La Russie de Poutine prendrait-elle des accents staliniens ? Les forces de l’ordre ont procédé à des descentes aux domiciles des leaders de l’opposition russe, dimanche 10 juin, donnant un dernier coup de pinceau au dispositif sécuritaire mise en place à travers l’ensemble de la fédération.
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Un verrou anti-protestation pour ce 12 juin
Les forces de l’ordre russes ont réalisés des descentes aux domiciles des leaders de l’opposition. Non, nous ne sommes pas en août 1937, mais bien en juin 2012. A 2 jours du grand rassemblement de l’opposition à Moscou, le Kremlin a décidé de tuer le mouvement dans l’œuf. Les leaders des mouvements de l’opposition sont interdits de participation aux manifestations de ce mardi 12 juin. Touche finale au verrou anti-protestation mis en œuvre par les autorités russes, cette mesure vient compléter la loi de restriction du droit de réunion et le dispositif policier et militaire prévu pour encadrer l’événement. Dispositif qui, selon le ministère de l’intérieur russe, devrait comprendre plus de 70 000 officiers de police et 9000 soldats.
Les civils exposés aux violences des forces de l’ordre
Ces mesures sont profondémment anti-démocratiques et poussent les forces de l’ordre à la violence à l’encontre de la population civile. Alexei Navalny, un blogueur connu pour son opposition au régime et un des leaders du mouvement de protestation de décembre dernier – qui avait fait suite aux élections parlementaires dont Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine était sorti largement vainqueur – a déclaré sur son compte twitter que les policiers « ont pratiquement défoncé la porte » et sont même allés jusqu’à « prendre des photos des enfants ».
Le Kremlin veut couper les têtes de l’opposition
Selon l’Investigative Committee, au moins dix des raids menés le dimanche 10 juin sont à mettre en relation directe avec les grandes manifestations du 6 mai. En coupant les têtes du mouvement qui avait rassemblé plus de 20 000 personnes et fait tremblé Moscou, le gouvernement veut enlever toute cohérence aux actions de l’opposition.
#Hello1937 : les russes perdent confiance en leur démocratie
Lois sécuritaires. Violences à l’encontre de la population civile. Musellement de l’opposition. Loin de désamorcer les mouvements de protestation, ils les amplifient. Leurs terrains de jeu favoris ? Les réseaux sociaux. En quelques heures le hashtag #Hello 1937 a fait son entrée remarquée sur Twitter, faisant un parallèle entre les raids orchestrés durant les purges staliniennes de 1937 et la situation de la Russie d’aujourd’hui. Une comparaison qui semble de plus en plus judicieuse au vu des récents événements.