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Un examen à 50… ou 200 millions d’euros

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Le Bac est une sacrée machine à redémarrer tous les ans. Imaginez donc ! Alors que des centaines de milliers de lycéens planchent sur les examens, générant au total plus de 4 millions de copies à corriger, certains fonctionnaires de l’Education Nationale travaillent déjà sur l’organisation du bac 2013.

10 millions d’euros de rémunération des enseignants

En attendant, quelques 150 000 professeurs, dont certains sont parfois à la retraite mais mobilisés pour l’occasion, seront sollicités pour corriger les copies ou faire passer les oraux. Combien pour corriger un devoir ? 5 euros, les « profs » ayant réclamé, l’ancien tarif (1,32 euro) étant jugé particulièrement mal payé, quand on sait qu’il faut parfois 20 minutes pour corriger un devoir. Parmi les autres charges liées à l’organisation de l’examen, et non des moindres, la prise en charge des frais de déplacement et d’hébergement parfois des examinateurs ou des surveillants. L’hôtel est remboursé 60 euros, le repas très exactement 100 francs ou 15,24 euros ! Le tout coûte 10 millions à l’Education Nationale. Ajoutez à cela tous les frais de reprographie des sujets, de stockage et d’acheminement, les frais d’élaboration des sujets – plusieurs centaines de matières et d’options disponibles, dont 59 langues vivantes ou étrangères – et vous atteindrez le chiffre officiel de 50 millions d’euros.

L’Education nationale, premier poste de dépense de l’Etat

Sauf que celui-ci ne prend pas en compte tout un tas de dépenses effectivement réalisées par l’Education Nationale pour l’organisation du baccalauréat, mais noyées dans la masse de ses charges annuelles, qui représentent le premier poste de dépense de l’Etat avec 61 milliards d’euros dans le budget 2012…

Le bac coûterait 200 millions d’euros à la France

Ainsi, les examens mobilisent des locaux, dont l’occupation a un coût, tout comme ils mobilisent du personnel, énormément d’enseignants et de personnels administratifs, qui ne font pas autre chose pendant qu’ils travaillent à l’organisation du Bac des terminales et des premières. Par exemple, s’occuper des centaines de milliers de lycéens de classe de seconde qui sont virtuellement en vacances, depuis le début du mois de juin, envoyés dans des entreprises pour faire des « stages d’observation », alors même qu’ils n’ont pas pu terminer le programme scolaire de leur niveau dans la plupart des matières… 

L’Observatoire des subventions, proche de l’iFrap, évalue lui le coût du bac à près de 200 millions d’euros. A l’heure de la réduction des déficits publics, l’idée de Vincent Peillon de remplacer une partie des examens par le contrôle continu peut faire du chemin… 

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