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Pour qui roulent-ils ?

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Bonjour M’ssieurs-Dames,

« Comptez l’argent pour rien, les places pour rien, la popularité pour rien ; c’est la presse qui est tout. Achetez la presse, et vous serez maîtres de l’opinion, c’est-à-dire les maîtres du pays. » Isaac Moïse.

Les grands manias de la presse française gagnent des bénéfices dans leurs boites, pourquoi perdent-ils autant d’argent dans les médias ? La question est posée …Sont-ils les maîtres du pays ?

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Le Monde. Actionnaires : Pierre Bergé (Héritier de Yves Saint-Laurent), Matthieu Pigasse (homme d’affaires, propriétaire du magazine Les Inrockuptiles) et Xavier Niel (Fondateur de Free)

Michel Legris publie en 1976 Le Monde tel qu’il est. D’après cet ancien journaliste du « quotidien de référence », derrière son apparente objectivité, Le Monde appliquerait de multiples procédés de désinformation mis au service de son engagement dans l’intelligentsia de gauche par une ligne éditoriale gauchisante.

En mai 2011, irrité par le contenu d’un article du Monde consacré à  François Mitterrand signé par l’historien François Cusset, l’actionnaire Pierre Bergé dira « regretter » d’avoir investi dans le quotidien. Il avance ainsi : « Je considère que contrairement […] à ce qu’ils prétendent, les journalistes du Monde ne sont pas libres mais prisonniers de leurs idéologies, de leurs règlements de compte, et de leur mauvaise foi. »

Jean-Jacques Servan-Schreiber, responsable de la page de politique extérieure, quitte Le Monde au début des années cinquante en lui reprochant son neutralisme dans les relations Est-Ouest. 

Sous la Ve République, Le Monde soutient la politique étrangère du Général de Gaulle, tout en critiquant sa politique intérieure. Dans les années 1970, Le Monde s’oriente clairement vers un soutien à l’Union de la Gauche en soutenant la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981.

En 2007, le directeur de la publication, Jean-Michel Colombani a lancé un appel à voter pour la candidate socialiste  Ségolène Royal.

NEWS. Anne Sinclair, à la tête du Huffington  Post France (site d’information américain, 37 millions de lecteurs par mois aux Etats-Unis ) financé par Le Monde et Matthieu Pigasse.

Libération

Actionnaires : Edouard de Rothschild (ancien membre du CNPF) Carlo Caracciolo (magnia de la presse italienne), Pierre Bergé (tiens-tiens) André Rousselet, BHL (Tiens-tiens), Henry Seydoux et Pathé.

Libé a été fondé sous l’égide de Jean-Paul Sartre qui disait dans Nekrassov «  L’argent n’a pas d’idées ».

Laurent Joffrin explique dans un courrier électronique : « La disparition de Libération ferait taire une voix importante dans la société française et exclurait de facto la gauche de la presse du matin » on comprend mieux pourquoi, Libé a fait appel au grand capital…

Le Point

Actionnaire : François Pinault (homme d’affaires. PDG de la holding Artémis, très proche de Jacques Chirac.

Directeur de la publication Franz-Olivier Giesbert, ancien directeur de la rédaction du Nouvel Observateur puis du Figaro (de gauche à droite, en avant toute…)

Chroniqueurs : Claude Allègre, Alain Duhamel, Jean-Paul Enthoven, Bernard-Henri Lévy, Valéry Giscard D’Estaing, Patrick Besson.

Les Echos

Actionnaire : Bernard Arnault (homme d’affaires. PDG de LVMH)

Selon l’ancien directeur de la rédaction, Jacques Barraux, « l’orientation du journal est d’essence libérale : nous défendons l’idée que le marché est supérieur au plan. En conséquence, nous pensons que l’entreprise privée est l’outil le plus performant, même si ce n’est pas le seul».

Les Echos ont été fondé par le père de JJSS, Monsieur Emile Servan-Schreiber.

Hachette

Actionnaire : Arnaud Lagardère

Paris Match célèbre par sa devise : « Le poids des mots, le choc des photos ». En 2008, l’hebdomadaire adopte une nouvelle devise, « La vie est une histoire vraie » comme  par exemple :

Ségolène Royal serait intervenue auprès de Paris Match pour obtenir, même si elle n’avait aucune chance de l’obtenir, le renvoi d’une journaliste, Valérie Trierweiler, présentée comme l’« amie » de François Hollande

Le Figaro

Actionnaire : Serge Dassault (homme d’affaires. Sénateur UMP de l’Essonne)

D’après Figaro, le personnage de Beaumarchais, met en exergue la réplique :

« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. » C’est du lourd !!!

La ligne éditoriale du Figaro est de droite ou de Centre-droit, selon le spectre politique français habituellement utilisé. (D’après le vent, Monsieur dédé !!!)

