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Alain Casabona, défenseur de l’éducation artistique

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Bonjour M’ssieurs-Dames,

Mon ami  Alain Casabona fait partie de ces hommes qui rendent la vie plus belle.

Unanimement reconnu pour son humanisme, ses passions artistiques, son enthousiasme vous anime ou vous ranime dès que vous le rencontrez. Nous avons le même point commun, celui de vouloir aider les jeunes. C’est notre devoir,  voire du civisme. C’est un privilège !

« Un jour tu verras, on se rencontrera » Comment ne pas évoquer cette chanson de Mouloudji.

Alain Casabona se consacre aux autres pour en valoriser tous les talents et éclairer le quotidien à la splendeur de la fraternité.

Le 27 juin, Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil économique, social et environnemental lui a remis la Croix d’Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres au Palais d’Iéna.

Le choix du Palais d’Iéna, siège du CESE, n’était pas anodin. Au-delà de l’amitié et de la complicité de nos hôtes – Jean-Paul Delevoye et Alain Casabona  ont organisé maintes manifestations dans le cadre de l’A.M.F. (association des Maires de France, dirigée par Jean-Paul Delevoye de 1992 à 2002), c’est au CESE que François Hollande a rendu sa première visite officielle, quelques jours après son élection, pour évoquer « la condition des jeunes ». Par ailleurs la lecture de Libération du 2 juillet nous apprend que « vilipendés par le président sortant, syndicats et patronat sont remis au centre du jeu par Hollande, dans le cadre de la conférence des 9 et 10 juillet, consacrée aux grandes réformes du quinquennat, avec un vrai symbole : celle-ci ne se tiendra pas à L’Elysée, mais au Conseil Economique et Social. »

Fin connaisseur de l’art politique, Alain Casabona  n’a pas manqué de rappeler que le candidat Hollande s’était engagé à mettre en place un plan quinquennal pour l’éducation artistique,  « priorité de l’action gouvernementale », comme l’a rappelé Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, lors de sa prise de fonction. Thème repris hier par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a annoncé, dans son discours de politique générale, l’élaboration « en septembre d’un grand plan d’éducation artistique et culturelle ». Aux actes, citoyens ! 

Après nous avoir révélé que le récipiendaire est issu du croisement d’un Corse et d’une Bretonne, née à Guéméné-sur-Scorff, patrie de l’andouille, et s’être livré à un brillant exposé de botanique, (le chardon Casabona – ptilostemon casabona – étant considéré comme la plus belle variété du genre),

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Le chardon casabona  

Jean-Paul Delevoye a évoqué en termes dithyrambiques le parcours d’Alain Casabona  (cf. mon billet du 10 janvier 2012) http://soufflezsurlesbraises.com/2012/01/10/alain-casabona-le-lion-de-st-germain-2 dans le genre « Le Malraux nouveau est arrivé  » et cité la maxime préférée du Corse, empruntée à Paul de Gondi, cardinal de Retz et ennemi juré de Mazarin : « Tout craindre et ne rien redouter » . Avis aux bretteurs potentiels…

Jean-Paul Delevoye entouré d’Alain Casabona et de ses filles

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Au-delà des compliments dont le président Delevoye a bien voulu se montrer prodigue, sans mesure, il parait juste de replacer cette sympathique réunion dans son double contexte : celui de l’amitié, avant tout.

La raison principale de cette distinction est le combat permanent d’Alain Casabona pour  l’Education artistique.

L’Education artistique n’est pas un accessoire pédagogique de second ordre. C’est véritablement un pilier dans la construction de la personnalité de chaque jeune. Dans tous les milieux sociaux, pour toutes les ambitions ouvertes par l’école, l’Education artistique est le sésame de la sensibilité, sans laquelle les intelligences restent abstraites, et souvent fausses. Elle ouvre les esprits les plus divers à la réalité, soit qu’elle constitue un biais d’apprentissage, soit qu’elle ancre cet apprentissage dans l’enchantement de la vie. Elle donne du sens.

D’autre part l’Education artistique forme un lien social et un médiateur de paix sans égal. La meilleure preuve, le goût unanime des jeunes pour la musique : combien ce goût spontané serait-il encore plus fécond de concorde et de solidarité s’il s’appuyait sur une pratique à peu près générale !

La pratique artistique véhicule en effet des codes, des valeurs, des opportunités de rencontres qui transcendent les clivages. Elle est un défi jeté par la sensibilité vraie aux désordres posés par le raisonnement dévoyé. Imagine-t-on combien Guernica, l’œuvre de Picasso, a contribué à la paix en Europe depuis 1945 ? Elle rend tout simplement impensable, aux yeux des jeunes générations, un nouveau conflit.

Cela suffirait à la justifier.

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Pourtant cette cause de l’Education artistique parait encore lointaine à trop de responsables publics, à trop de parents et même à trop de jeunes. Elle avance néanmoins, comme Jean-Paul Delevoye l’a rappelé grâce, je crois, à deux facteurs:

A la tête de l’Etat, dans les ministères, au sein des collectivités territoriales, d’institutions internationales comme l’UNESCO ou le Conseil des Communautés Européennes, elle fait son chemin, lentement mais surement. La création, il y a quelques années, du Haut Conseil de l’Education Artistique et Culturelle, la récente annonce qu’elle constitue une priorité gouvernementale, vont dans ce sens. Et même si, naturellement, le peu de sagesse incite Alain Casabona à l’impatience, il sait que « Le temps n’épargne rien de ce qui se fait sans lui », et qu’il faut convaincre, bien au-delà des élus et des responsables administratifs.

L’Education artistique suscite un immense courant de sympathie, d’appuis, de militantisme.

Les efforts portent déjà leurs fruits. L’inscription, à l’école et au collège d’un nouvel enseignement, celui de l’Histoire des Arts, faisant l’objet d’une épreuve avec coefficient 2 au brevet des collèges, en témoigne. Certes, les difficultés rencontrées sont importantes, étant donné la transversalité de cet enseignement, qui concerne toutes les disciplines. Et pourtant, cette nouvelle matière, qui s’ajoute, sans se substituer à eux, aux Arts visuels et à l’Education musicale, connait un succès croissant.

L’éducation artistique prend désormais toute sa place dans l’action publique. Il reste néanmoins beaucoup à faire, tout particulièrement dans les domaines de la formation des maitres et de la mise en place des partenariats.

Le chantier est considérable, mais la route est tracée.

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La cause de l’Education artistique doit et peut permettre de rassembler les principales forces vives éducatives, culturelles et artistiques, sociales et économiques, au service de l’épanouissement personnel du plus grand nombre, et de la paix.

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