Site icon La Revue Internationale

Comment va faire François Hollande pour trouver 33 milliards?

[image:1,l]

On se souvient peut-être de l’impopularité de Nicolas Sarkozy, qui avait annoncé un plan de 7 milliards d’économies en 2008, étalées sur trois ans. C’était avant la crise financière de septembre 2008. Ensuite, Nicolas Sarkozy avait joué petit bras : des plans à 5 milliards par-ci, à 10 milliards par-là. Des réductions de 10% des dépenses de l’Etat, mais sur trois ans.

Avec François Hollande, la France passe au gros calibre

33 milliards d’économies en un an, cela représente environ 10% du budget de l’Etat en un temps record. Une somme qu’aucun gouvernement d’inspiration libérale n’aurait probablement jamais osé avancer.

En annonçant des recrutements massifs d’enseignants dans le même temps, François Hollande ne craint donc ni les paradoxes, ni les difficultés. Qui plus est, il a garanti que seuls les plus riches seraient touchés et a répété que les classes moyennes seraient épargnées. Le cahier des charges semble objectivement difficile à tenir.

L’équation est pourtant relativement simple à résoudre: soit il augmente les impôts, soit il diminue les dépenses. L’augmentation des impôts est toujours un exercice complexe. La répétition à l’envie d’un ciblage sur les plus riches le prouve : le gouvernement sait que le recours à l’impôt est le début de l’impopularité, surtout quand la qualité des services publics reste identique, voire diminue. De quelle marge le gouvernement dispose-t-il pour utiliser cette arme? En réalité aucune.

Le gouvernement annonce 1,2 point de PIB supplémentaire d’impôt en 2013

La France est d’ores et déjà la championne de l’OCDE en matière de part de la richesse nationale prélevée par les pouvoirs publics, Etat, collectivités et assurances sociales confondues.

Le gouvernement annonce néanmoins 1,2 point de PIB supplémentaire d’impôt en 2013, soit une grosse vingtaine de milliards d’impôts nouveaux. Cette somme n’est pas mince. Si elle devait porter sur le seul impôt sur la fortune, elle équivaudrait à sa multiplication par 5.

Côté dépenses, la situation n’est pas meilleure. Les administrations de l’Etat sortent épuisées de la Revue Générale des Politiques Publiques (RGPP) dont la principale réussite est d’avoir accompagné le non-remplacement de la moitié des fonctionnaires partant à la retraite. François Hollande a annoncé au minimum un moratoire sur cette politique… Tout en soutenant qu’il stabiliserait les effectifs globaux et recruterait 60 000 enseignants en 5 ans, plus 12 000 policiers. 

Quadrature du cercle ? Oui. Ou bien la baguette magique pour défier les lois de la finance publique

> Consultez d’autres articles du même auteur sur le site d’Économie Matin

Quitter la version mobile