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Après l’Espagne, l’Italie et Chypre?

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[image:1,l]Les 100 milliards d’aides européennes envisagés pour l’Espagne n’apaisent pas les esprits. Du moins ceux des investisseurs sur les marchés boursiers qui anticipent déjà les problèmes dans d’autres pays de la zone euro

L’Italie inquiète au plus haut point

Même si, à la différence de l’Espagne, l’Italie n’a pas connu de bulle immobilière – point de départ de l’effondrement des banques espagnoles -, la Péninsule a de quoi inquiéter. Le pays est officiellement en récession, puisque le PIB a reculé de 0,8% entre janvier et mars, pour le troisième trimestre consécutif. 

Dans ces conditions, difficile donc d’envisager une réduction du déficit public et la dette devrait dépasser les 123 % du PIB cette année, selon les projections de la Commission européenne.

Par ailleurs, le mécontentement gronde en Italie et la popularité du chef du gouvernement, Mario Monti, l’homme de l’austérité et de la hausse des impôts, s’effrite chaque jour un peu plus. Et le pays se relèverait difficilement d’une nouvelle crise politique…

Au tour de Chypre ?

Un autre pays membre de la zone euro pourrait, à son tour, solliciter une aide internationale, il s’agit de Chypre. « Le problème est urgent. Nous savons que la recapitalisation des banques [de l’île] doit être finalisée avant le 30 juin, et il ne reste plus que quelques jours », a déclaré, lundi 11 juin, le ministre chypriote des finances, Vassos Shiarly.

La deuxième banque du pays, Cyprus Popular Bank, très fragilisée par son exposition à la situation grecque, doit être secouru avant le 30 juin – alors que le lendemain, le 1er juillet, Chypre doit prendre la présidence tournante de l’Union européenne pour six mois. L’appel de Nicosie pourrait aller au-delà d’une seule recapitalisation des banques car les comptes publics de la petite île sont, eux aussi, profondément dégradés.

L’enjeu est sans commune mesure avec tous les cas précédents. Chypre ne représente que 0,2% de l’économie de la zone euro. Et un défaut chypriote n’aurait, en aucun cas, les mêmes effets. Redoutant de connaitre un sort comparable à la Grèce, sous l’effet des contreparties exigées par les autorités européennes à un plan d’aide, le gouvernement a engagé des discussions avec des pays extérieurs à l’Union européenne. La rumeur veut qu’il s’agisse de la Chine – même si l’information n’a pas été révélée. L’an dernier, la Russie avait accordé au pays un prêt de 2,5 milliards d’euros.

Plaidoyers pour une union bancaire

Les Européens n’ont donc pas tout réglé avec le plan de sauvetage de l’Espagne. « Ça ne marchera pas » estime le Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz. Lors d’une interview accordée à l’agence Reuters, l’économiste américain dénonce « un système qui fait que le gouvernement espagnol renfloue les banques et que les banques renflouent le gouvernement. (…) ça ne marchera pas et ça ne marche déjà pas ». Joseph Stiglitz, connu pour ses critiques envers la Banque mondiale – dont il fut vice-président de 1997 à 2000 – et le Fonds monétaire international, appelle l’Europe à créer une union bancaire. 

Même plaidoyer en provenance de Bruxelles : José Manuel Barroso, le président de la commission européenne, encourage les 27 pays de l’UE à fonder l’union bancaire, dans les colonnes du Financial Times. Les sujets de discussion ne vont pas manquer lors du prochain sommet européen, à la fin du mois…

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