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Que vaut vraiment l’équipe d’Angleterre?

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Une équipe minée : blessures et polémiques

Cette année n’a pas été de tout repos pour l’équipe d’Angleterre. En termes de polémiques tout d’abord. Et au centre de celles-ci, comme d’habitude dira-t-on, on retrouve un certain John Terry. Impliqué il y a quelques années dans une affaire d’adultère et d’amitié trahie, qui aboutira à la retraite internationale de son coéquipier et ex-ami Wayne Bridge, le défenseur emblématique de Chelsea a de nouveau fait parler de lui.

Lors d’un bouillant derby entre les Blues et les Queen Park Rangers, l’international anglais aurait insulté Anton Ferdinand, défenseur de QPR, le gratifiant prétendument d’un « fucking black cunt » pour le moins malheureux. Pour ne rien arranger, le joueur insulté n’est ni plus ni moins que le jeune frère de Rio Ferdinand, autre pilier défensif de la sélection anglaise.

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De son côté, le sélectionneur italien de l’équipe nationale, Fabio Capello, refuse alors de retirer le capitanat à John Terry. Plutôt que de céder à la Fédération, il préfère démissionner de son poste. A quelques mois de l’Euro… Son successeur,  Roy Hodgson, a choisi de ne pas convoquer Rio Ferdinand, alors même que les blessures s’accumulaient au sein de l’équipe.

Et c’est là que le bât blesse une nouvelle fois pour les Anglais. Dans les semaines qui ont précédé la compétition, la sélection a subi une cascade de forfaits de dernière minute. Et pas des moindres. On retiendra notamment ceux de Franck Lampard (90 sélections), Gareth Barry (53 sélections) et surtout celui de Gary Cahill, qui en à peine neuf sélections s’était imposé comme titulaire en défense centrale. Victime d’une double fracture de la mâchoire face à la Belgique en amical, le central-back de Chelsea laisse un vide conséquent, surtout en l’absence de Rio Ferdinand.

Quant à la star de la sélection, Wayne Rooney, elle est suspendue pour les deux premiers matches de la compétition. Son coup de sang contre le Monténégro (incarné par un coup de pied à un joueur adverse) pourrait bien coûter cher à l’arrivée. Les piliers vieillissants de l’équipe (John Terry, Steven Gerrard, Ashley Cole), eux, espèrent livrer un dernier baroud d’honneur mémorable, voire, pourquoi pas, se trouver une deuxième jeunesse.

La patte Hodgson : une équipe prévisible, mais efficace ?

Roy Hodgson constitue un choix quelque peu surprenant En effet, c’est l’entraîneur de Tottenham, Harry Redknapp, qui était pressenti et qui avait les faveurs du public. Il existe en Angleterre un véritable questionnement sur les capacités de l’ex-entraîneur de Liverpool à satisfaire les attentes des supporters, trop souvent déçus par les résultats de la sélection ces dernières années.

Si l’homme a plusieurs fois sauvé des équipes médiocres d’une relégation qui leur tendait les bras, s’il a emmené une inattendue équipe de Fulham en finale de l’Europa League il y a deux ans, il n’a toutefois jamais obtenu de tels résultats avec une équipe de haut niveau.

Après son passage raté à Liverpool, le technicien fut surnommé « Professor Mid-Table » (le professeur du milieu de tableau) par la presse britannique, une appellation destinée à montrer que le technicien ne serait efficace qu’avec de « petites » équipes. Sa rigidité tactique vexerait les egos et talents des grands joueurs. Délicate question lorsque l’on entraîne l’Angleterre.

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D’autres mettent en avant les limites tactiques de l’entraîneur, qui ne saurait mettre en place qu’un seul style de jeu : défense, récupération, et « lancer » loin devant, en croisant les doigts pour que l’attaquant fasse le reste. Le tout incarné par un solide, rigide et inamovible 4-4-1-1. Et avec un Andy Carroll culminant à 1m91, il est probable que Roy Hodgson ne se privera pas de tenter cette tactique, finalement très anglaise au cours de la compétition.

Une opposition de style contre les Bleus

Contre une France plutôt joueuse, on s’attend ce soir à une véritable opposition de styles. Plutôt que de miser sur la taille d’Andy Carroll, le sélectionneur semble plutôt décidé à faire parler la vitesse des fusées Danny Welbeck et Ashley Young. Tenir face à  Franck Ribéry, Karim Benzema et consorts, et, dès que possible, partir vite, très vite, en contre-attaque : tel sera probablement le credo anglais contre les Bleus.

Attention, la fébrilité de la charnière centrale française pourrait bien rendre ce choix payant. A ceci ajoutons le célèbre « fighting spirit » britannique, qui a plusieurs fois eu raison d’équipes supérieures dans le jeu. Le FC Barcelone s’en souvient encore. 

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