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Quand la croissance brésilienne menace l’Amazonie

02.06.2012 par La Rédaction
Quand la croissance brésilienne menace l’Amazonie

La forte croissance du Brésil a évidemment un impact sur l’économie mondiale, mais également sur son propre écosystème. La ville de Manaus illustre parfaitement ce problème, coincée entre protection de l’environnement et avancées industrielles. Des espèces sont désormais menacées d’extinction, et le Tamarin bicolore, petit primate, en fait partie.

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À la recherche du Tamarin bicolore

Marcelo Gordo crapahute tant bien que mal dans la jungle de Manaus, dans le nord du Brésil. Écartant les branches, opérant avec prudence, sur un tapis de feuilles et de brindilles, cet universitaire recherche le Tamarin bicolore, un petit singe natif de la ville et de la forêt amazonienne environnante.

Après une journée de recherche, les singes n’ont été vus nulle part. « L’espèce est en danger d’extinction totale », affirme Marcelo Gordo. « Plus la ville de Manaus se développe, plus elle accélère le processus d’extinction des espèces. »
Malgré une récente baisse, l’économie brésilienne a connu une croissance continue depuis 2008, dépassant celle du Royaume-Uni et se plaçant au 6ème rang mondial. Et cette croissance est clairement visible dans des villes comme Manaus. Cependant, ce rapide développement menace l’avenir d’animaux comme le Tamarin bicolore, ce petit primate pourtant sur la liste rouge de l’Union nationale pour la conservation de la nature.

L’aire de répartition géographique du singe couvre une zone relativement restreinte, du bassin amazonien qui se découpe sur 40 kilomètres au nord de la ville et un peu moins d’une centaine à l’Est. Malheureusement pour l’animal, l’expansion rapide de Manaus grignote peu à peu son territoire.

C’est d’ailleurs un site peu commun pour une ville de près de deux millions d’habitants. Manaus est située en plein cœur de la jungle, au confluent des rivières noires et des chemins tortueux de Solimoes, tous les deux tributaires du tout-puissant fleuve Amazone.[image:2,l]

Une zone devenue prospère, sauf pour la nature

La cité a subi son premier boom au tournant du siècle dernier, lorsque les investisseurs européens et américains ont afflué pour le commerce du caoutchouc. Une période reconnue comme « extravagante ». L’opéra du Theatro Amazonas, autrefois décrit comme le joyau de l’Amazonie, siège tel un vestige d’une période économique faste.

Puis l’explorateur britannique Henry Wickham est venu exploiter les graines de l’arbre hévéa, vers la fin du XIXème siècle. L’économie florissante de la région s’est écroulée quand les Anglais ont réussi à faire pousser l’arbre en question dans leur vaste empire tropicale, en dehors des territoires amazoniens.
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Ce n’est que dans les années 1950 que la ville a recommencé à se développer, lorsque le gouvernement brésilien a alloué des avantages fiscaux à la ville, afin d’encourager les initiatives locales et de « sauver la population de l’occupation étrangère ».

La zone franche de Manaus est née et accueille désormais les plus grandes entreprises du monde : Honda, Yamaha, Sony, Samsung et Foxconn sont toutes implantées dans la zone de libre-échange. « C’est un des meilleurs endroits au monde pour investir et construire une usine », affirme Wilson Perico, directeur de l’usine Technicolor de Manaus. Une usine en charge de la fabrication d’équipements électriques tels que les modems. Mais Wilson Perico est également le chef de file de deux organisations concernant l’industrie locale. « Manaus est “the place to be” ! »

Des perspectives inquiétantes pour l’environnement

Le problème du tamarin bicolore a débuté à ce moment-là. « Lorsque l’industrie a commencé à s’infiltrer par tous les pores de Manaus, via la politique ou autres » souligne Marcelo Gordo. « La ville s’est de plus en plus placée au-dessus de la jungle. Derrière l’agglomération, coulent les grands fleuves et la cité s’est donc naturellement développé au nord. » [image: 4,l]

Ce n’est pourtant pas la première fois que Manaus vit un conflit entre un environnement naturel inestimable et la promotion du développement des secteurs privés. En novembre 2011, le premier pont traversant l’Amazone a été inauguré, et les liaisons routières ont été ouvertes entre Manaus et le Sud du Brésil, plus développé. Ce pont, d’un peu plus de trois kilomètres, est devenu l’un des symboles de la croissance du pays.

Le Brésil accueillera la Coupe du Monde de football 2014, et le nouveau stade Arena Amazonia, fort de ses 42 618 places, est actuellement en construction à Manaus. De nouveaux hôtels sont actuellement en construction pour répondre à l’arrivée des visiteurs attendus, attirés par le football et une industrie en plein essor. [image:5,l]

L’irréductible écologiste

Affiché sur un panneau du bureau de Phillip Fearnside, un universitaire de l’institut national de recherche pour l’Amazonie, on aperçoit une caricature de lui-même avec une moustache grise hérissé et une main levée contre un bulldozer. Ce militant écologique est devenu une icône de la préservation de l’environnement. « Si vous détruisez les forêts autour de Manaus, vous éliminez pour de bon le Tamarin », déplore-t-il. Il est également inquiet et troublé par la construction de route comme la BR-319, qui relie Porto Velho et Manaus, sur plus de 900 kilomètres, et qui traverse la forêt tropicale.
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« Vous ne pouvez pas construire des autoroutes qui traversent l’Amazonie et espérer que la déforestation diminue. Il est important que le gouvernement brésilien prenne en compte l’impact environnemental de tout ce qui se produit. »

Mais ce n’est pas seulement la croissance économique qui affecte l’avenir du Tamarin bicolore. Cette espèce en danger doit par ailleurs faire face à une menace d’ordre naturelle sur les frontières septentrionale et orientale de son petit territoire. Le Tamarin aux mains dorées (Saguinus midas) chasse le Tamarin bicolore, l’obligeant à se rapprocher de la ville en expansion. « N’importe quelle ville se développant de manière importante à un impact sur la nature qui l’entoure ». C’est encore plus vrai lorsque la ville se répand dans la plus grande forêt tropicale du monde.
 

Global Post / Adaptation Henri Lahera / JOL Press

La Rédaction


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