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Le grand chelem du gouvernement Ayrault I

 

[image:1,l] C’est Manuel Valls, le ministre de l’intérieur, qui l’a annoncé peu après 22h : les vingt-cinq ministres du gouvernement Ayrault I qui participaient aux législatives ont gagné leur place à l’Assemblée nationale.

Six s’entre eux s’étaient imposés dès le premier tour : Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius, Delphine Batho, Bernard Cazeneuve, Frédéric Cuvillier et Victorin Lurel. Les dix-neuf autres étaient plutôt assurés de l’emporter. Enfin…à quelques exceptions près.

Des ministres en danger

Stéphane Le Foll par exemple. Le ministre de l’agriculture, qui tentait pour la troisième fois de ravir la 4e circonscription de la Sarthe à l’UMP y est finalement parvenu. Idem pour Geneviève Fioraso, qui se présentait en Isère dans une circonscription longtemps acquise à la droite. Marie-Arlette Carlotti, que l’on disait pourtant en danger face à l’UMP Renaud Muselier, a elle aussi réussi son pari en se faisant réélire dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Le 16 mai dernier, une heure après l’annonce de son gouvernement, Jean-Marc Ayrault avait déclaré que «que tout ministre qui se présente aux élections législatives et qui ne sera pas élu ne pourra pas rester au gouvernement». La règle, plus stricte que par le passé, où seuls les ministres sortants étaient contraints de démissionner, n’aura pas à s’appliquer.

Comme en 1981, mieux qu’en 2007

En 1981, en pleine «vague rose», le Parti socialiste, avec 32 ministres engagés dans la bataille législative, avait déjà réalisé un grand chelem.

En juin 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, numéro 2 du gouvernement Fillon I, ministre d’Etat, ministre de l’écologie, avait été battu dans son fief bordelais par la socialiste Michèle Delaunay. Celui-ci avait été contraint et un vaste jeu de chaises musicales avait été nécessaire pour composer le gouvernement Fillon II.

Vers un Ayrault II quasi homothétique ?

Comme le veut la tradition républicaine, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a remis sa démission au Président de la République dans la matinée du lundi 18 juin. L’Elysée a annoncé qu’il s’était vu immédiatement confié la responsabilité de former un nouveau gouvernement. le temps pressait puisque, après une courte cérémonie au Mont Valérien pour marquer le 72ème anniversaire de l’Appel de Londres, lancé par le Général de Gaulle le 18 juin 1940, François Hollande s’est envolé pour envoler pour Los Cabos au Mexique où il doit participer au sommet du G20 les 18 et 19 juin. Le chef de l’exécutif ne sera de retour à Paris que, tard, mercredi 20 juin, puisqu’il fera un crochet par le Brésil, ce même jour, pour l’ouverture du sommet Rio+20 sur le développement durable.

La composition du nouveau gouvernement pourrait donc être connu jeudi 21 juin. Il devrait y avoir peu de changements. Des tractations pourrait toutefois être conduites afin d’élargir l’assise majoritaire du gouvernement et faire rentrer de nouveaux partenaires en plus des Verts et des radicaux. On ignore si les communistes se sont vus proposer des amroquins. Mais, Pierre Laurent, le chef du Parti communiste a d’ores et déjà indiqué que les conditions d’une participation gouvernementale n’étaient pas réunies. Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle et leader du Parti de gauche, y est farouchement opposé. La solution pourrait venir dans la nomination de l’ancien secrétaire général du PCF, Robert Hue, en rupture de banc avec la place du Colonel Fabien.

Certaines voix se sont élevées en faveur de l’entrée au gouvernement de représentants du Modem, et pourquoi pas François Bayrou lui-même. Voilà qui serait contraire à la doctrine qui veut que les perdants ne puissent se consoler avec une place à la table du conseil des ministres.

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