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L’économie chinoise a-t-elle besoin d’un second souffle ?

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Une économie qui bat de l’aile

Alors que tous ses indicateurs économiques pointent vers le bas, la Chine pense que l’injection de nouveaux capitaux pourrait changer les choses. Mais les experts se demandent si c’est vraiment ce dont le pays a besoin.

En effet, les cinq premiers mois de l’année 2012 ont vu défiler un nombre inquiétant de mauvais facteurs économiques. Le chiffre de la croissance du premier trimestre était de 8.1 %, le taux le plus bas depuis trois ans. La production d’électricité s’est ralentie, les prêts de banques aussi. Le marché du luxe a fortement baissé. L’indice manufacturier est également en berne depuis sept mois consécutifs. Sans compter le marasme européen qui s’est répercuté sur la production.

Evidemment, une croissance à 8 % serait le rêve de bien des pays, mais la deuxième économie mondiale montre pour la première fois des signes de faiblesse. Pékin a d’ailleurs indiqué qu’une série de mesures de relance devaient voir le jour.
Une relance qui n’atteindra pas le niveau de 2008, lorsque 630 milliards de dollars avait été injectés dans l’économie. Les analystes pensent malgré tout que la somme sera importante, car le pays de veut pas prendre de risques inconsidérés.

Redonner envie d’acheter

Selon Tao Dong, économiste en chef chez Crédit Suisse, le gouvernement doit décider si il libère un fond à hauteur de 2000 milliards de yuans (environ 315 milliard de dollars) afin d’éviter un ralentissement. Les autorités vont lancer en parallèle un plan dit de « prime à la casse », conçu pour inciter les gens à acheter de nouvelles voitures. De nombreuses subventions, pour les climatiseurs ou les télévisions font aussi parti de ces mesures.[image:2,l]

En outre, l’agence d’état responsable de l’approbation de ces énormes projets d’investissement est complètement surchargée. Depuis le début de l’année 2012, la Commission du Développement et des Réformes Nationales a validé deux fois plus de projets que l’année dernière à la même période, rapporte le Wall Street Journal. Les plus gros bénéficiaires sont les usines d’acier, avec près de vingt milliards de dollars injectés la semaine dernière afin de construire deux nouvelles installations. Etant donné qu’il y a déjà un surplus d’aciérie en Chine (qui cumule 110 millions de tonnes d’excédent), ces investissements soulèvent une question : est-ce que cette nouvelle stimulation de l’économie peut amplifier le déséquilibre actuel ?

Les dessous d’une croissance exponentielle

Bien que cette expansion ait fait envie au monde entier pendant une décennie, les « failles » du modèle chinois commencent à se voir. Son impressionnante croissance a été en grande partie alimentée par des capitaux engagés : construire des autoroutes, des appartements, des usines, des aéroports ou encore des lignes de train à grande vitesse. Tout cela au détriment de la consommation. Ces dépenses ont représenté plus de la moitié de la croissance de la Chine l’année dernière. En 2010, selon la Banque Mondiale, 45% de la croissance est due à ces investissements. Un rythme sans précédent, quasiment impossible à tenir.
En conséquence, certains analystes sont sceptiques, car rien n’indique que ce second souffle renversera la tendance, et restructurera l’économie chinoise.[image:3,l]

Un choix cornélien

Les analystes de chez Barclays ont indiqué « que de nombreux responsables gouvernementaux ont fait valoir qu’une croissance lente est essentielle pour rééquilibrer une économie » mais la Chine soulève une interrogation fondamentales : « Si le système n’arrive pas à sortir de cette investissement d’état constant, la transformation économique ne se fera jamais »

Il faut ajouter à cela des dirigeants politiques chinois qui essayent de maintenir une certaine stabilité, à la vue d’une transition sociale qui s’annonce pire que prévue.

Les autorités chinoises pourraient donc bien faire preuve de pragmatisme en ce qui concerne les investissements à court terme, et repousser les sujets embarrassants à plus tard.

Global Post-Adaptation Henri Lahera pour JOL Press

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