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Affaire de Ouardanine: 20 ans de prison pour Ben Ali

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Le tribunal militaire de Tunis a rendu son verdict, mercredi 13 juin dans la matinée. L’ancien président Zine El Abidine Ben Ali a été condamné par contumace à 20 ans de prison pour « incitation au désordre, meurtres et pillages sur le territoire tunisien ».

20 ans de prison pour le meurtre de 4 manifestants

Alors que l’ex-président reste en exil en Arabie Saoudite depuis sa fuite de Tunisie, dans la nuit du 15 au 16 janvier 2011, le nouveau régime de Tunis est toujours sans réponse de Riyadh concernant sa demande d’extradition. Une demande qui ne sera sans doute jamais satisfaite puisque l’Arabie Saoudite est, par principe, une terre d’asile pour les musulmans et, à ce titre, n’extrade jamais aucun musulman, quel que soit le motif pour lequel il est recherché.

Cette condamnation, dite de l’affaire de Ouardanine, intervient alors qu’un autre tribunal militaire, siégeant lui à Kef (ouest de Tunis), est sur le point de rendre son jugement dans l’affaire des « martyrs de Thala et Kasserine ». Là, l’ancien président tunisien risque la peine de mort. Ben Ali y est accusé de complicité d’homicide volontaire après l’assassinat de 22 manifestants en janvier 2011.

Soulèvement après la fuite de Ben Ali

L’affaire Ouardanine concerne le meurtre par balle de quatre jeunes lors des violences qui sont survenues dans la ville de Ouardanine au mois de janvier 2011.

Dans la nuit qui a suivi la fuite de Ben Ali, ces quatre jeunes s’étaient opposés physiquement à la fuite du neveu du président déchu, Kaïs Ben Ali.

Les forces de l’ordre ont été accusées par les familles des victimes d’avoir donné l’ordre de tirer sur la foule. Dans ce dossier, une quinzaine de membres des forces de sécurité étaient aussi poursuivies et ils écopent de peine allant de 5 à 10 ans de prison.

Déjà condamné à 66 ans de prison au civil

Si Kaïs Ben Ali a été arrêté le 14 mars dernier dans l’est du pays, plusieurs des condamnés, dont Ben Ali, sont toujours en fuite.

A l’occasion de ce procès, les familles des victimes ont reçu des indemnités allant de 150 000 à 200 000 dinars (75 000 à 100 000 euros).

L’ancien président tunisien a déjà été condamné par un tribunal civil à 66 ans de prison pour détournement de fonds, trafic de drogue et abus de biens publics. 

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