Site icon La Revue Internationale

France-Suède : les Bleus aux portes des quarts

[image:1,l]

L’improbable scénario d’une élimination

Tous les matches ne sont pour le moment pas joués, mais les Bleus sont d’ores et déjà dans une très belle posture pour se qualifier. A l’Euro, le bilan des confrontations directes (BCD) passe avant la différence de buts globale. Ainsi la Russie, avec le même nombre de points et une meilleure différence de buts globale que les Grecs, a été éliminée car elle a été battue par ceux-ci.

La France est dans une situation idéale. Bénéficiant d’une meilleure différence de buts que l’Angleterre (+2 contre +1) malgré un BCD neutre (match nul 1-1) ou encore un nombre de but marqués moindre, et d’un meilleur BCD que l’Ukraine (victoire 2-0), il lui suffit d’un match nul pour se qualifier.

Et même en cas de faux-pas, l’élimination n’est pas certaine. Une défaite combinée à un nul ou à une victoire anglaise dans l’autre match de la poule profiterait également aux hommes de Laurent Blanc. De plus, si cette défaite devait se faire avec seulement un but d’écart, elle qualifierait également automatiquement les Bleus.

Pour qu’ils soient éliminés en cas de défaite, il faudrait que l’Angleterre soit battue avec un écart moindre que les Français – si tant est que la France ne marque pas un but de plus que les Anglais – le tout en finissant menés par plus d’un but d’écart.

Complexe ? Certes, mais cela montre qu’il faudrait un incroyable concours de circonstances pour que la France ne se qualifie pas.

Pas le droit à l’erreur face à la Suède

Attention toutefois, se qualifier est une chose, mais mieux vaut décrocher la première place. Si les Bleus avaient le malheur de sortir du groupe D en deuxième position, ils tomberaient en quarts de finale face au premier du groupe C. Soit, l’Espagne, tenante du titre et championne du monde

Pour assurer la première place du groupe, il est préférable de l’emporter contre la Suède. Et assez largement qui plus est, sous peine de voir l’Angleterre passer devant en cas de carton face à l’Ukraine.

[image:2,l]

Rappelons une nouvelle fois que la Suède est éliminée, tandis que l’Ukraine peut se qualifier en cas de victoire et joue donc sa peau. De plus, les Anglais sont loin d’être aussi techniques que les joueurs tricolores. Or, c’est leur qualité technique qui avait permis aux Bleus de s’imposer face à la très physique défense ukrainienne.

Du côté de la Suède, il est évidemment bien plus dur d’être au point mentalement et de tout donner lorsqu’on se sait déjà éliminé. Les Français, s’ils réussissent à gérer la pression, devraient logiquement avoir l’ascendant mental. Méfiance toutefois, certaines équipes ont parfois à cœur de sauver leur honneur. Et puis tout cela a un prix : l’UEFA verse 500 000 euros en cas de match nul et un million d’euro à l’équipe vainqueur. Non négligeable ! Si les Suédois venaient à franchir ce palier psychologique, ils pourraient encore s’avérer très dangereux : « Quand une équipe n’a plus rien à jouer, c’est justement là qu’il faut s’en méfier », dixit Hugo Lloris, le capitaine des Bleus.

N’oublions pas par exemple que Zlatan Ibrahimovic a déjà scoré sur son premier match de l’Euro, puis a provoqué un but contre son camp anglais sur un de ses coups francs, et ce malgré les défaites des siens. Un attaquant aussi fort, aussi complet que le Suédois peut mettre n’importe quelle équipe en danger, de toutes les positions et de toutes les manières possibles. On compte sur Philippe Mexès et Adil Rami pour enfin parvenir à livrer un match complètement serein face à lui. Ou au moins, pour avoir encore un peu de chance, comme à chaque fois qu’ils ont été pris à défaut ces derniers temps.

Les Bleus sont favoris

Au milieu, les Suédois ont souvent livré des prestations mitigées, le récupérateur peinant à s’affirmer et Kim Källstrom multipliant les erreurs techniques. Les tricolores devraient avoir le dessus, s’ils parviennent toutefois à passer outre la combativité des joueurs adverses, domaine dans lequel ces derniers n’ont jamais péché.

Défensivement, la Suède est apparue particulièrement friable sur ses deux premiers matches. Si quelques joueurs se sont illustrés ponctuellement, comme Mellberg face à l’Angleterre, on retient surtout une performance collective peu au point. Face à l’Ukraine, les Suédois n’ont jamais réussi à contrer les déplacements de Chevtchenko, et ont montré leur fragilité sur CPA. Fragilité confirmée contre les Anglais. De plus, face à ces derniers, les latéraux ont souvent été pris dans leur dos.

[image:3,l]

En bref, cette fébrilité défensive apparaît comme une aubaine pour les joueurs offensifs français, en pleine forme pour la plupart. On pense surtout à un Franck Ribéry retrouvé. Peut-être pourra-t-on d’ailleurs assister à une titularisation surprise d’Olivier Giroud : les faiblesses suédoises sont surtout criantes dans le domaine aérien, là ou Karim Benzema n’est pas le plus performant, étant donné son manque de présence dans la surface, lié à ses décrochages, et son jeu de tête plutôt quelconque.

Dans tous les cas, les Bleus ont toutes les cartes en main pour réussir à se qualifier à la première place. Si les quarts sont presque acquis, gare toutefois à l’adversaire affronté.

Même en cas de pole position, ce sont les Italiens que la France devra battre au prochain tour. Dans tous les cas, une victoire probante face à la Suède est nécessaire, pour la confiance surtout. Tout autre résultat, peu importe le classement, serait une petite désillusion.

Et puis ensuite, les choses sérieuses commenceront… l’Allemagne en demies et l’Espagne en finale. Comme en 1984, l’année du premier titre international des Bleus… Du football-fiction ? Pas si farfelu que cela !

Quitter la version mobile