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Les 27 adoptent un pacte de croissance très fédéral

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Répercussion immédiate. Les bourses européennes sont en forte hausse, vendredi 29 juin, quelques heures après l’accord trouvé entre les 27 dirigeants de l’Union européenne lors du Sommet organisé à Bruxelles.

Un accord pour relancer la croissance

Un accord surprise qui devrait aider l’Espagne et l’Italie à sortir de leur impasse économique. Au terme de nombreuses heures de débat, 120 milliards d’euros ont été débloqués afin de relancer la croissance de l’économie européenne.

Après une nuit de discussions, le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy a annoncé que les 27 avaient trouvé un accord.

« Nous avons marqué notre accord sur un certain nombre de points. […] Nous allons mobiliser près de 120 milliards d’euros pour prendre des mesures immédiates de croissance. »

Cette mobilisation sera permise par l’augmentation de la capacité de prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI) de 60 milliards d’euros. Les 60 autres milliards seront ponctionnés dans certains fonds structurels non utilisés actuellement.

L’Union européenne recapitalisera directement les banques

Face aux premières réticences ce pays en crise tels que l’Espagne et l’Italie, l’Allemagne a finalement cédé devant certaines exigences qu’elle n’était pas prête à envisager.

« Ce n’est pas une réserve sur le fond, mais nous voulons que cela fasse partie d’une solution d’ensemble. Le long terme doit être lié au court terme » avait fait savoir la délégation italienne, soutenue par la délégation espagnole.

L’Espagne et l’Italie, qui empruntent à des taux prohibitifs souhaitaient qu’un effort soit fait afin que leurs taux d’intérêts baissent, en échange de l’adoption de cette mesure.

Finalement, un contournement du lourd système juridique européen a été trouvé. D’ici la fin de l’année, un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques, par l’intermédiaire du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité (MES), sera mis en place.

« Quand ce sera prêt, le MES pourra avoir la possibilité de recapitaliser directement les banques » a annoncé le président de l’Union européenne devant la presse, soutenu par le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso qui a estimé qu’ainsi, « la Banque centrale européenne jouera pleinement son rôle ».

Ce nouveau mécanisme européen permettra aux pays en crise de ne pas emprunter directement, et ainsi de ne pas alourdir leur dette. Cette décision représente également une nette avancée vers l’union politique de l’Europe. Désormais, la Banque centrale européenne aura la possibilité de passer outre la souveraineté des Etats et agir directement auprès des acteurs de la vie économique.

Mario Monti s’estime satisfait

D’autre part, le FESF et le MES pourront avoir la possibilité de racheter directement des titres de dette de pays fragile sur les marchés.

« A la demande de l’Italie a été introduit, après une longue discussion, un paragraphe […] pour des mécanismes de stabilisation des marchés pour les Etats qui respectent les recommandations faites à leur pays ainsi que le pacte de stabilité » a déclaré le président du Conseil italien, Mario Monti, « c’est le cas de l’Italie en ce moment » a-t-il ajouté.

Selon lui, cet accord « est très important pour l’avenir de l’Union européenne et de la zone euro ».

François Hollande réalise une promesse de campagne

François Hollande s’estime satisfait, après une nuit de débats houleux. Ce pacte de croissance avait été un thème principal de sa campagne.

Le président français s’est exprimé lors d’une conférence de presse, avant la reprise des travaux, vendredi 29 juin au matin.

Il a ainsi estimé que trois avancées majeures avaient été conclues pendant la nuit. « La première c’est sur la recapitalisation des banques, avec une supervision bancaire et avec un calendrier. […] La seconde, c’est de permettre qu’il puisse y avoir pour l’Espagne des solutions de facilité qui puissent être apportées, là encore dans un délai court. Et puis enfin qu’il y ait, d’une manière générale, une pleine utilisation des instruments FESF et MES pour donner aux Etats qui ont fait des efforts les protections nécessaires par rapport aux taux d’intérêt. »

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