Site icon La Revue Internationale

Les ministres, anciens et actuels, prêts à relever le défi

t6-bs8c1493.jpgt6-bs8c1493.jpg

[image:1,l]Le gouvernement Ayrault I amputé de six de ses ministres. Un scénario catastrophe qui ne paraît aujourd’hui plus si improbable. Le 15 mai, sur le plateau de France 2, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault l’avait affirmé : les ministres battus aux élections législatives devront quitter le gouvernement. Une façon risquée de légitimer la composition de son gouvernement, une mesure que son prédécesseur avait également appliquée.

Vingt-quatre ministres candidats

Vingt-quatre des ministres du gouvernement Ayrault I sont candidats aux élections législatives. Parmi ces vingt-quatre qui se risquent à placer « la tête sur le billot », pas moins de six des figures de la composition de l’ancien maire de Nantes, qui pourraient quitter le navire. Marie-Arlette Carlotti en fait partie. La ministre déléguée aux Personnes handicapées se présente pour la quatrième fois dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône. Cette fois, face au député sortant et ex-ministre, Renaud Muselier. Un pari risqué car François Hollande n’y a récolté que 50,2 % des suffrages au second tour de l’élection présidentielle et jamais, en quatre tentatives, la nouvellement ministre n’a remporté ce scrutin.
Ce pari, Stéphane Le Foll le relève également. Candidat dans la 4circonscription de la Sarthe, autrefois fief de François Fillon, le ministre de l’Agriculture est en lice face au député UMP sortant Marc Joulaud, élu deux fois en ticket avec plus de 55 % des voix dès le premier tour. Qu’il s’agisse de courage, ou d’inconscience, la Garde des Sceaux Christiane Taubira, et la ministre des Droits des femmesNajat Vallaud-Belkacem, elles, ont refusé le défi, préférant la garantie de conserver leur portefeuille, à la légitimité que leur aurait conféré une victoire. La ministre de la Justice devait être candidate dans la 1circonscription de Guyane où elle était pourtant favorite. François Hollande y avait recueilli près de 62% des voix. Najat Vallaud-Belkacem a elle aussi fait un choix d’humilité et avant tout de prudence en renonçant à se présenter aux élections législatives de Lyon, dans la 4e circonscription du Rhône, où Nicolas Sarkozy avait récolté 53,88% des suffrages.

Trois grands ministères qui pourraient prendre l’eau

Pierre Moscovici, Marisol Touraine, Aurélie Filippeti. Trois grands ministères : Économie, Santé, Culture. Trois piliers du gouvernement Ayrault qui pourraient s’écrouler.
Pierre Moscovici candidat dans la 4e circonscription du Doubs avait remporté son siège de justesse en 2007 et cette année pourrait marquer sa défaite. Un danger que Pierre Moscovici pense sans doute écarter, fort de sa notoriété ministérielle.

Mieux placée pour une victoire, Aurélie Filippetiministre de la Culture, se présente dans la 1circonscription de Moselle. François Hollande y a recueilli 52,27 % des voix au deuxième tour et elle est donnée favorite face à l’assistant parlementaire du député sortant François Grosdidier qui représentera l’UMP. L’écart est néanmoins faible et Aurélie Filippeti devra creuser l’écart pour s’assurer la victoire. Marisol Touraine, prend plus de risque et se représente dans la 3e circonscription de l’Indre-et-Loire. Elle devra y défendre son bilan face à des électeurs n’ayant voté qu’à 51,79 % pour François Hollande.

Les parachutés de Fillon III

François Fillon, Claude Guéant, François Baroin, Xavier Bertrand, Luc Chatel, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Bruno Le Maire, Maurice Le Roy, David Douillet, Henri Guaino. Vestiges du règne Sarkozy, ils sont les anciens membres du gouvernement Fillon III et veulent y survivre.

Rescapé emblématique : François Fillon. L’ex-Premier ministre a assuré ses arrières dans la 2e circonscription de Paris. La menace d’une candidature dissidente de Rachida Dati éloignée, il est donné favori face à Alex Kahn (PS). Rappelons-le, Nicolas Sarkozy avait recueilli 60 % des voix dans cette partie de la capitale qui comprend le riche VIIe arrondissement.

Henri Gaino est une autre figure de proue subsistant à la défaite du 6 mai. Nicolas Sarkozy a assuré le destin de sa plume. Parachuté dans la 3e circonscription des Yvelines, où il est donné favori, il devra composer avec la candidature dissidente de Olivier Delaporte, maire UMP de La Celle-Saint-Cloud.

L’avenir politique des membres du gouvernement Fillon semble assuré. Seul Claude Guéant apparaît en danger face à la candidature dissidente de Pierre-Christophe Baguet, maire UMP de la ville de BoulogneBillancourt. L’ancien ministre de l’Intérieur serait jugé trop à droite par une partie de l’électorat. De plus, Pierre-Christophe Baguet le rappelle : « j’ai la légitimité du terrain, il a celle de l’étiquette ».

Quitter la version mobile