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Habbo Hotel, le site infesté de pédophiles

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Une journaliste prétend avoir 11 ans sur le site

La chaîne britannique Channel 4 a enquêté pendant deux mois sur le réseau social Habbo Hotel, qui réunit près de 250 millions d’utilisateurs à travers le monde. La journaliste Rachel Seifert s’est créé un avatar et a prétendu être une petite fille de 11 ans. Au-delà du fait qu’elle n’a pas été renvoyée du site à cause de son jeune âge (Habbo Hotel est destiné aux 13-18 ans exclusivement), elle a, lors de ses 50 connexions, reçu des messages à caractères sexuels.

Des rapports sexuels virtuels, omniprésents et non-consentis

« Les gens disaient ce qu’ils allaient faire aux autres, ou à eux-mêmes. […] Des gens avaient des rapports sexuels avec moi sans ma permission, me faisaient des choses sans ma permission, ils disaient ce qu’ils faisaient à mon corps. Ils disaient « bonjour, j’attrape tes seins », « je te fais ça », « est-ce que tu as une webcam, tu es sur MSN, sur Skype ? ». On me demandait de me déshabiller complètement. » Des propos extrêmement choquants sur un réseau social pour jeunes adolescents où fleurissent bonbons, nounours et petits cœurs.

Où sont les modérateurs ?

John Carr, spécialiste de la sécurité des mineurs sur internet auprès du gouvernement britannique, s’est rendu sur le site et a été consterné par ce qu’il y a trouvé. Le premier utilisateur qui lui a parlé s’appelait « dirtyboy » et, selon John Carr, les mots qui lui ont été adressés auraient dû immédiatement alerter le modérateur : « onze ans », « MSN », « Skype », « dirtyboy », « Pas besoin d’être Einstein pour comprendre où cela mène, se lamente-t-il, c’est vraiment malsain, cela ne devrait même pas avoir lieu ».

Un laxisme extrêmement dangereux

Ce à quoi le PDG de la compagnie Sulake, qui détient les droits du site, rétorque qu’il est compliqué de contrôler près de 70 millions de lignes de conversation par jour, 24/24, 7j/7. D’anciens employés soutiennent que la raison pour laquelle le service de modération n’est pas à la hauteur tient dans le fait que l’entreprise a préféré le sous-traiter pour réduire ses dépenses. Une mesure qui parait affreusement laxiste quand on voit que deux adultes pédophiles ont déjà été incarcérés après avoir fait près de 80 victimes sur le site, forçant des petits garçons et des petites filles à se dénuder à l’écran et à accomplir des gestes sexuels.

Des sanctions financières nécéssaires à une prise de conscience tardive

Suite à ces révélations inquiétantes, le fonds d’investissement Balderton Capital a retiré ses 13% de participation dans l’entreprise qui détient le site, forçant le PDG de Sulake à prendre conscience de la gravité de la situation. Sur le blog officiel du site, Paul LaFontaine s’exprime et explique qu’à cause « d’une infime partie de la communauté Habbo » le site se voit contraint de suspendre tous les tchats, pour une durée encore indéterminée aujourd’hui. Une bonne nouvelle qui n’effacera pas tout ce que les enfants présents sur le site ont déjà pu voir ou faire, mais surtout une mise en garde pour les sites internet, les parents et même les autorités, qui devraient redoubler de vigilance face à la présence de plus en plus massive des jeunes sur les réseaux sociaux et sur internet en général. 

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