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Faut-il remplacer Laurent Blanc?

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Laurent Blanc : une prolongation plus qu’incertaine

Une réunion entre Laurent Blanc et Noël Le Graët, président de la Fédération Française de Football, devrait avoir lieu le jeudi 28 ou le vendredi 29 juin. Avec évidemment comme enjeu central, la prolongation ou non de l’ancien entraîneur de Bordeaux à la tête de l’équipe de France.

Après un Euro mitigé, le sélectionneur des Bleus n’est pas en position de force dans d’éventuelles négociations. Si le président de la FFF venait à envisager le maintien de Laurent Blanc à son poste, celui-ci se ferait évidemment à certaines conditions.

La première d’entre elles serait des coupes drastiques dans le staff de Laurent Blanc. Celui-ci a toujours été considéré par Noël Le Graët comme bien trop conséquent, et donc trop cher à entretenir. Sur les 22 personnes qui le composent, il faudra alors s’attendre à en voir partir une bonne moitié.

Au-delà de ça, la FFF, face au déficit d’image dont souffre la sélection, tiendrait absolument à voir celle-ci réduire son train de vie.

Enfin, il faut ajouter que certains à la FFF veulent la peau du dernier bouc émissaire en date des Bleus : Samir Nasri. Celui-ci est sous le coup d’une éventuelle suspension de deux ans ( !) pour ses fautes de comportement durant l’Euro. Le prochain sélectionneur, quel que soit son nom, devra sans doute le désavouer publiquement, ou du moins renoncer à se porter à son secours.

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Les dirigeants de la Fédération ont sans doute en tête la démission de Fabio Capello de la sélection anglaise, qui avait refusé d’accepter les sanctions infligées à l’encontre de John Terry par la fédération anglaise.

En ce sens, Laurent Blanc ne devrait pas être intéressé par une prolongation. Par ailleurs, il est annoncé avec insistance du côté de Londres ces derniers temps : les Spurs de Tottenham seraient très intéressé par l’ex-champion du monde 1998.

Qui pour succéder à Blanc ?

Dès lors, si Laurent Blanc ne prolonge pas, la question de sa succession se pose. A priori, c’est Didier Deschamps, l’actuel entraîneur de l’Olympique de Marseille, qui tient la corde pour prendre le relai à la tête de l’équipe de France.

Ce dernier a récemment annoncé qu’il ne voyait plus son avenir au sein du club phocéen et avait, de plus, déjà été pressenti au poste de sélectionneur aux termes du mandat de Raymond Domenech.

Noël Le Graët serait actuellement en discussion avec lui. Indirectement, par le biais de Guy Stéphan, l’entraîneur adjoint de « DD » puisque l’agent de ce dernier est le très contesté Jean-Pierre Bernès. Agent de Laurent Blanc, de Didier Deschamps mais également de nombre de joueurs chez les Bleus (dont Samir Nasri), son influence n’est que moyennement appréciée par le patron de la FFF.

D’autres ont vu leur nom circuler ces derniers temps, mais la probabilité de leur arrivée est bien moindre que celle de Didier Deschamps.

René Girard, champion de France surprise cette année avec Montpellier, a déjà été candidat en 2004 mais a été battu par un certain Raymond Domenech. Peu probable qu’il quitte l’Hérault après un titre et alors qu’il peut jouer la Ligue des Champions.

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Antoine Kombouaré, écarté du PSG malgré d’excellents résultats, veut lui reprendre du service. Mais ce sera sans doute du côté de Rennes, si Frédéric Antonetti venait à quitter la Bretagne pour Marseille. En cas de départ de Didier Deschamps

Jean Fernandez et Paul Le Guen ont également été évoqués, mais ils manquent tout de même un peu de calibre par rapport à l’entraîneur de l’OM. Peut-être en cas d’échec avec ce dernier. D’autres, comme Rudi Garcia, l’excellent coach de Lille, ne seront de toute façon jamais lâché par leur club.

Ensuite, il y a l’éternelle rumeur Arsène Wenger. Le plus célèbre des entraîneurs français a pourtant toujours refusé catégoriquement d’entraîner la sélection. A moins qu’Arsenal ne décide de s’en séparer, il n’y a aucune raison que cela change.

Changer de coach, mais pour quoi faire ?

Néanmoins, un nouvel entraîneur ne fait de toute façon pas tout. S’il apporte en général un vent de fraîcheur et pousse une équipe à se dépasser, cet effet n’est bien souvent que temporaire.

Après, il faudra tenir en respect l’effectif, dans un premier temps. Nul doute que le nouveau sélectionneur devra remettre dans le droit chemin certains joueurs et, en cas d’échec, ne pas hésiter à les écarter pour de bon. Si Laurent Blanc a incontestablement des réussites à son actif, il n’a pas réussi à gérer les tensions et les egos dans son équipe. Avec les conséquences que l’on connaît. Peut-être que la rigueur d’un entraîneur étranger pourrait éventuellement changer les choses.

Ensuite, certains éléments ne dépendront pas de l’entraîneur, quel qu’il soit. L’état de la formation française est actuellement assez inquiétant. On a beaucoup parlé de déficit de talent pour les Bleus. Si cette affirmation est discutable, il ne fait aucun doute que nos jeunes joueurs ne sont pas au niveau des Espagnols ou des Allemands.

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La polémique sur les « grands blacks » physiques et peu techniques qu’avait lancée Laurent Blanc bien malgré lui est regrettable. Mais il est vrai qu’il y existe un clair mépris pour la technique au détriment de la taille et de la puissance dans les centres de formations français, et des petits gabarits pleins de talent comme  Antoine Griezmann ont dû s’exiler en… Espagne pour être acceptés dans un club.

Au-delà d’un changement d’entraîneur, c’est toute la formation française qu’il faut repenser. La Direction Technique Nationale (DTN) doit imposer un projet de jeu global, qui transcende la sélection. Centres de formations, équipes de jeunes, centres techniques, tout doit être orienté vers une nouvelle vision, un nouvel objectif, alors que la technique semble de nouveau prendre le pas sur le physique dans bien des grandes équipes. 

Des U16 aux A en passant par les Espoirs, les joueurs doivent apprendre et assimiler un projet de jeu cohérent. Et en incluant, accessoirement, une éducation civique voire éthique un peu plus poussée. Dans ces circonstances, pourquoi ne pas priviligier la solution interne, avec Erik Mombaerts par exemple, qui obtient de bons résultats et séduit avec les Espoirs.

Les Allemands et les Espagnols, notamment au FC Barcelone et à l’Athletic Bilbao, l’ont fait, chacun à leur façon. Et avec, à la clé, les générations dorées qu’on leur connaît aujourd’hui.

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