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Des figures politiques à l’avenir incertain

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[image:1,l]Pas de vague – ni rose, ni bleue – à peine une vaguelette. En conséquence, les surprises sont assez peu nombreuses et les figures de premier plan de la scène politique ont plutôt bien résisté. Reste quelques exceptions qui confirment la règle.

Chabanne signe-t-il la fin de François Bayrou ?

Le 3ème homme de 2007, relégué 5ème lors de la présidentielle de 2012, serait-il en passe de disparaître du paysage politique Français ? C’est la question qui se pose dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Avec seulement 23,6% des voix François Bayrou est donné perdant dans les sondages, au profit de la candidate socialiste Nathalie Chabanne. L’unique espoir du président du MoDem semble être un désistement du candidat UMP Eric Saubatte (21,72%). Cette hypothèse est hautement improbable en raison de la posture qu’a adopté François Bayrou au second tour de l’élection présidentielle : le centriste s’était rallié, à titre personnel, à François Hollande, pour ses valeurs humanistes. En conséquence de quoi, l’UMP a fait le choix de lui opposer Eric Saubatte dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantique, où elle ne présente pas de candidat en temps normal.

Falorni, une ombre sur l’avenir politique de Ségolène Royal

Ségolène Royal, parachutée depuis la région, veut réussir son attérissage dans la 1e circonscription de Charente-Maritime, mais est mise en danger par la candidature dissidente du socialiste Olivier Falorni qui la talonne. La présidente de la région Poitou-Charentes n’a recueilli que 32,03 % des suffrages, face à son rival (28,91 %). La candidate UMP Sally Chadjaa n’a pas passé le premier tour (19,47%). La candidate à l’élection présidentielle de 2007 est en mauvaise posture et le report des voix dépendra sans doute désormais de la posture des deux socialistes vis à vis de l’électorat écologiste et Front de Gauche. Notons qu’ils suivront probablement la consigne du Parti Socialiste qui soutient Ségolène Royal. Néanmoins, l’électorat UMP et FN est imprévisible dans cette configuration, la perception que cette partie des électeurs, non négligeable (27%), ont des deux candidats en lice jouera sans doute plus que le report des voix EE-LV et Front de Gauche assez faible comparativement à l’électorat de droite (7,08 %).

Jack Lang, le parachutage de trop ?

Après Blois et le Pas-de-Calais, les Vosges, l’atterrissage de l’ancien ministre de la Culture de François Mitterrand dans la 2ème circonscription des Vosges demeure incertain. Si de nombreux analystes tendent à le considérer en ballottage plutôt favorable – au motif qu’il réalise un score bien supérieur à celui réalisé en 2007, par un autre ancien ministre socialiste, Christian Pierret – les chiffres laissent planer une incertitude. Arrivé en tête, avec 37,5%, Jack Lang devance l’UMP Gérard Cherpion (35,35 %) qu’il affrontera en duel dimanche 17 juin. Le résultat final dépendra du report des voix du candidat frontiste Jean-François Jalkh, un proche de longue date de Jean-Marie Le Pen, sans doute envoyé en mission pour faire chuter une figure historique de la Mitterrandie.

NKM joue sa circonscription à pile ou face

Vestige du règne Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-ministre de l’Ecologie, est en position extrêmement délicate dans la 4e circonscription de l’Esonne où elle est candidate à sa propre succession. Au vu des derniers sondages, la maire de Longjumeau pourrait perdre sa circonscription au profit du candidat socialiste Olivier Thomas. Après n’avoir recueilli que 39,46 % des voix contre 36,29 % pour son adversaire, elle est créditée de façon identique à lui (50%). Le report de l’électorat de la candidate Front National, Brigitte Dupin, arrivée 3ème avec 11,39% pourrait ne pas suffir même si on lui additionne celui de la candidate Debout la République, Martine Croizet (0,84 %) et à celui de Gabrielle Nguyen, candidate MoDem, qui a recueilli 1,86 % des voix dans cette circonscription. Même si les sondages ne la donne pas explicitement favorite, une victoire à droite semble encore probable.

Nadine Morano, 2e mais gagnante

Nadine Morano, fidèle de Nicolas Sarkozy, membre actif de la « cellule riposte », dirigée par Brice Hortefeux, chargée de défendre le bilan de Nicolas Sarkozy est arrivée 2e dans la 5e circonscription de Meurthe-et-Moselle. En ballotage, elle se dit pourtant soulagée. De fait, si sa position au 1e tour de l’élection législative ne lui est pas favorable, elle le sait : le fait d’être suivie par Olivier Prugneau, candidat du Front national dans cette circonscription et éliminé au premier tour (16,45 %) lui permettra sans doute la victoire malgré sa position de suiveuse.

Pas de certitudes pour Marine Le Pen

Symbole de ces législatives, Hénin-Beaumont. Après un rude combat avec Jean-Luc MélenchonMarine Le Pen affronte au second tour de l’élection législative le candidat socialiste Philippe Kemel. La candidate du Front National parle déjà de victoire, mais sa situation est précaire et son rival, éliminé, Jean-Luc Mélenchon l’a annoncé : « la partie sera sévère » au second tour. De fait, en récoltant 42,36 % des suffrages dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais Marine Le Pen est arrivé en tête mais si Philippe Kermel ne semble pas une menace du haut de ses 23,50 % la menace d’un report des voix de Jean-Luc Mélenchon (21,48 %) inéluctable est bien réelle.

Collard, nouveau jalon du rapprochement UMP-FN ?

La posture de Gilbert Collard dans la 2e circonscription du Gard est caractéristique de la nouvelle position de rapprochement de l’UMP vis à vis de l’électorat FN, adoptée durant l’élection présidentielle. Du moins, il peut l’être perçu comme tel. Plus probablement, il semble traduire une volonté d’empêcher à tout prix le parti socialiste de se doter d’une majorité absolue. Opposé à Katy Guyot, le président du comité de soutien de Marine Le Pen, est en position de l’emporter. Par ailleurs, Etienne Mourrut a déclaré « réfléchir » à se désister en faveur du candidat FN celui-ci affirmant « n’avoir aucune chance d’être réélu ». Jean-François Copé, possible candidat de l’UMP en 2017, a expressement fait savoir qu’un désistement en faveur du PS dans le cadre d’un pacte républicain n’est pas envisageable, le PS s’étant allié à l’ « extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon ».  La situation des candidats FN et PS est néanmoins précaire. Si Etienne Mourrut ne se désiste pas et que la cohésion de son électorat se maintient au second tour de l’élection, une victoire du candidat PS reste possible par report de l’électorat Front de Gauche et EE-LV.

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