Une enquête a été lancée par l’Agence de sécurité sanitaire, après l’annonce de deux accidents cardiaques, soupçonnés d’avoir été causés par une consommation impropre de boissons énergisantes. Une enquête qui relance le débat sur la dangerosité de ces boissons, en vente libre, très prisées des jeunes.
[image:1,l]Des boissons qui font parler d’elles
Ce n’est pas la première fois que l’on évoque les energy drinks pour leurs effets controversés. Arrivées sur le marché français en 2008, les boissons énergisantes telles que Redbull ou Monster sont de nouveau montrées du doigt. Deux crises cardiaques, survenues en 2011 et 2012, pourraient être reliées à la consommation « impropre » de ce type de produit. L’Agence nationale de la sécurité alimentaire (l’ANSES) suit le dossier attentivement.
Cependant, rien n’a encore été prouvé. «Nous en sommes au stade de l’enquête, donc pour le moment, le lien de cause à effet n’a pas encore été établi», souligne le Pr Irène Margaritis, chef de l’unité d’évaluation des risques liés à l’alimentation à l’Anses.<!–jolstore–>
Plusieurs cas d’effets indésirables, de type cardiologique, neurologique ou comportemental, ont en effet été rapportés à l’Agence. Tous ces effets touchent de jeunes personnes, qui associent souvent le produit à l’alcool dans un cadre festif. Des effets graves (épilepsie, coma, désorientation) dont le lien de causalité n’a pas été formellement établi sont décrits.
Un encadrement assez faible
Le terme « boisson énergisantes » n’est pas réellement encadré, mais la recette est très similaire, quelle que soit la marque. Un mélange d’eau, de caféine, de sucre, d’extrait de plante et de taurine présents en assez forte concentration. Le mélange avec l’alcool est déconseillé, mais la boisson reste une des stars des soirées entre amis ou en club, soutenu par un marketing rôdé.
Malgré tout, une consommation modérée de ces boissons ne fait pas l’objet d’un danger, et ne doit donc pas être diabolisée. «Les études sur la toxicité de la taurine sont très contradictoires et ne permettent pas de conclure à un risque» souligne le Professeur François Chast, chef du service de Pharmacie des hôpitaux universitaire de Paris-Centre. Il a en revanche été prouvé que la caféine associée à l’alcool était plus toxique pour le cœur.
Pour certains, c’est davantage dans l’image véhiculée par ces boissons que se trouve un danger. Le fait de vouloir améliorer ses performances pourrait à terme pousser certains jeunes à vouloir essayer d’autres stimulants, beaucoup plus nocifs (amphétamine, cocaïne par exemple). Le slogan d’une de ces boissons joue sur l’ambiguité : « pour tenir jusqu’au bout de la nuit» …