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Le MuMo à la rencontre des jeunes Africains

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Certes, ce n’est pas très grand. 45 m2. Mais ça offre deux avantages. Le premier, c’est de tenir dans un container. Le second, c’est d’être ainsi transportable par bateau ou sur un camion. A vous, le monde! C’est le MuMo, le Musée Mobile. Après le Cameroun, il est en Côte d’Ivoire à Bouaké, venant d’Abidjan. Dès septembre, il sillonnera la France.

Aller à la rencontre des enfants

Ce musée itinérant a pour vocation d’aller à la rencontre des enfants. L’objectif est de leur proposer un premier contact avec l’art contemporain. Le MuMo s’arrête principalement dans des écoles et des quartiers où la culture est souvent inaccessible. Imaginé par l’association l’Art à l’Enfance, fondée par Ingrid Brochard, ce projet est né en 2010. Au départ, une conviction : celle que l’art est un outil d’ouverture et de partage susceptible d’abolir les frontières et de transformer notre vision du monde.  

Les plus grands artistes contemporains à la portée des enfants d’Afrique

Le MuMo a été conçu par l’artiste américain Adam Kalkin, pionner dans l’art d’utiliser les containers comme apport architectural. Grâce à un judicieux système hydraulique, il se transforme en musée sur quatre espaces distincts, plongeant les visiteurs dans des univers différents : peinture, sculpture, installation, vidéo, design… A découvrir : une vingtaine d’artistes majeurs. Leurs œuvres sont adaptées au jeune public et aux dimensions si particulières du musée. Ainsi, Nari Ward, Jamaïcain, a conçu les garde-corps d’un escalier avec des lacets de toutes les couleurs. L’américain Jim Lambie a réalisé un parterre couvert de Scotch multicolore. James Turrell, américain également, a lui réalisé une grande sphère lumineuse dans laquelle les enfants pénètrent. Ghada Amer, sculpteur d’origine égyptienne, aborde dans son œuvre le baiser, sujet délicat et, parfois, tabou. Huang Yong-Ping, né en Chine, présente un rhinocéros désarticulé. C’est sa façon de dénoncer le braconnage. On peut aussi citer la vidéaste finlandaise Eija-Liisa Athila, le Français Daniel Buren, le peintre congolais Cheri Samba ou encore Paul Mc Carthy, sculpteur américain. Son Red Rabbit est, comme son nom l’indique, un lapin… géant. Gonflable, il est déployé au sommet du musée.   

Quand l’art devient transportable

A chaque étape, les enfants sont pris en charge par un accompagnateur. La visite dure entre 30 et 45 minutes. A la sortie, distribution d’un livre d’art créé pour l’occasion. Chaque enfant est invité à partager son expérience sur une feuille blanche. Certains s’inspirent de leur visite, d’autres se montrent plus imaginatifs.

Le MuMo n’est certes pas le seul musée itinérant. Le Centre Pompidou se targue d’avoir inventé le premier musée nomade au monde. C’est une structure légère, démontable et transportable, qui présente une sélection des plus grands chefs-d’œuvre de la collection du Centre Pompidou. Elle offre un voyage dans l’art depuis le début du 20e siècle jusqu’à nos jours.

Il y a également le Mobile Art’, musée d’art contemporain dessiné par l’architecte irakienne Zaha Hadid sur une idée originale de Karl Lagerfeld. Il a été construit à l’initiative de la maison de haute-couture Chanel. 720 m2, transportables dans 56 containers. Mais il ne s’adresse pas au même public que le MuMo. Pour autant, ce dernier peut aussi se prévaloir d’un sponsor prestigieux : le groupe Bolloré. Ne connaissant pas personnellement Vincent Bolloré, je le cite sans arrière-pensée.

> Consulter le site du MuMo

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