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Avis de recherche : le Groenland a perdu sa calotte glacière

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Une fonte de 47 points supérieure à la normale

La Nasa tire la sonnette d’alarme. D’après les données de trois satellites, analysées par l’Agence spatiale américaine, la surface gelée du Groenland – l’inlandsis –aurait diminué de 97 % au cours du mois de juillet 2012. Mais ce n’est pas la fonte de la calotte en elle même qui inquiète les scientifiques. C’est l’ampleur du phénomène. De fait, si chaque été, la province autonome du Danemark perd en moyenne 50 % de sa couverture de glace, l’année 2012 marque, elle, une fonte de 47 points supérieure à la normale.

Le Groenland a perdu 57 % de sa calotte glacière en l’espace de 4 jours

« C’est tellement sans précédent que je me suis d’abord interrogé sur le résultat : était-ce bien réel ou était-ce dû à une erreur de données » explique l’expert américain Son Nghiem. Le scientifique explique avoir croisé les données de trois satellites pour confirmer et affiner son observation. Les résultats sont alarmants. Au 8 juillet, 40 % de la calotte glacière avait fondu. Quatre jours plus tard, seuls 3 % de l’étendue subsistaient. La publication de ces résultats a fait écho au détachement d’un important bloc de glace – deux fois la superficie de Paris – sur le glacier Petermann.

Le détachement du bloc de glace, filmé par un touriste

Des conséquences imprévisibles

L’ampleur du phénomène a changé les mécanismes opérant habituellement et rend imprévisible ses conséquences. En temps normal, l’eau issue de la fonte des glaces regèle rapidement lorsqu’elle est présente en altitude ou est retenue par les glaces des régions côtières. Seule une partie s’écoule dans l’océan. Mais, la Nasa le souligne : « cette année, l’ampleur de la fonte à la surface ou près de la surface a connu une hausse brutale ».

Vers une hausse du niveau des océans ?

La communauté scientifique juge que la fonte de l’inlandsis a été certainement affectée par le réchauffement climatique mais que, comme le fait remarquer Tom Wagner, responsable de l’Agence américaine : « cet événement, combiné à d’autres phénomènes naturels mais rares, comme le monumental décrochage de la semaine dernière […] font partie d’un ensemble complexe ». D’autant plus que l’événement coïncide avec une forte pression inhabituelle d’air chaud au-dessus de la province, dont l’incidence doit encore être évaluée pour déterminer si, oui ou non, une hausse du niveau des océans pourrait suivre.

Un phénomène cyclique

La fonte de la calotte glacière groenlandaise, dans de telles proportions, est rare, mais pas inédite. D’après des observations passées, ce type de fonte interviendrait tous les 150 ans en moyenne. La dernière avait eu lieu 123 ans plus tôt, en 1889.

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