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Espagne-Italie : la finale tant attendue

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Espagne : la force de l’expérience

Ce n’est donc pas la confrontation tant annoncée entre Allemagne et Espagne qui aura lieu. La Mannschaft a été sortie en demi-finale par des Italiens qui ont outrageusement maîtrisé leur sujet. Une habitude pour les Allemands, maudits en demi-finales et maudits face à la Squadra Azzura.

Les Espagnols, eux, ont un peu souffert tout au long de cet Euro, mais se sont hissés en finale à la force de l’expérience en ayant à chaque fois eu raison des équipes qui les mettaient en difficulté. Jeune et séduisante en 2008, l’Espagne est désormais une équipe expérimentée, qui sait gérer ses temps forts comme ses temps faibles.

Si son jeu collectif est sans doute moins reluisant qu’en 2008, bien qu’il reste au-dessus de ce qui se fait ailleurs en Europe, elle peut compter sur la fiabilité de ses plus grandes individualités, notamment Xavi et Andrés Iniesta voire David Silva, toujours au rendez-vous depuis le début de la compétition. 

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Bousculée sur plusieurs de ses matches, la Roja a toujours su faire le dos rond, forcer la chance ou frapper au bon moment pour finalement s’imposer. Fragilité défensive, animation offensive parfois soporifique, aucune des « faiblesses » de l’Espagne n’a semblé réellement lui porter préjudice au moment de faire les comptes.

Le pénalty de Cesc Fabregas face au Portugal, qui heurte le poteau avant de rentrer (alors qu’avant lui, le Portugais Bruno Alves avait vu sa tentative repoussée par la barre) sentait d’ailleurs bon la chance du champion. Ces petits coups du sort ont bien souvent fait la différence dans l’histoire des grandes compétitions entre deux équipes qui paraissaient mériter la victoire autant l’une que l’autre.

Surprenante Italie

Face à cette Espagne qui semble invincible malgré sa baisse de niveau, on retrouve une équipe d’Italie bien singulière. Qui aurait cru un jour que l’on verrait une équipe d’Italie joueuse et séduisante se hisser en finale de l’Euro ?

En effet, bien que la défense italienne reste des plus solides, affichant en toute circonstance une incroyable combativité et une remarquable intelligence, ce n’est pas pour autant que la Nazionale joue « à l’italienne », c’est-à-dire avec une animation offensive proche du néant et l’opportunisme comme seul crédo.

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Au contraire, l’Italie est sans doute l’une des équipes au jeu le plus léché de cet Euro. Andrea Pirlo est tout simplement exceptionnel depuis le début de la compétition. Elegant, sobre et efficace, le joueur de 33 ans montre qu’il en a encore sous le pied. Par ses passes, sa vista et son jeu en une ou deux touches de balle, le joueur de la Juve a fait démonstration de l’étendue de sa classe. Il est probable que le titre de meilleur joueur de l’Euro se jouera entre lui et Iniesta.

Antonio Cassano est quant à lui remarquable par ses appels et son travail offensif. De plus, son entente avec le fantasque Mario Balotelli, intenable, a dynamité la défense allemande, tout en faisant taire les craintes sur le manque d’efficacité de la Squadra Azzura. A 21 ans, ce dernier a quant à lui démontré qu’il était bien plus qu’un simple potentiel.

Cette finale promet en tous cas du spectacle. L’Italie parviendra-t-elle à dominer l’Espagne dans le jeu ? Peu probable. Bien que souvent mise en difficulté, la Roja a bien trop de maîtrise technique pour ne pas avoir la possession de ses moyens. De là à remporter une troisième victoire d’Euro… L’Italie est plus joueuse que d’habitude, certes. Mais méfiance, ce n’est pas pour autant qu’elle a oublié comment se défendre. Surtout dans le tournoi décisif. Verdict dimanche soir.

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