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John Kerry, ardent défenseur du traité sur la loi de la mer

[Image:1,l] Pour témoigner en faveur de la ratification de la Convention des Nations Unies sur la loi de la mer, John Kerry a fait témoigner, devant le Comité sénatorial des relations étrangères, pas moins de six généraux et amiraux à quatre étoiles.

« Pour des raisons de compétitivité économique et de sécurité nationale, le témoignage de ces experts est nécessaire, » a expliqué le sénateur à GlobalPost.

« Nous aurons, pour témoigner, cette liste de six commandants militaires distingués, 24 étoiles au total. Cela ne s’est jamais vu dans l’histoire du Comité des relations étrangères. »

La nécessité d’établir une base juridique

« Nous essayons de sensibiliser les nouveaux sénateurs aux bienfaits de ce traité. Le ratifier est plus urgent que jamais», a estimé le démocrate.

Cela fait 30 ans que la signature par les États-Unis du traité est bloquée par des militants d’extrême-droite, convaincus qu’accepter de nouvelles règles relatives à la protection de l’environnement dans les eaux internationales reviendrait à saper la souveraineté américaine.

L’immense réservoir de pétrôle, de gaz et de minerais qui se trouve sous le cercle polaire arctique fera bientôt l’objet d’une rude concurrence pour son exploitation. D’où l’urgence, pour John Kerry, « d’établir la base juridique de nos revendications afin que les entreprises soient prêtes à investir ».

Initié par l’Organisation des Nations Unies en 1982, le traité est entré en vigueur en 1994 mais les Etats-Unis, qui ne l’ont pas officiellement signé, ne peuvent se joindre aux délibérations le concernant.

Eviter toute politique partisane

A l’automne, après l’élection présidentielle, le Sénat devrait à nouveau examiner le traité.  Avant cela, il devra écouter 

diverses entreprises privées préoccupées par l’impact économique du traité.

« Nous allons nous intéresser à cette question en profondeur et prendre la meilleure décision possible, mais cela ne sera fait qu’après l’élection. Pour éviter tout vote partisan ».

La prise de position du gouvernement Obama

Il est clair que le président Barack Obama soutient fermement la ratification du traité. Le mois dernier, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, et le général Martin Dempsey, le chef d’état-major des armées, ont tous les trois pris position en faveur de la convention.

Hillary Clinton s’est inquiétée du refus de ratifier le traité qui prive les Etats-Unis d’une participation aux négociations relatives aux ressources qui se trouvent certainement dans les sous-sols arctiques. 



Leon Panetta et le général Dempsey ont, quant à eux, préféré mettre l’accent sur les questions de sécurité. Ils font valoir que le traité prévoit un mécanisme de règlement des différends sur des voies navigables d’importance stratégique, le détroit d’Ormuz, par exemple.

« La Marine ne veut pas d’une diplomatie de la canonnière, ils veulent savoir quelles sont les réglementations en vigueur pour protéger les voies maritimes», a expliqué John Kerry.

Protéger l’environnement et les populations autochtones

Les militants écologistes, pour leur part, se préoccupent des risques liés à l’exploitation des ressources du cercle polaire arctique.  Les militants des droits humains, enfin, craignent l’effet que le forage et l’exploitation aura sur les populations autochtones de l’Arctique.

Pour John Kerry, la meilleure façon de protéger l’environnement et le droit des peuples autochtones est de soutenir le traité. Reste que « l’envie et l’avarice pure » pourraient venir « retarder le processus ».

Global Post/ Adaptation Anaïs Leleux pour JOL Press

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