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Espagne-France: un match perdu d’avance?

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[image:1,l]Il faut d’abord admettre que le match contre la Suède a été absolument désastreux. Ridicules en défense, absents au milieu, indigents en attaque, les Bleus se sont tout simplement fait écrasés, et le score aurait pu être bien plus sévère sans un excellent Hugo Lloris.

 

Les Bleus doivent se retrouver

Pas de quoi désespérer toutefois. D’abord, n’oublions pas de préciser qu’il y a de ça moins de deux ans, personne n’aurait vu les Français atteindre les quarts. Ainsi, malgré ce bilan sans doute très sévère dressé à l’encontre des tricolores, il ne faut pas oublier les bons éléments de jeu vus contre l’Ukraine, ou même contre l’Angleterre. Ceux-ci ne peuvent pas s’être simplement volatilisés. Karim Benzema a toujours sa vista, Franck Ribéry ses dribbles, Mathieu Debuchy ses centres et Alou Diarra ses interventions défensives…

Pour autant, ces joueurs ont probablement pris un sacré coup au moral. Perdre de manière si flagrante avant un match majeur n’est jamais bon pour le mental, et les Bleus devront très rapidement se remettre. Toute défaillance psychologique face à l’Espagne se paiera très cher. Lorsque l’on est challenger, on ne peut se permettre de douter. Au contraire, faire douter le favori est un devoir et est indispensable pour espérer une victoire.

Une équipe romantique?

A cela, il faut ajouter que la France a toujours fait preuve de graves lacunes face aux équipes qui décidaient de « blinder », ce qui avait pour effet de faire totalement déjouer la sélection, durant une mi-temps au moins, voire sur un match entier. On l’a vu notamment face à l’Angleterre, ou encore face à l’Islande ou même la Biélorussie, au tout début de l’ère Laurent Blanc. Et, bien sûr, face aux Suédois. L’équipe semble malheureusement incapable de forcer un verrou bien mis en place. Cela est inquiétant, certes.

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Au contraire, face aux équipes joueuses, les Bleus ont souvent montré un visage beaucoup plus convaincant, affichant parfois même une belle domination. Ukraine, Roumanie ou encore Allemagne sont autant d’équipes dotées d’une bonne animation offensive et dont les Français ont toutefois obtenu le scalp. Au jeu du beau jeu, il faut reconnaître que les tricolores sont plutôt doués.

En ce sens, il est peut être presque mieux d’affronter l’Espagne que l’Italie. Si les Bleus ont été si inexistants face aux Suédois, on aurait eu tous les motifs de craindre un scénario similaire face au Catenaccio transalpin, verrou nettement plus expérimenté et solide que la fragile défense suédoise, qui n’avait pour elle, à peu de choses près, que sa grande taille. Verrou culturel en quelque sorte, qui fait partie intégrante des gènes du jeu italiens. Face à l’Espagne, au contraire, on peut espérer un miracle. Ou au moins des espaces qui permettraient aux Bleus de développer du jeu.

Le retour de Yohan Cabaye, véritablement indispensable au bon fonctionnement du collectif, et, c’est triste à dire, la suspension d’un Philippe Mexès qui n’a décidemment plus rien à voir avec le défenseur solide et sérieux du début de mandat de Laurent Blanc, sont également autant de bonnes nouvelles pour l’équipe de France. De plus, on peut espérer une réaction d’orgueil de joueurs qui, c’est incontestable, ne manquent ni de talent, ni de qualités.

Réhausser le niveau : un impératif

Attention tout de même, l’équipe d’Espagne n’est pas une simple équipe joueuse. Quand elle est en forme, elle est capable de laminer tout adversaire qui prétendrait la prendre à son jeu ou encore de forcer la plus imperméable des arrière-gardes. Inutile d’espérer quoi que ce soit de ce match si la France ne retrouve pas sa solidité défensive, et ce peu importe le niveau de jeu développé. Espérons que Laurent Koscielny nous fasse oublier Philippe Mexès.

Par ailleurs, il sera proscrit d’afficher une faiblesse physique comme cela a été le cas face à la Suède. On ne peut décemment espérer faire jeu égal face à la Roja si celle-ci est dans un bon jour. Pour la mettre en difficulté, il faudra prendre physiquement le dessus sur les Espagnols et leur imposer un pressing de tous les instants pour gêner leurs transmissions, intercepter des ballons et jouer à fond toutes les opportunités qui se présenteront.

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Enfin, il est probable que la France n’ait que peu d’occasions à se mettre sous la dent si la domination est espagnole. Dans ce cas, chaque ballon intéressant, ou presque, devra se transformer en balle de but. La Croatie, qui n’a pas réussi à convertir ses opportunités avant d’encaisser un but dans les dernières minutes, s’en mord encore les doigts. En clair, face à l’Espagne, les Bleus ont besoin d’un buteur. Plus question de gâcher.

Au final, la confrontation face à l’Espagne, se jouera à quitte à double. Soit les Bleus réussissent l’exploit de tenir tête à l’armada espagnole en jouant leur chance et leur jeu à fond, soit ils subiront l’ire d’une génération qui se souvient encore d’un certain match de l’été 2006.

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