Site icon La Revue Internationale

Stimuler l’entrepreneuriat, la voie vers la croissance

africa_sewing.jpgafrica_sewing.jpg

[image:1,l]Prenez garde aux « tigres d’Asie ». Laissez place aux « lions africains » ! Tous comme les pays asiatiques, les pays d’Afrique sub-saharienne n’ont que peu souffert de la crise mondiale. Sur ces 6 dernières années, selon la Banque mondiale, le continent a connu une croissance moyenne de 5%. Seuls 15 États ont enregistré une croissance rapide, à travers le monde ; dix d’entre eux étaient africains.

De jeunes entrepreneurs, le vivier africain 

Stimuler davantage les économies africaines est un objectif accessible qui nécessite toutefois certains efforts. En effet, un « petit coup de pouce » aux entrepreneurs s’impose, qu’il s’agisse de ceux qui brassent des millions de dollars d’investissements étrangers, comme Michel Abrogoua en Côte d’Ivoire, ou des patrons de PME, à l’instar de Martha Partor au Libéria. Avec presque 200 millions d’Africains âgés de 15 à 24 ans, le continent compte la plus jeune population au monde. Ce chiffre devrait doubler d’ici 2045. D’où l’urgence de créer de nouveaux emplois en Afrique.

« Il faut que les gouvernements africains parviennent à franchir les obstacles qui se dressent face aux jeunes gens », affirme un rapport de l’organisation African Economic Outlook« Beaucoup de jeunes gens s’orientent vers l’auto-entreprenariat. Ils pourraient créer des entreprises qui emploieront d’autres personnes. Ce sont les nouveaux entrepreneurs africains. »

L’entrepreneuriat, une tradition africaine

« Les entrepreneurs s’inscrivent dans une tradition en Afrique » explique Francis Chigunta, de l’Université de la Zambie« Historiquement, les Africains ont toujours été de grands commerçants. Ils parcouraient de longues distances pour vendre leurs marchandises et acheter des objets qu’ils revendaient chez eux. Ce qui est récent, ce sont les efforts qui sont faits pour promouvoir systématiquement l’entreprenariat comme moyen de croissance et de prospérité. »

Des conditions de travail « épanouissantes »

Francis Chigunta, ancien conseiller de l’ancien président Rupiah Banda, insiste sur le fait que « la principale source de subsistance en Afrique » reste le travail parallèle. Il représente 40% du PIB des pays d’Afrique sub-saharienne et fournit 70% des emplois non agricoles. Ce qu’il faut, c’est que les gouvernements mettent en place des conditions de travail dans lesquelles ces nouveaux hommes d’affaires pourront s’épanouir. Aussi, il apparaît nécessaire d’assouplir les procédures administratives car enregistrer une entreprise, obtenir une licence commerciale et ouvrir un compte en banque est un parcours, actuellement semé d’embûches.

Favoriser les prêts

[image:2,l] De l’Afrique du Sud au Rwanda, les entrepreneurs s’accordent à dire qu’un système économique qui favoriserait les prêts aux petites entreprises est une prérogative indispensable au développement économique.

Un meilleur système éducatif et des infrastructures de qualité

Pour favoriser la relance des économies africaines, il est également nécessaire de proposer aux habitants un meilleur système éducatif. La Côte d’Ivoire fait figure de modèle dans ce domaine. Depuis plus de 30 ans, le gouvernement attribue des bourses aux étudiants méritants, désireux d’étudier à l’étranger. À leur retour, ces étudiants instruits font bénéficier le pays de leurs savoirs et compétences acquises au cours de leur cursus. Un juste retour sur investissement qui profite également aux économies locales.

Cependant, pour assurer le développement des entreprises locales et contribuer à la croissance, les autorités publiques doivent fournir des infrastructures de qualité. Un point encore sensible dans certaines régions d’Afrique sub-saharienne qui ne proposent ni routes praticables, ni système électrique fiable.

Sortir des millions d’Africains de la pauvreté

[image:3,l] Réalisée par la Banque mondiale, une étude montre que le Nigéria est le 13ème pays au monde où il est « plus facile de faire » des affaires, Singapour étant le premier. L’Afrique du Sud se place à la 35e position, tandis que le Rwanda, le Libéria, et la Côte d’Ivoire, atteignent respectivement la 45e, la 151e et la 167e place.

Paul Kagame, le président du Rwanda, a su se servir de ces chiffres pour attirer les nouveaux investisseurs. Si bien que son pays devrait pouvoir, dans les années à venir, être encore mieux classé.

En Afrique du Sud, les choses sont un peu moins évidentes. Le secteur commercial ne représente que 9% de l’économie, bien en deçà de la moyenne des pays ayant une économie comparable.

« Le potentiel de développement de l’entreprenariat en Afrique existe » estime Francis Chigunta, de l’université de Zambie. « Seulement, de nombreux Africains peinent à développer l’activité de leur entreprise. Les gouvernements africains doivent faire des efforts quant à l’environnement légal et institutionnel pour promouvoir l’essor de l’entreprenariat,  un entreprenariat qui a le potentiel de sortir des millions d’Africains de la pauvreté. »

>>Retour à l’accueil du dossier: L’Afrique, un nouvel Eldorado?

Global Post / Adaptation Anaïs Leleux – JOL Press

Quitter la version mobile