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Peter Whittle: le Jubilé d’Elizabeth II, c’est «so British»

01.06.2012 par La Rédaction

En ce premier week-end de juin 2012, du samedi 2 au mardi 5, le Royaume-Uni célèbre les 60 ans de règne de sa Reine, Elizabeth II. Quelle est atmosphère à Londres et dans le reste du royaume ? Comment les Britanniques appréhendent-ils ce week-end ? Quelle est la signification de telles festivités dans le contexte de crise que traverse le pays ? JOL Press a interrogé le journaliste anglais, Peter Whittle.

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Journaliste, producteur de télévision, auteur, Peter Whittle est fin observateur de son pays et de ses compatriotes – et un monarchiste convaincu. Tout au long du week-end du Diamond Jubilee, il commentera les festivités londoniennes des 60 ans de règne d’Elizabeth II sur la BBC ainsi que sur différentes chaînes d’information internationales, comme Fox News ou NBC News. Il a répondu, en exclusivité, aux questions de JOL Press.

JOL Press : A la veille d’un long week-end, de quatre jours de célébrations à l’occasion des 60 ans de règne de la reine Elizabeth II, quelle est l’atmosphère à Londres et dans le reste du Royaume-Uni ?

Peter Whittle : L’atmosphère, je dois vous l’avouer, est assez extraordinaire. Londres est couvert de drapeaux britanniques, dans les rues – sur Regent’s Street par exemple – mais, aussi, partout, dans les vitrines des magasins, dans les pubs. Partout…

On ressent beaucoup d’excitation et d’impatience. Officiellement, 10 000 « street parties » – fêtes entre voisins dans des rues fermées pour l’occasion – ont été autorisées. En réalité, ce sont plus 30 000 parties qui seraient prévues dont plus de 2000 à Londres. 90 000 tickets ont été vendus pour le Jubilee Festival au parc de Battersea. On attend 100 000 personnes sur deux jours au Festival d’Hyde Park, spécialement organisé pour les familles. C’est formidable tous les efforts mis en œuvre !

JOL Press : Pourtant, les médias rapportent que de nombreux Britanniques ont choisi de quitter le pays, de s’envoler vers des destinations exotiques, à l’occasion de ce long week-end prolongé…

Peter Whittle : Il semblerait que deux millions de personnes prennent la poudre d’escampette. Ils veulent profiter des jours de congé supplémentaires, comme chaque année, le premier week-end de juin. Et puis, en plus, c’est le début des vacances scolaires. Toujours est-il que l’excitation est palpable et Londres n’est jamais aussi joli que dans ces occasions. Ce n’est pas une surprise que la réussite probable de ces célébrations. Cela en avait été une il y a dix ans pour le Jubilé d’or, les 50 ans de règne.

JOL Press : Etonnant, compte de tenu de la situation dans laquelle se trouve le Royaume-Uni, en proie à une crise économique, sociale, morale et politique…

Peter Whittle : d’un point de vue économique et social, 2012 ressemble sur de nombreux points à 1977 – et au Silver Jubilee, les 25 ans de règne d’Elizabeth II. A l’époque, les difficultés financières et économiques étaient terribles. En fait, le Royaume-Uni, quelque temps avant ces célébrations, avait dû frapper à la porte du FMI pour obtenir un prêt. Le parallèle est flagrant. Mais, malgré tout, il y a le sentiment chez la plupart des Britanniques que célébrer 60 ans de règne est un moment authentiquement historique qui restera, à jamais, dans l’Histoire de notre pays. Et, en dépit des difficultés, l’admiration pour la Reine reste intacte.

JOL Press : Ces célébrations sont un hommage personnel à Elizabeth II ou une opération de propagande en faveur de la monarchie ?

Peter Whittle : Deux sondages ont  été publiés par deux quotidiens de deux bords différents. A la question de savoir si les personnes interrogées préféreraient un président à un monarque, le Daily Telegraph, de centre droit, a obtenu 13% de « Yes » et The Guardian, de centre-gauche – d’ordinaire plus réticent à l’idée monarchique -, 10%. C’est un plus bas historique.

Le respect pour cette Reine, qui à 87 ans a passé 60 ans à la tête du Royaume-Uni et de tant d’autres royaumes aux quatre coins du monde, est considérable. Nous traversons une crise morale sans précédent avec quantité de scandales politiques. Le sentiment de dégoût à l’égard des médias, des partis politiques, des institutions financières atteint un niveau inégalé. Mais, la Reine apparaît totalement épargnée par cette crise et, au contraire, fait figure, plus que jamais, de point de référence et de stabilité.

