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Ayrault ne demandera pas la confiance au Sénat

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Après avoir fait sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, la veille, Jean-Marc Ayrault, chef du gouvernement, se présentera devant les Sénateurs, mercredi 4 juillet.

Jean-Marc Ayrault ne prendra pas de risques devant le Sénat

Puisqu’il n’est pas contraint de demander l’approbation des membres de la Haute Assemblée, Jean-Marc Ayrault a choisi de ne pas demander de vote de confiance aux sénateurs, ce dernier doutant d’obtenir la majorité tant a été serrée la victoire de la gauche en septembre dernier.

Si l’article 50-1 de la Constitution, instauré après la réforme constitutionnelle de 2008, autorise le chef du gouvernement à faire une déclaration sans vote, cette décision témoigne néanmoins du manque de soutien de la majorité présidentielle dans la deuxième chambre du Parlement.

Les communistes sont peu confiants

Le Sénat n’est actuellement majoritaire à gauche que grâce à six sénateurs dont trois ont été nommés ministres. Ces derniers seront donc absents et leurs remplaçants ne siègeront pas avant un mois, compte tenu du délai légal après chaque élection.

Le groupe communiste au Sénat, constitué de 21 membres, ne donnera pas sa confiance au Premier ministre sans garanties. La récente annonce de la hausse de 2% du Smic, trop faible pour l’extrême gauche, n’encourage pas les communistes à approuver les premières actions du gouvernement.

Nicole Borvo Cohen-Seat, sénatrice communiste interrogée par l’AFP, a récemment confié, « nous ne savons pas encore ce que contiendra la déclaration de politique générale mais ce qui se passe actuellement au plan européen ou avec une hausse insuffisante du Smic ne vont pas dans le bon sens ».

La gauche aura besoin des communistes

Les rêves de majorité de François Hollande touchent peut-être à leur fin. La Commission des Finances du Sénat, où la gauche est majoritaire grâce à une simple voix, vaguement soutenue par trois sénateurs communistes. François Marc, nouveau rapporteur, sera désormais confronté aux communistes afin de leur faire accepter le collectif budgétaire pour 2012 qui doit acter les premières mesures fiscales du gouvernement. Une tâche qui s’annonce difficile.

Un risque faible, seule l’Assemblée peut faire chuter le gouvernement

Il est rare de voir un Sénat dirigé par la gauche. Traditionnellement, les Premiers ministres devant effectuer leur discours de politique générale, avaient l’habitude de demander l’approbation du Sénat. Aujourd’hui la configuration est différente, néanmoins, Jean-Marc Ayrault ne prendra pas ce risque.

Un risque d’ailleurs minime puisqu’à la différence de l’Assemblée nationale, le Sénat n’a pas le pouvoir de renverser le gouvernement.

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