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Les membres du gouvernement s’en sortent plutôt bien

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La règle a été clairement énoncée, dès l’annonce de la formation du gouvernement. Tous les ministres, candidats aux législatives, qui ne seront battus, quitteront le gouvernement. Pourtant, Jean-Marc Ayrault, le chef du gouvernement en personne, et 25 de ses ministres ont mis leur maroquin en jeu à l’occasion de ces élections. Pour plusieurs d’entre eux, le pari pouvait sembler bien audacieux…

Six ministres élus au premier tour

Six membres du gouvernement ont été élus dès le premier tour. Comme en 2002 et 2007, Jean-Marc Ayrault a obtenu une majorité absolue d’entrée avec 57,2% des suffrages dans sa circonscription de Loire Atlantique. Laurent Fabius, candidat sortant, élu en Seine Maritime depuis 1978, passe aussi avec 52,8% des voix et il cèdera son siège à son suppléant, espoir du PS et plume de François Hollande, Guillaume Bachelay. Même configuration pour Victorin Lurel, ministre de l’Outre-Mer, réélu dans la quatrième circonscription de Guadeloupe et pour Delphine Batho, ministre déléguée à la Justice, élue dans les Deux Sèvres – dans l’ancienne circonscription de Ségolène Royal – avec 53,2% des voix.

Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé des Affaires européennes, conserve sa place à l’Assemblée pour la quatrième circonscription de la Manche avec 53% des voix et, enfin, Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports et de l’Economie maritime est élu dans le Pas de Calais avec 50,7% des voix.

Les ministres médiatiques en ballottage favorable – ou très favorable

Pour les 19 autres, le deuxième tour sera décisif. Parmi eux, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, arrive largement en tête à Evry et dans la 1ère circonscription de l’Essonne, avec 48,60% des voix. Il affrontera Cristela De Oliveira, candidate UMP (19,52%).

Cécile Duflot, ministre de l’Égalité des territoires et du Logement, a également réalisé un très bon score dans la sixième circonscription de Paris. Avec 48,74% des suffrages, elle devance largement le candidat UMP Jack-Yves Bohbot (18,30%) et Danielle Simonnet du Front de gauche (16,29%). Sa place à l’Assemblée lui est quasiment assurée – et son parachutage à Paris serait donc réussi.

Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l’Économie sociale et solidaire, se présentait pour la première fois dans la 11ème circonscription des Yvelines. Il est arrivé en tête avec 45,30% des suffrages et semble en bonne position pour vaincre le candidat UMP, Jean-Michel Fourgous, au deuxième tour.

Dans la 4ème circonscription du Doubs, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, arrive sans surprise en tête du premier tour avec 40,81% des voix. Il est en ballotage favorable et affrontera, dans une triangulaire, Sophie Montel du Front National (23,87%) et Charles Demouge de l’UMP (23,21%).

Une ministre dont le sort paraissait plus qu’incertain… La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, candidate dans la 1ère circonscription de la Moselle, arrive largement en tête du premier tour avec 43,51% des voix, et elle devrait, elle aussi, sauver sa place au gouvernement en affrontant, sans grands risques, le candidat UMP Julien Freyburger (25,78%).

Un résultat symbolique… Dans la 4e circonscription de la Sarthe, Stéphane Le Foll, actuel ministre de l’Agriculture a obtenu 46,01% des voix. Le candidat dispose encore quelques réserves de voix du front de gauche (4,51% des voix) et d’EELV (2,82%). Face à lui, le candidat UMP, Marc Joulaud – député sortant – a obtenu moins de 31,67% des voix. Déjà candidat en 2002 et 2007, il avait alors échoué, dès le premier tour, face à un certain… François Fillon.

Une ministre en grand danger

Une exception… Le sort de Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, semble bien incertain. Redécoupage électoral oblige, elle se retrouvait face à un morceau de choix. Arrivée en première position avec 34,43% des voix, elle affrontera le candidat UMP, Renaud Muselier au second tour. Celui-ci a obtenu un score de 32,45% des voix.

En devançant de deux points le candidat UMP, elle sauve la première place, mais le second tour pourrait bien lui être défavorable. Et, Marie-Arlette Carlotti pourrait bien être l’unique ministre à devoir quitter le gouvernement au lendemain du 17 juin. Sans préjuger, bien évidemment, d’un éventuel remaniement plus large – comme c’est souvent le cas après de telles élections législatives.

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