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Le cannibalisme, tendance meurtrière du moment ?

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En quelques mois plusieurs cas de cannibalisme ont fait la Une des journaux. Comment ne pas s’interroger sur la recrudescence d’un tel phénomène ?

Les drogues en cause ?

Dans certains cas, les drogues sont responsables des pulsions cannibales. La récente affaire à Miami en est un exemple : une caméra de surveillance filme Rudy Eugene, 31 ans, allongé, nu, près d’un sans-abri. Il est en train de lui manger le visage. La police intervient et tente de mettre fin au massacre, mais Rudy se contente de grogner avant de continuer de dévorer sa victime. Les policiers sont donc contraints de l’abattre. La vidéo surveillance a  été postée sur internet dans son intégralité :

Rudy Eugene aurait pris une drogue appelée « Sel de bain » avant de s’en prendre au SDF Ronald Poppo. Ce dérivé du LSD provoquerait une chaleur intense qui expliquerait pourquoi il a commis son crime complètement nu. Cette drogue est apparue au cours de l’année 2010 en Angleterre et aux Etats-Unis et entraîne psychoses, schizophrénie et paranoïa chez ses utilisateurs. Mais elle n’est pourtant pas responsable de la majorité des récentes attaques cannibales.

L’alcool responsable ?

A Montauban (Tarn-et-Garonne), vendredi dernier, un sans-abri, ivre, s’est attaqué à un homme. L’assenant tout d’abord de coups, il s’en est ensuite pris à son oreille, qu’il a presque mangée dans sa totalité. La victime, un père de famille de 42 ans, est conduite au centre hospitalier de Montauban, et l’agresseur interpellé par la police. Des faits qui suscitent le dégoût, mais qui peuvent peut-être être expliqués par l’état d’ébriété du SDF. Ce n’est pas toujours le cas, en ce qui concerne le cannibalisme

Troubles psychologiques ?

Alexander Kinyua, étudiant américain à la Morgan State University de Baltimore, dans le Maryland, a reconnu avoir tué son colocataire, Kujoe Bonsafo Agyei-Kodie, un homme de 37 ans, l’avoir découpé, et avoir mangé son cœur et des parties de son cerveau. Il a été dénoncé par son frère, après que celui-ci ait retrouvé dans leur maison la tête et les mains de la victime… Le jeune homme avait des tendances violentes : il aurait été arrêté en mai pour avoir fracassé le crâne d’un étudiant avec une batte de base-ball. Mais il n’avait encore jamais mangé personne (a priori)

Raisons divines ?

Jorge da Silveira, 51 ans, sa femme Isabel Pires, 51 ans, et sa maîtresse Bruna da Silva, 25 ans, sont trois Brésiliens qui ont tué et mangé leur victimes : une « mission » accomplie « avec la permission de Dieu », selon eux. Ces femmes avaient un numéro de carte d’identité se finissant par 666, le chiffre du diable. Une raison suffisante selon eux pour tenter de les « purifier ». Le procédé : les assassiner, manger différentes parties de leurs corps… puis en faire des beignets et les vendre dans les rues de Garanhuns, une ville à 230 km de Recife, la capitale du Pernambouc, au Brésil. Une histoire qui fait froid dans le dos.

Commerce ?

En Chine, un homme est suspecté d’avoir tué plus de vingt personnes et de les avoir vendues au marché, sous l’appellation « viande d’autruche ». Zhang Yongming, un repris de justice de 56 ans dans la province du Yunnan, conservait les yeux de ses victimes dans des bocaux, mais faisait sécher leur chair pour sa propre consommation ainsi que pour leur vente.

En France

En 2007, un détenu à la prison de Rouen, Nicolas Cocaign, a assassiné son co-détenu, qui lui aurait « lancé un regard méchant ». Pris d’une « pulsion » incontrôlable, il le frappe de coups de pieds, de poings, et l’étouffe avec un sac plastique. Il lui prend ensuite l’envie de « goûter de la chair humaine » et ouvre alors le corps de la victime avec une lame de rasoir, en extrait son poumon, dont il mange une partie crue et cuisine le reste avec de petits oignons. Il déclarera par la suite à son psychologue : « ce qui est terrible, c’est que c’est bon. C’est tendre, ça a le goût de cerf ». Une déclaration terrible qui ne rassure en rien sur la mentalité des cannibales.

Ces cas récents relancent la question de l’augmentation des dérives mentales et des nouvelles manifestations de passages à l’acte violents. Le désir de cannibalisme est devenu la nouvelle pulsion destructrice et auto-destructrice, dont il est difficile de comprendre le sens, si ce n’est par le désir de transgression absolue du principe de respect de la chair humaine.

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