JOL Press : Pourtant, la famille royale n’a pas toujours été irréprochable et elle a connu des scandales…

Peter Whittle : on ne peut pas dire cela d’Elizabeth II. Et, en tout cas, s’il y a eu des flottements – on pense il y a 15 ans à la mort accidentelle de Diana, Princesse de Galles – le Palais de Buckingham a su en tirer les conclusions et mieux contrôler l’image des principaux membres de la famille royale. On l’a parfaitement vu dans la manière dont ont été gérés la liaison, puis le mariage de William et Kate Middleton. Avec prudence et modestie.

D’ailleurs, tout au long des cérémonies de ce week-end, seuls la Reine et son mari, le prince Philip, Charles, prince de Galles, et Camilla, duchesse de Cornwall, William et Kate, le duc et la duchesse de Cambridge ainsi que le prince Harry, seront mis en avant et participeront tant à la parade navale – la plus importante depuis 300 ans sur la Tamise qu’à la procession de mardi entre la cathédrale St Paul et le Palais. Ces sept personnes sont le cœur même de la famille royale, le lien entre le passé et l’avenir. C’est le signe annonciateur d’une famille royale plus modeste, plus « normale» comme vous diriez en France.

JOL Press : Vous sortez cette semaine un ouvrage intitulé « What’s wrong with being British ? » – « Qu’y a-t-il de mal à être Britannique ? ». Etre britannique, c’est célébrer Elizabeth II et ses 60 ans de règne en bon sujet de sa Majesté ?

Peter Whittle : Non, on ne peut pas dire ça. Vous pouvez être un Britannique très fier et, pour autant, ne pas être monarchiste. Souvenez-nous que nous avons coupé la tête de notre Roi, Charles Ier, en 1649, plus de 140 ans avant vous, les Français. Et puis, nous avons diminué les pouvoirs de nos monarques, instauré une monarchie parlementaire, alors que vous étiez encore empêtrés dans l’absolutisme.

Pourtant, il y a très peu d’occasions qui peuvent rassembler une Nation de nos jours… une occasion comme ce Jubilé ou les événements sportifs. A la différence près qu’un Jubilé s’inscrit dans le temps, dans l’Histoire. La monarchie, telle que nous la vivons, est unique, elle est incarnée. La relation entre le monarque et le pays est profonde et durable. En France ou aux Etats-Unis, on célèbre des concepts, la Révolution, la Constitution, l’Indépendance. Au Royaume-Uni, on se retrouve autour d’une personne – et c’est, de mon point de vue, plus fort et plus facile, plus unificateur aussi.

JOL Press : Pour finir, malgré toutes ces crises que nous évoquions, tout ne va pas si mal au Royaume-Uni ?

Peter Whittle : Déjà, cela fait du bien à notre industrie de la commémoration et au commerce… Toutes ces tasses, toutes ces services à thé, ces serviettes, ces assiettes… C’est bon pour les affaires ! Mais, c’est aussi la manifestation d’une façon de faire à la britannique. Il y a beaucoup d’humour et de joie dans cette occasion. Nous avons connu des émeutes en août dernier et rien ne dit que cela ne se reproduira pas mais, malgré tout, malgré les épreuves, nous sommes toujours en mesure de nous rassembler au-delà de nos différences. Ce sont ces images de la diversité du peuple britannique qui marqueront sans doute ce week-end. Tous unis derrière Elizabeth II et notre drapeau national, l’Union Jack.

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Peter Whittle est journaliste et auteur. Il collabore aux rédactions du Sunday Times, du Spectator et de Standpoint Magazine. Il intervient régulièrement sur la BBC et Sky News comme commentateur de l’actualité internationale. En mai 2012, il a publié What’s Wrong with Being British? un pamphlet sur ce que c’est qu’être Britannique. En 2011, il a publié Monarchy Matters, sur la place de la monarchie britannique dans la persistance d’un sentiment national britannique. En 2006, il a créé le Think Tank The New Culture Forum, spécialisé dans les problématiques culturelles et sociétales, et il en est aujourd’hui le directeur.

Propos recueillis par Franck Guillory pour JOL Press

La Rédaction


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