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Des affiches de rêve en demi-finales

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Des matches attendus

Il n’y aura pas eu de surprise pour cette édition de l’Euro. Pas de Grèce comme en 2004 ou de Danemark comme en 1992, qui créent la surprise. Pas de Russie ni de Turquie en demi-finales comme lors de la précédente compétition. Allemagne, Italie, Espagne et Portugal, rien que des sélections attendues à ce stade de la compétition, que des grandes nations de football.

Si les surprises sont toujours appréciées, si ces demi-finales n’avaient sans doute pas des cotes folles chez les bookmakers, on est au moins sûr de voir de grandes équipes s’affronter. Si l’enjeu ne tue pas le jeu, on pourrait bien assister à des matches de légende.

Espagne-Portugal : un match bouillant en perspective

Une demi-finale prometteuse entre deux nations rivales. Le choc promet de faire des étincelles, entre une Espagne qui court après son meilleur niveau, mais reste favorite, et un Portugal qui donne l’impression d’être monté en régime au fil de la compétition.

Depuis le début du tournoi, nombre d’observateurs considèrent que l’Espagne n’a plus son niveau de 2010 et encore moins de 2008. En phase de poule, elle n’a réellement convaincu que face à l’Irlande, le petit poucet de la compétition. Tenue en échec face à l’Italie et poussive, voire parfois dominée, face à la Croatie, elle a souffert de la comparaison avec une Allemagne qui, de son côté, réalisait un carton plein. Face aux Bleus, la Roja s’est révélée sous un visage plutôt quelconque, profitant de la prestation indigente de ses adversaires, qui n’ont pas su mettre en danger une défense pourtant bien fébrile.

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Comme une caricature d’elle-même, elle multiplie désormais les passes courtes inutiles, sans se soucier de créer des décalages ou de mettre des adversaires dans le vent. Posséder le ballon pour posséder le ballon est en somme son nouveau credo.

Néanmoins, l’équipe a l’expérience pour elle. La preuve : elle gagne toujours ses matches, même si son niveau de jeu n’est plus aussi stratosphérique que par le passé.

Individuellement, des joueurs comme Xavi, Iniesta ou Silva sont toujours exceptionnels, et peuvent faire la différence alors même que le jeu collectif a perdu en efficacité. Un éclair de génie individuel peut s’avérer tout autant mortel qu’une prestation collective aboutie.

En face, le Portugal est monté en puissance au cours de cet Euro. Inefficaces contre l’Allemagne, renversants contre le Danemark, dominateurs face aux Pays-Bas et enfin matures face à la République tchèque, les Lusitaniens se sont renforcés lors de chaque match joué au cours de cet Euro.

Cristiano Ronaldo, lui, se rapproche, match après match, de son niveau de jeu au Real Madrid, tandis que nombre de joueurs portugais sont en pleine forme et évoluent à un niveau qu’on ne leur connaissait pas forcément, que ce soit en club ou en sélection.

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Profitant d’une certaine solidité défensive, avec un Pepe tranchant et un Coentrão retrouvé, entre autres, d’un Moutinho qui oriente parfaitement le jeu de son équipe, le Portugal convainc réellement.

Néanmoins, l’équipe reste challenger et ses individualités ne sont pas au niveau de l’Espagne. Mais on peut s’attendre à une opposition plus tenace que celle livrée par l’équipe de France, que ce soit en termes de technique qu’en termes de combativité. On voit difficilement le Portugal lâcher un match et manquer de courage face à son plus grand rival.

Allemagne – Italie : un classique

La seconde demi-finale opposera les deux plus grandes équipes du football européen du point de vue du palmarès, l’Allemagne (trois Euros, trois Mondiaux), et l’Italie (un Euro et quatre Mondiaux). Un grand classique du football qui permet d’espérer un match historique.

Sur le papier, l’Allemagne est clairement favorite. Après avoir réalisé un carton plein lors des phases de poule, la Mannschaft a étrillé les Grecs 4 à 2. Un parcours qui impressionne, avec ce sans-faute et la puissance offensive qui l’a accompagné.

Joachim Löw a lui fait preuve de tous ses talents de tacticien, en alignant une équipe B (avec Gomez, Podolski et Müller remplaçants) face à la Grèce, équipe qui n’a pourtant laissé aucune chance à cette dernière. L’Allemagne a de la profondeur de banc, qu’on se le dise.

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La force de l’attaque allemande n’est plus à démontrer, de même que la qualité et l’éclectisme de son milieu de terrain. Schweinsteiger, Khedira, Reus et autres ont tous livré au moins un grand match au cours de cet Euro, et ont affiché la qualité de leur entente. En la matière, même l’Espagne paraît un petit peu en dessous.  

Gare toutefois à la défense, qui montre des signes ponctuels de fébrilité. Face à l’Italie, ce genre de faiblesse ne pardonne pas.

En face, l’Italie a largement montré depuis le début de l’Euro qu’elle était encore une grande nation du football européen.

La Nazionale, que l’on pensait largement fragilisée par le scandale des matches truqués qui l’avait privée de plusieurs joueurs, a d’entrée de jeu mis à mal le tenant du titre espagnol. Malgré quelques temps faibles, la Squadra Azzura a réussi un bon parcours en face de poules.

En quart de finale, elle a outrageusement dominé face à des Anglais qui n’ont jamais vu la couleur du ballon. Les supporters italiens ont ainsi pu assister à un véritable ballet d’Andrea Pirlo, incontestablement l’un des joueurs au monde doté de la plus grande classe.

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Sa prestation d’exception a été ponctuée d’une panenka – pénalty en cloche – pleine de sang-froid, illustration parfaite du sentiment de maîtrise totale que dégageait cette équipe italienne.

Quant à Gianluigi Buffon, il a arrêté net un tir au but, prestation presque banale pour celui qui reste l’un des tous meilleurs portiers au monde.

Solidité défensive certaine, animation offensive efficace, l’Italie séduit, et pourrait bien faire plus qu’inquiéter l’ogre allemand.

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