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L’Espagne enfoncée à un cran de la catégorie spéculative

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La semaine dernière, Fitch avait aussi abaissé la note de l’Espagne, de trois crans, évoquant le poids de la restructuration et de la recapitalisation du secteur bancaire du pays.

Moody’s lui emboîte le pas.

Mercredi 13 juin, l’agence de notation a annoncé avoir abaissé la note souveraine de l’Espagne de trois crans également, de « A3 » à « Baa3 » – à un cran de la catégorie spéculative. L’agence de notation anticipe une augmentation du poids de la dette du pays.

Une accalmie aura été de courte durée

L’annonce, samedi 9 juin, par Mario Draghi, président de la BCE, d’un plan de recapitalisation des banques espagnoles à hauteur de 100 milliards d’euros semblait avoir été bien accueillie par les marchés financiers qui, à l’ouverture lundi, avaient un temps relâché leur pression sur les taux auxquels l’Espagne finance sa dette publique.

Très vite, la tendance s’est inversée et les coûts que doit supporter l’Espagne ont encore augmenté, atteignant même mardi un plus haut depuis la création de la zone euro, à 6,85%.

De nouvelles dégradations dans les trois mois à venir ?

Moody’s a également mis en avant l’accès « très limité » du pays aux marchés des capitaux ainsi que la faiblesse de l’économie espagnole. Pour ces raisons, elle a annoncé qu’elle pourrait envisager de nouvelles dégradations qui pourraient intervenir dans les trois mois à venir.

La note de Moody’s n’est désormais plus qu’un à un cran de la catégorie spéculative. Standard & Poor’s est à « BBB+ » sur l’Espagne, deux crans au-dessus de la catégorie « junk » et Fitch à « BBB ».

L’Espagne est au cœur de l’aggravation de la crise de la dette de la zone euro

« La faiblesse persistante de l’économie espagnole fait de l’affaiblissement de la puissance financière de l’Etat et du risque accru de voir brutalement s’arrêter son financement des sujets d’inquiétude beaucoup plus graves que si l’on pouvait raisonnablement s’attendre à une croissance économique vigoureuse d’ici les prochaines années », a souligné Moody’s dans un communiqué.

D’après Kathrin Muehlbronner, analyste chez Moody’s, cité par Reuters, l’Espagne pourrait solliciter davantage d’aide internationale si le plan défini pour ses banques s’avère insuffisant. « Nous voyons un risque accru de voir l’Espagne être contrainte de demander un soutien supplémentaire au cours des mois et des années à venir », a-t-elle dit.

Après l’Espagne, l’Italie et Chypre ?

Moody’s a également déclassé, de deux crans la note de Chypre évoquant le risque d’une sortie de la Grèce de la zone euro et d’une position budgétaire déjà tendue.

En plus de l’Espagne, Chypre et l’Italie sont vus comme de possibles prochaines victimes de la crise de la dette de la zone euro.

Pas de commentaires à Madrid

Une porte-parole du ministère de l’Economie espagnol a refusé de commenter la décision de Moody’s. Indéniablement, la tâche de Mariano rajoy ne s’en trouvera pas facilitée.

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