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Vers un mini-remaniement ministériel

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« Les discussions continuent et le remaniement devrait être dévoilé jeudi en fin de journée », indique-t-on de source gouvernementale.

C’est à un mini-remaniement que devrait procéder l’exécutif, sans « surprises » attendues. L’équipe en place depuis le 16 mai va enfin, en s’appuyant sur une majorité absolue socialiste à l’Assemblée, entrer dans le vif des sujets économiques et sociaux. Enfin…

2012 n’est pas 2007

Ce remaniement ne devrait pas entraîner les chamboulements de l’équipe gouvernementale auxquels avaient procédé Nicolas Sarkozy et François Fillon le 19 juin 2007, peu après les législatives qui avaient consacré la victoire de l’UMP il y a cinq ans.

L’ancien couple exécutif avait alors dû tirer les conséquences de l’échec d’Alain Juppé aux législatives à Bordeaux et le remplacer par Jean-Louis Borloo au rang de numéro 2 du gouvernement. Il avait aussi accentué la stratégie d’ouverture à des personnalités venues de la gauche comme Fadela Amara ou Jean-Marie Bockel.

Cette fois, le remodelage de l’équipe gouvernementale, qui restera paritaire, pourrait au final ne concerner que « deux noms » et ne pas comporter de « surprises », selon la même source gouvernementale.

Les 24 ministres ont tous été élus ou réélus

Tous élus ou réélus, les 24 des 34 ministres du gouvernement qui briguaient un poste de député ont rempli en effet la condition de victoire imposée par Jean-Marc Ayrault pour prolonger leur bail dans son équipe. Il n’y a donc pas besoin de leur trouver de remplaçant, d’autant que Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, restera au gouvernement et ne briguera pas, comme certains l’en pressaient, la présidence de l’Assemblée.

Pas d’ouverture à proprement parler

François Hollande et Jean-Marc Ayrault se sont déclarés défavorables à toute tentative d’ouverture, de débauchage de personnalités de l’opposition. Tous les ministres appartiennent – et appartiendront – à une formation politique de la majorité présidentielle.

De même, le couple exécutif souhaite un gouvernement composé d’hommes ou de femmes politiques. L’heure n’est donc pas à l’ouverte à la société civile, comme cela a pu être le cas par le passé.

Le Front de gauche n’en sera pas

Le Front de gauche a jugé que les conditions n’étaient « pas réunies » pour intégrer l’équipe. Sans surprise les délégués PCF représentant les militants ont voté, mercredi 20 juin, à une écrasante majorité leur refus d’entrer au gouvernement. Un refus d’entrer au gouvernement qui pourrait, pour autant, ne pas empêcher un soutien, sous condition, à l’Assemblée nationale. Un soutien dont pourrait parfaitement se passer le gouvernement et le Président de la république même si l’on peut imaginer qu’ils mettront tout en œuvre pour que la gauche de la gauche ne se place pas dans l’opposition – afin d’éviter, notamment, une contestation sociale dans la rue.

Un gouvernement un peu plus « pluriel »

Ce remaniement devrait aussi être l’occasion de faire une place à d’autres composantes de la gauche que les écologistes d’Europe Ecologie – Les verts et les radicaux de gauche, déjà représentés, mais

Le nom de Robert Hue, passé du PCF au Mouvement unitaire progressiste (MUP), membre de la majorité présidentielle, est par contre évoqué. « Ça fait partie des débats pour les heures qui arrivent, il a sa place, il l’a eue dans la campagne électorale », explique le ministre des Relations avec le parlement, Alain Vidalies. De son côté, certains communistes ont qualifié leur ancien secrétaire général de « renégât ». Sa cause est pourtant entendue de longue date et sa rupture de ban avec son ancien parti ne date pas d’aujourd’hui.

Une touche Modem ?

En écho à la fameuse « ouverture » de Nicolas Sarkozy, des socialistes, comme le sénateur PS François Rebsamen, ont aussi suggéré d’enrôler d’autres forces au gouvernement, comme le MoDem. Battu dimanche dans les Pyrénées-Atlantiques, François Bayrou ne devrait pas en être, mais des membres de sa formation, tel que l’ancien écologiste Jean-Luc Bennahmias, ne diraient pas non. Il s’agirait alors d’une entrée à titre personnel.

Corriger quelques « erreurs de casting »

Le remaniement peut être l’occasion de corriger certains problèmes déjà apparus dans l’actuelle équipe. La ministre déléguée à la Justice, Delphine Batho, s’accommoderait ainsi très mal de la tutelle de la garde des Sceaux, Christiane Taubira. La ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui, est, pour sa part, l’objet de critiques de certains de ses collègues.

On évoque enfin au PS la nécessité de pourvoir le portefeuille du Commerce extérieur, qui a atteint l’an dernier un déficit record. Le ministre du Travail Michel Sapin, qui doit mener de front une multitude de chantiers sociaux, pourrait quant à lui être rejoint par un ministre délégué.

La véritable surprise n’aura pas lieu..

La véritable surprise, le coup politique serait l’entrée au gouvernement de Ségolène Royal. Cette hypothèse est plus qu’improbable pour ne pas dire farfelue – mais elle mérite d’être évoquée. Battue aux législatives – dans les conditions que l’on sait -, Ségolène Royal ne remplit pas la condition sine qua non d’une entrée au gouvernement.

Ensuite, on voit mal l’ancienne candidate à la présidentielle se placer sous la tutelle de Jean-Marc Ayrault. Seul un poste conséquent pourrait lui convenir – et cela ne s’inscrirait plus dans le scénario d’un remaniement a minima.

Sur un plan plus personnel, comment Ségolène Royal pourrait-elle travailler régulièrement avec François Hollande, son ex-compagnon. On imagine déjà les tweet de la dite « Première Dame de France », Valérie Trierweiler. Oublions…

Le premier Conseil des ministres de la nouvelle équipe devrait se tenir vendredi.

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