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2300 nouveaux noms de domaine: quels enjeux ?

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Un risque calculé

18 315 000 $. A raison de 185 000 $ par demande d’extension, c’est la somme qu’a déboursée le géant Google pour demander un total de 99 noms de domaines pour sa propre utilisation. Une somme importante qui n’est pas engagée au hasard. L’enjeu commercial de l’opération est important et le risque calculé pour les entreprises ayant déposé leur dossier auprès de l’Icann.

Un enjeu commercial important

L’enjeu est, nous l’avons dit, avant tout, commercial. Un distributeur de films qui détiendrait l’extension .cinéma serait d’autant mieux référencé sur les moteurs de recherches et bénéficierait d’une exposition plus importante, mais pas uniquement : s’associer à son domaine d’activité peut-être un moyen pour une grande marque d’asseoir sa position de référence du secteur. Par ailleurs, au même titre qu’un investissement immobilier, l’achat d’extension est un placement financier. En témoigne, l’achat du nom de domaine « social.com » en 1995, revendu en 2011 pour 2,6 millions de dollars. Les noms de domaines sont des produits commerciaux. Les extensions le sont également. Deux des principaux demandeurs, à l’occasion de ce premier appel à candidatures – qui a pris fin le 12 avril dernier – ont été des holdings spécialisés dans la location de noms de domaines et, bientôt, d’extensions.

Les nouvelles extensions sécuriseront internet…

L’autre enjeu de ces extensions est… la sécurité. Une banque ou, plus généralement, un organisme commercial, qui disposera d’une extension qui lui est propre réduira les risques encourru par ses clients. Avoir sa propre extension est un moyen simple de limiter le fishing – site utilisant une adresse et une apparence similaire à celle d’une entreprise commerciale pour récupérer les coordonnées bancaires des clients de l’organisme en question – et le cybersquatting – utiliser une adresse similaire à celle d’un autre site web de façon à profiter de sa visibilité pour promouvoir un contenu. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, disposer de sa propre extension ne limite en rien les risques de piratage. Quelle que soit son extension, une adresse web ne reste qu’une adresse. Par analogie : changer la couleur de votre porte n’empêcherait pas un voleur d’entrer chez vous, changer l’extension de votre adresse web n’empêcherait pas un hacker de s’introduire sur votre serveur – ordinateur hébergeant le contenu de votre site internet.

Un moyen de communautarisé sa marque

En dehors de cet aspect économique ou sécurisant, il y a derrière ces extensions un intérêt communautariste. Un site d’actualité proposant à ses internautes de créer leurs blogs sous sa « bannière », c’est à dire en .jolpress par exemple, matérialisera sa communauté et accélèrera son développement de par l’espace supplémentaire qu’il occupera indirectement sur le réseau. Sur le même modèle, une entreprise pourra désormais accroitre la relation existant entre ses différentes plateformes web. Au delà des opportunités qu’elle représente pour les entreprises, l’ouverture d’internet à ces nouvelles extensions est la marque d’un nouveau tournant pour le réseau et l’annonce d’une nouvelle forme de libéralisation du secteur. Les extensions étaient une classification. Elles deviennent désormais un produit commercial à part entière.

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