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La fin du Centre de François Bayrou ?

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François Bayrou croit encore en une force centriste

« Ce n’est pas le score que nous espérions […] mais les trois millions de français qui m’ont apporté leurs suffrages […] représentent une force ». Battu, humilié, sa « rencontre avec le peuple » ratée, le 22 avril, à l’annonce des résultats, François Bayrou, le président du Mouvement Démocrate croit encore en une force centriste. Mais cette force existe-t-elle encore vraiment ? Avec seulement 9%  des suffrages – contre 18% en 2007 -, François Bayrou se positionne à peine 2,5% au-dessus de son score de 2002 et loin derrière les candidats PS et UMP, l’extrême-droite et même le Front de Gauche.

Un report des électeurs MoDem favorable à l’UMP

9% comme le rappelle le 3ème homme de 2007, cela représente encore 3 millions de citoyens, soit près d’un français sur dix. Un pourcentage de la population qui n’aurait pas dû être négligeable pour le Parti Socialiste, mais qui 36 jours après le 1er tour de l’élection présidentielle, n’est plus estimé qu’à 2% des intentions de vote et est en chute constante dans les sondages, au profit, semble-t-il de l’UMP.

Seulement 300 candidats en piste pour le MoDem

Le Centre présente un total de 400 candidats aux élections législatives de 2012 sous l’étiquette « Le Centre pour la France ». Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem estime à 25% la proportion de candidats n’appartenant pas au MoDem, soit un total de tout au plus 300 candidats pour le Mouvement Démocrate. La marque d’un essouflement ? Au siège du Parti, on affirme que c’est par choix que le nombre de candidats a été réduit. Préférant la qualité à la quantité, l’équipe dirigeante du petit frère de l’UDF dit avoir souhaité privilégier, les politiques implantés localement et surtout s’approcher au maximum de la parité de façon à limiter les amendes.

L’échec du MoDem aux législatives semble inévitable

L’échec du MoDem aux législatives semble inévitable. Indicatif le plus parlant, son président lui-même pourrait perdre la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, dont il est le député depuis 1986, où il est au coude à coude avec sa rivale socialiste, Nathalie Chabanne. Situation héritée de la position qu’a adoptée François Bayrou lors du second tour de l’élection présidentielle française : en apportant son soutien personnel à François Hollande au nom de ses valeurs humanistes, le béarnais s’est attiré les foudres de l’UMP, qui a présenté un candidat face à lui dans sa circonscription – ce qu’il ne faisait pas auparavant. 

L’élection présidentielle a marginalisé le MoDem

Comment interpréter un tel recul ? Les interprétations sont nombreuses. Le MoDem, qui a fait campagne sur l’exégèse budgétaire, en parfaite adéquation avec ses principes énoncés en 2007, n’a pas échoué sur ses valeurs. Le MoDem a échoué,semble-t-il, parce que ses adversaires ont su réussir leur percée à son détriment – notamment le Front de Gauche et surtout le Front National. Une recomposition du paysage politique vers les extrêmes qui favorise les grands clivages gauche-droite, et ne laisse pas de place à une voie alternative centriste.

Vers une disparition du Centre ?

Le MoDem est aujourd’hui la principale force du Centre et la seule à avoir présenté un candidat au premier tour de l’élection présidentielle française. Si le MoDem n’obtient pas d’élus aux législatives – dans l’optique où le « miracle » attendu par François Bayrou ne se produirait pas – la  disparition, provisoire en tout cas, du Centre est probable. Cependant, dans le cas où une recomposition à droite se produirait à l’issue des législatives – ce que les ténors de l’UMP feront tout pour éviter – celle-ci pourrait marquer un clivage entre les pro et anti-rapprochement avec l’extrême droite. Le MoDem pourrait alors apparaître comme une niche attirante pour ceux qui ne se retrouveraient pas dans une droite radicalisée. L’avenir du MoDem ou du moins du Centre se jouerait alors sur sa capacité à rassembler, quitte à s’orienter plus à droite.  Mais probablement alors sans François Bayrou. Qui sera alors celui ( ou celle) qui prendra sa succession ? A suivre après les élections.

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