifs fixés par le Sommet de Rio de 1992 sont loin d’avoir été atteints.  

Vingt ans d’échecs

Dans son rapport « Geo-5 », rendu public en juin 2012, le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) a tenté de dresser le bilan du premier sommet de la Terre. L’état des lieux est alarmant. En 20 ans, sur 90 objectifsseuls quatre ont enregistré « des progrès significatifs » : la disparition des molécules portant atteinte à la couche d’ozone, l’élimination du plomb dans les carburants, l’amélioration de l’accès des populations à une eau potable et la promotion de la recherche en matière de lutte contre la pollution marine. 

40 objectifs ont enregistré quelques progrès.  Parmi eux : le ralentissement du rythme de la déforestation et l’extension des zones naturelles protégées. 

24 objectifs n’ont pas connu de progrès ou très peu. Ainsi, les ressources halieutiques continuent de s’amoindrir. 

8 objectifs, dont ceux relatifs à la qualité des eaux souterraines et à la protection des récifs coralliens, ont connu une dégradation.

Faute de données disponibles, les 14 objectifs restants n’ont pu faire l’objet d’une évaluation. « Vingt ans d’échecs » titrait, le 7 juin dernier, la revue Nature. Les faits semblent lui donner raison et c’est un sommet d’urgence qui s’ouvre pour deux jours, mercredi 20 juin. Le retour à Rio de Janeiro ne se fera pas sur des airs de samba. 

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