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Indiscrétions et étranges fuites
Joachim Löw, le sélectionneur de l’équipe d’Allemagne, devrait être ravi. Ses joueurs n’ont fait que gagner au cours de l’Euro 2012, et espère se qualifier pour la finale, pour peut-être enfin remporter un premier titre international depuis 1996.
Mais non, l’entraîneur allemand est furieux. Comme tous ses compatriotes. En effet, une taupe, qui a visiblement accès au cœur de la Mannschaft, a diffusé à la presse des indiscrétions majeures sur la composition de l’équipe et ainsi que d’autres informations confidentielles.
Ainsi, les adversaires de l’Allemagne ont systématiquement su des heures à l’avance, parfois même des jours, à quels joueurs ils allaient être opposés.
Ces fuites sont une infinie source de frustration dans le camp allemand. Pour Philipp Lahm, le capitaine de la sélection, cet informateur, qui demeure anonyme, est la « honte » de l’Allemagne.
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Ainsi, avant le match face au Portugal, le premier de la Mannschaft, la presse avait annoncé à l’avance que ce serait Mario Gomez, et non pas l’habituel titulaire Miroslav Klose, qui serait aligné à la pointe de l’attaque. Elle avait également été mise au courant de la titularisation « surprise » de Lars Bender face au Danemark.
Une confirmation irréfutable
Mais la preuve la plus flagrante de l’existence d’une taupe au sein de l’équipe ou du staff de la sélection a bel et bien été dévoilée avant le quart de finale face à la Grèce.
Vendredi dernier, pendant le déjeuner, Joachim Löw a annoncé à ses joueurs le 11 titulaire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le sélectionneur a de l’audace. Au lieu d’aligner son efficace armada des matches précédents (Mario Gomez-Lukas Podolski-Thomas Müller), le technicien a revu toute sa ligne d’attaque, décidant de faire confiance à Miroslav Klose, Andrea Schurrle et Marco Reus. Des remplaçants de haut vol, certes, mais des remplaçants tout de même.
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Malheureusement, l’effet de surprise escompté n’a pas eu lieu. Moins d’une heure plus tard, Bild et Kicker, deux journaux allemands, annonçaient les changements. Certes, cela n’a pas empêché l’Allemagne de laminer la Grèce 4 buts à 2 (dont un but de Klose et un de Reus). Mais pour Joachim Löw, qui a bâti son équipe autour de la solidarité et de la camaraderie, cette trahison est impardonnable.
Une trahison aux conséquences possiblement dramatiques
« Toute la nation est derrière nous. » a déclaré Philipp Lahm. « Donc c’est une honte que la composition d’équipe soit connue si tôt. Celui qui a fait ça est un problème, il risque de ruiner les espoirs de tout le pays. » En effet, l’Allemagne tout entière espère que cet Euro soit le couronnement de sa génération dorée.
Pour Joachim Löw, il est inenvisageable que l’un des joueurs soit responsable de ces fuites.
« Je suis certain que ça ne vient pas directement des joueurs. […] Il existe d’autres canaux de fuite possibles, même si on n’a rien identifié pour le moment. […] Les joueurs parlent à leurs agents, [ou à leur famille, à leurs amis] peut-être que ça vient de là. »
Pour l’édition en ligne du Spiegel, la fuite vient probablement d’un agent ou d’un conseiller d’un joueur, qui a échangé les informations en échange d’une couverture positive pour son client.
Liaisons dangereuses entre la Mannschaft et les médias
Pour le sélectionneur, qui tente du mieux possible de protéger ses joueurs du jeu médiatique, ces fuites sont une véritable gêne, au-delà de l’aspect tactique. Dans son rapport aux médias, il emboîte le pas au précédent sélectionneur, Jurgen Klinsmann, qui avait tout fait pour réduire l’influence de Bild sur la Mannschaft. Pour lui, les méthodes du quotidien le plus vendu d’Allemagne étaient déplorables et relèvaient de la « corruption de l’information. »
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Ce faisant, il avait directement attaqué une relation profonde qui s’était développée au cours des années entre de grands joueurs allemands (Franz Beckenbauer, Rudi Voller etc…) et le journal. Depuis 2006 ainsi, il n’y a eu qu’un nombre très réduit de fuites autour de l’équipe d’Allemagne. C’est d’ailleurs ce qui rend l’existence de cette taupe d’autant plus insupportable, au moment même où l’équipe a une sérieuse chance d’aller au bout de la compétition.
La malédiction italienne
Pour atteindre la finale, les Allemands devront venir à bout de l’Italie, une équipe contre laquelle ils sont maudits. Ils n’ont jamais réussi à la battre au cours d’un tournoi majeur et, au cours du Mondial 2006, c’est bien la Squadra Azzura qui avait privé l’Allemagne d’une finale à domicile.
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Si les Allemands veulent enfin briser cette malédiction, tout doit aller pour le mieux et surtout, il ne doit pas y avoir de fuites.
Philipp Lahm, a lancé un avertissement à ses coéquipiers en conférence de presse : « Je pense que chacun d’entre nous doit bien réfléchir avant de communiquer le 11 de départ à qui que ce soit. […] Nous devons être très prudents maintenant. »
Conseil entendu ? Pour l’instant, il n’y a aucune fuite en vue.
Global Post / Adaptation Charles El Meliani pour JOL Press