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36 15 Ulla, c’est fini : adieu Minitel rose

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[image:1,l] La fin du mythique 3615 Ulla

« 3615 Ulla », l’un des plus célèbres services de rencontres, a été lancé en 1987 sur le Minitel. Révolutionnaire à l’époque, des milliers d’utilisateurs ont ainsi pu poster des petites annonces, dialoguer en direct avec d’autres utilisateurs ou encore recevoir des messages sur une boite aux lettres électronique, et tout cela dans le plus grand anonymat! C’est en effet la naissance du pseudo – « dragueuse75 », « secretman » – autant de surnoms qui confient aux utilisateurs une totale discrétion

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Les messageries roses: l’énorme succès du Minitel

Les messageries roses du Minitel ont fait la fortune de Xavier Niel, patron de Free, mais également de certains groupes de presse« les seuls autorisés à tenir des forums » souligne Le Figaro.  En raison de la lenteur du système – un temps de connexion moyen de dix minutes – les conversations érotiques duraient des heures, ce qui a permis au 3615 Ulla de devenir l’un des services les plus rentables du Minitel

Louis Roncin, fondateur du groupe AGL, à l’origine du 3615 Ulla, se rappelle : « Pour nous, c’était très amusant et très excitant. C’était un service très libre, anonyme, et plutôt gentil par rapport à ce que l’on trouve sur Internet aujourd’hui. C’est pourtant son image sulfureuse qui a fait son succès, même si cela nous a valu la colère de plusieurs associations » explique-t-il aux Inrocks

Aujourd’hui le groupe AGL dirige sept sites de rencontres sur le web. Mais c’est Ulla, qui centralise la majeure partie de l’audience, en totalisant 4 000 heures de conversations et plus de 21 000 connexions par mois.  

Et pour l’anecdote, Louis Roncin se souvient également qu’une « ancienne prostituée nommée Ulla nous a intenté un procès à la fin des années 1980. Elle était d’ailleurs défendue par Gilbert Collard. Nous avions été condamnés à lui verser 50 000 Francs (7622€) mais nous lui en avons ensuite offert dix fois plus pour avoir tous les droits sur le nom ».

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Un Minitel rose controversé

Les messageries roses sur Minitel ont bouleversé les habitudes sociales des français: «La parole, les fantasmes étaient libérés. Cela a provoqué une controverse. On parlait d’Etat proxénète», explique Benjamin Thierry, co-auteur du Minitel, l’enfance numérique de la France. L’énorme succès de Minitel rose a en effet été  critiqué par des associations et certaines personnalités politiques de l’époque s’offusquaient. Ainsi, le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua qui dénonçait « les dérives des gérants portés par des énormes intérêts financiers, basés sur l’apologie du sexe » face au journaliste Claude Sérillon sur Antenne 2, le 4 mai 1987.

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