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Pologne et Ukraine: deux équipes sous les feux de la rampe

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Une Ukraine méconnue…

On n’attendait pas forcément de grands espoirs de l’équipe de l’Ukraine au cours de la compétition. Sur le papier, la sélection Bleu et Jaune ne brillait certes pas de mille feux. Ses stars sont vieillissantes, et ses jeunes ne semblaient pas au niveau pour prendre la relève. De plus, en tant que pays organisateur, l’Ukraine n’était pas concernée par les matches de qualification. Tant et si bien que les observateurs ne savaient trop que penser de cette mystérieuse équipe.

Quand on parle de stars vieillissantes, on pense évidemment à Andriy Chevtchenko. L’ancien Ballon d’or, âgé de 35 ans et miné par des problèmes de dos à répétition, semblait plus proche de la retraite que du statut de sauveur de la patrie. Mais un tel monument du football, même diminué, peut encore avoir des éclairs de génie. Du moins c’est ce qu’espéraient les Ukrainiens.

Mais, malgré ces aspects négatifs, on craignait cette sélection. Il faut toujours se méfier d’une équipe qui joue à domicile, surtout quand ses supporters dégagent une telle ferveur.

…qui crée la surprise

Les Suédois l’ont appris à leurs dépens. Car, si les Ukrainiens se sont imposés 2-1, ils n’ont pas fait que gagner. Ils ont aussi balayé pas mal de doutes. Offensive, dominatrice, l’Ukraine a surpris. Et séduit.

Particulièrement friable défensivement pour sa part, l’équipe de Zlatan Ibrahimovic a au moins eu le mérite de montrer qu’un certain Ballon d’or ukrainien n’était pas encore tout à fait fini. On attendait un duel de haut-vol entre deux des joueurs les plus emblématiques du Milan AC, passés et actuels. Les attentes n’ont pas été déçues.

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Si « Ibra » a ouvert le score sur un superbe service de Kim Källström, s’il s’est démené pour sauver son équipe, tombant à chaque sur un Andriy Pyatov de haute volée ou sur ses montants, c’est bien le capitaine ukrainien qui a marqué les esprits.

Auteur d’un doublé de la tête plein de rage, il s’est même permis de prendre le dessus sur le grand Suédois, qui le marquait, pour son second but. L’attaquant du Dynamo Kiev a signifié à tout le monde qu’il faudra encore compter avec lui. L’Ukraine, qui a pris les commandes du groupe D, est ravie de l’apprendre.

La Pologne attend beaucoup de son équipe

Les Polonais espèrent faire forte impression face à leur public. L’équipe, il est vrai, dégage bien plus de force que celle des coorganisateurs ukrainiens. Robert Lewandowski, l’avant-centre, marche sur l’eau au Borussia Dortmund (30 buts en club cette saison). Le club allemand, d’ailleurs, fournit deux autres joueurs à la sélection : l’excellent milieu de terrain Jakub Błaszczykowski et le très offensif latéral droit Łukasz Piszczek. Etant donné la forme du Borussia depuis deux saisons, la Pologne a de quoi espérer. L’arsenal offensif de l’équipe, auquel s’ajoute un Ludovic Obraniak performant avec Bordeaux, est indéniablement fort.

Il faut ajouter à cela des joueurs sérieux au milieu, et un gardien en théorie de très haut niveau en la personne de Wojciech Szczęsny. Seule la défense peut soulever quelques doutes : le sochalien Damien Perquis, taulier de la deuxième plus mauvaise défense de Ligue 1 cette saison, est en plein doute. D’autant plus que la naturalisation tardive du Français offusque les milieux nationalistes polonais.

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Enfin, les Polonais peuvent compter sur la voix de leurs supporters, parmi les plus fervents d’Europe. La Pologne est, avec la Russie, la grande favorite de la poule la plus faible de l’Euro.

Un match nul décevant face à la Grèce

Mais c’est finalement avec un match nul (1-1) que l’équipe polonaise conclue le match contre la Grèce. L’inévitable Lewandowski avait pourtant ouvert le score d’une superbe tête. La domination polonaise est alors outrageuse, et l’expulsion sévère de Sokrátis Papastathopoulos semble donner toutes les cartes en mains aux Blanc et Rouge.

Seulement voilà, quand l’adversaire est inoffensif, l’erreur individuelle menace. Szczęsny en a fait l’expérience. Le jeune portier d’Arsenal, qui semblait en avoir fini avec ses bourdes habituelles, a signé un match désastreux. Sur une offensive anodine, il communique mal avec son défenseur et offre sur un plateau, l’égalisation à Dimítris Salpingidis. Puis, il accroche l’attaquant grec dans sa surface, provoquant un pénalty non sans se faire expulser.

Heureusement pour la Pologne, Przemysław Tytoń, gardien remplaçant, arrête le pénalty. Plombée par son gardien, la Pologne loupe une belle occasion de frapper un grand coup dans le groupe A, tandis que les Grecs pourront regretter de ne pas avoir saisi leur chance à fond. Face à la Russie, vainqueur des Tchèques, les Polonais n’auront déjà plus le choix.

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