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Torres: l’heure de la renaissance?

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L’Espagne, une épée sans pointe ?

La presse espagnole s’est montrée déçue du match nul obtenu face à l’Italie (1-1) dimanche 11 juin. Si certains joueurs ont brillé, l’efficacité offensive n’a pas été au rendez-vous. Au centre des critiques, la décision du sélectionneur Vincente del Bosque de titulariser Cesc Fabregas, milieu de terrain de formation, à la pointe de l’attaque espagnole.

On a pu y voir une tentative d’imiter le style de jeu du FC Barcelone, qui joue depuis des mois sans véritable avant-centre. Au risque de reproduire le manque d’efficacité du club catalan…

Certes, la Roja est orpheline de David Villa, gravement blessé il y a quelques mois et insuffisamment remis pour participer à l’Euro – ce qui a d’ailleurs poussé le Barça à jouer sans numéro 9. Mais l’Espagne ne compte pas qu’un seul buteur de renom. Le sélectionneur disposait sur le banc de Fernando Llorente, Alvaro Negredo mais surtout de Fernando Torres. L’entrée en jeu de l’avant-centre de Chelsea n’a pas manqué de faire renaître des critiques à son égard.

Auteur d’une saison étrange et irrégulière en club, les performances d’El Niño ont souvent été qualifiées de médiocres, avant qu’il ne retrouve peu à peu son jeu en fin de saison et ne se montre décisif dans certains matchs très importants. Il a notamment marqué face au FC Barcelone en demi-finale de la Champions’ League. Mais l’ex serial-buteur de Liverpool est loin d’avoir retrouvé son meilleur niveau.

Torres : entre progrès et déception

Il convient toutefois de saluer l’amorce d’un retour en forme du buteur espagnol. Au fond du trou il y a quelques mois, le Galicien n’est plus le joueur fantomatique qu’il fut à ses débuts chez les Blues londoniens. Plutôt en jambes, l’attaquant a été l’auteur d’appels qui ont souvent mis en difficulté une défense italienne, qui n’avait jusque-là montré aucun signe de faiblesse. Les redoutables milieux espagnols ont ainsi trouvé une destination idéale pour leur jeu de passes – ce fut le cas notamment d’un excellent Iniesta – et Torres s’est logiquement procuré plusieurs bonnes occasions. Une entrée réussie donc ?

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Pas totalement. Certes, l’international espagnol s’est montré dangereux à plusieurs reprises, et son entrée en jeu a incontestablement profité à la Roja. Mais un attaquant ne doit pas seulement se procurer des occasions, il doit évidemment les concrétiser. Et c’est là que les choses n’ont pas fonctionné. Torres est rentré pour marquer. Au lieu de ça, il a encore raté plusieurs opportunités. Sa maladresse face au but montre bien que l’avant-centre n’a pas encore retrouvé toute sa confiance.

Et l’acharnement de Vincente del Bosque à essayer de le relancer commence à avoir raison de la patience des médias espagnols, à l’image du célèbre quotidien sportif Marca qui titrait au lendemain du match nul de l’Espagne : « Perdonamos demasiado » (nous avons trop pardonné). Avec une photo du joueur comme illustration… Pourtant, on sent qu’il ne manque plus grand chose à Fernando Torres. Sa renaissance ou son exclusion se joueront probablement à un rien.

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