Tout ceci montre que la presse est culturellement de gauche et de droite, puisque les journalistes défendent des idées libérales. Il eut été plus intéressant de se demander pourquoi, alors que la plupart des journalistes se considèrent comme de gauche.
Les recrutements se font par l’intermédiaire d’écoles de journalisme qui pratiquent une rééducation aussi féroce que celle des IUFM sur les jeunes journalistes. Les journalistes de gauche étant généralement bien plus sectaires que ceux de droite peuvent facilement briser la carrière de celui qui oserait affirmer des idées différentes. L’uniformité étant en place, celui qui ose sortir de sa tranchée est flingué de suite.
En privé, et entre eux, des journalistes peuvent dire exactement la même chose que Le Pen, mais sans l’avouer à leur lecteurs et se l’avouer à eux-mêmes.

Le gauchisme culturel des journalistes est donc une structure culturelle et s’explique par leur volonté d’être dans le camp du bien, du côté des beaux mots généraux et généreux.

Je suis bien placé pour savoir que la presse sert de tremplin et de propagandes à un homme ou à un parti :

JJSS et L’Express servait Pierre Mendès France contre l’OAS. Gaston Defferre, sa candidature est notamment inspirée par la campagne de L’Express, étant le « Monsieur X », candidat idéal de l’opposition au gaullisme, sans oublier Giscard d’Estaing en 1974 pour la présidentielle, etc…

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Pour qui vont-ils rouler cette fois-ci ? Tout dépend du sens du vent, Monsieur dédé.

Et encore ?

Tu verras, le meilleur politique-journalistique l’emportera comme lors des débats Giscard – Mitterrand et Sarkozy – Ségolène

Quelques citations à méditer :

Jean-Jacques Servan-Schreiber : « Dire la vérité telle que nous la voyons ». 

Louis Armand : « Une démocratie est d’autant plus stable qu’elle peut supporter un plus grand volume d’informations de qualité. »

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais : « Pourvu que je ne parle ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs. »

François-René de Chateaubriand : « J’ai aidé à conquérir celle de vos libertés qui les vaut toutes, la liberté de la presse. »

« Plus vous prétendez comprimer la presse, plus l’explosion sera forte. Il faut donc vous résoudre à vivre avec elle. »

Charles de Gaulle : « La raison d’être du gouvernement, c’est qu’il gouverne, c’est qu’il prend des responsabilités. C’est qu’il fait des choix clairs. C’est qu’il est cohérent. C’est qu’il obéit à l’intérêt national, et non à la dernière pression qu’il a subie, à la dernière mode qui court dans les journaux. C’est qu’il n’est pas du sable entre les doigts. »

Victor Hugo : « La presse a succédé au catéchisme dans le gouvernement du monde. Après le pape, le papier. »

Thomas Jefferson : « Dans la presse, seules les publicités disent la vérité. »

« S’il m’était laissé de choisir si nous devons avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n’hésiterais pas un instant à préférer le dernier choix. »

Alphonse Karr : « Il y a deux sortes de journaux : ceux qui approuvent et soutiennent le gouvernement quoi qu’il fasse, et ceux qui le blâment et l’attaquent quoi qu’il fasse. »

François Mitterrand : « Le journaliste, lui peut écrire n’importe quoi et se tromper sur tout, cela ne change rien, ses journaux se vendent toujours aussi bien ou aussi mal. »

Jean-Pierre Raffarin : « On cherche toujours à annoncer la nouvelle la veille, et la dictature du scoop conduit l’homme politique à être préfabriqué. […] La société de l’information adore annoncer une rentrée difficile, une année suivante forcément plus rude que la précédente. »

Nicolas Sarkozy : « Dans un pays où il n’y a plus d’opposition, la presse s’attribue la fonction d’opposition. »

Alfred de Vigny : « La presse est une bouche forcée d’être toujours ouverte et de parler toujours. De là vient qu’elle dit mille fois qu’elle n’a rien à dire, et qu’elle divague souvent. »

Emile Zola : « La presse est le réceptacle de tous les ferments nauséabonds. Elle fomente les révolutions, elle reste le foyer toujours ardent où s’allument les incendies. Elle deviendra seulement utile le jour où l’on aura pu la dompter et employer sa puissance comme un instrument gouvernemental… »

Et la meilleure pour la fin :

Mohandas Karamchand Gandhi : « La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. »
 C’est vraiment l’objet d’un débat. Qu’en pensez-vous ?

Aussi imparfaite qu’est la presse, vaut-il mieux la conserver ainsi ou la reformer ? Sa réforme, ses valeurs, ses responsabilités dans l’influence de l’opinion sont-elles en train d’évoluer avec la liberté d’expression des blogueurs, nouveaux témoins critiques de la société qui fabriquent leur propre audience organisée par les algorithmes des moteurs de recherche ?

Alors le Canard Enchainé, délivre-toi et devient Le Canard Déchainé…

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Je terminerais par cette phrase que j’ai écrite sur les bords de la Mer Rouge en 1981 :

« Quand on voyage, on s’aperçoit que les livres mentent »  alors la presse !!! : No Comment.

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