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Conférence sociale: qu’attendent les partenaires sociaux?

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Le président de la République, le Premier ministre et sept ministres du pôle social et économique du gouvernement – pas moins – engagent lundi 9 et mardi 10 juillet, la concertation avec les partenaires sociaux afin d’établir et d’engager, dans la confiance le programme de réformes sociales du quinquennat. Les trois organisations patronales, les cinq centrales syndicales représentatives et les trois organisations non représentatives invitées ont accueilli favorablement la démarche engagée par le gouvernement, même si chacun s’accorde pour convenir que seuls les résultats sur le long terme comptent. Est-ce parce que chaque acteur, responsable, reconnaît la gravité de la situation et des menaces qui pèsent sur la France, les Français et leur modèle social ? Cela y participe sans doute et c’est une occasion à saisir pour François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Passage en revue des positions des différents partenaires sociaux.

 

Les organisations patronales

 

Le MEDEF et la défense de la compétitivité 

Laurence Parisot, la présidente du MEDEF, a indiqué clairement, au cours des réunions de préparation, que son organisation considérait que la question de la compétitivité était la question numéro un. C’est sous cet angle que devraient être traitées les questions de financement de la protection sociale et de réforme du marché du travail.

L’organisation patronale entend aussi remettre sur la table des propositions écartées par le gouvernement. L’organisation propose ainsi de baisser simultanément les charges sociales payées par les salariés et les employeurs, pour réduire le coût du travail, et de compenser cette baisse par une augmentation de la TVA et de la contribution sociale généralisée (CSG). Une proposition qui rappelle la TVA sociale de la précédente majorité.

Elle propose aussi de rendre le débat sur la « flexi-sécurité » – une flexibilité accrue du marché du travail, compensée par plus de sécurité pour les salariés. Dans ce cadre, la notion de « rupture conventionnelle » ne s’appliquerait plus seulement aux salariés individuels mais aussi au niveau collectif.

La CGPME demande un plan quinquennal de réformes

Jean-François Roubaud, président de la CGPME, souhaite que le gouvernement accepte de travailler sur un plan à cinq ans. D’après son organisation, il faut que des dossiers importants, comme les salaires minimaux, les conditions de travail, la baisse des charges salariales, le financement de la protection sociale, qui ne peut pas reposer sur les seules entreprises, puissent être abordés sur le long terme.

Le satisfecit des artisans de l’UPA à la méthode Ayrault

Jean Lardin, le représentant des artisans, estime prometteuse la méthode de travail initiée par le gouvernement ainsi que sa volonté de consultation. Il considère que la mise en œuvre des nouvelles orientations politiques doit passer par un processus de concertation avec les partenaires sociaux qui permettra de faire émerger des solutions réalistes et partagées.

L’UPA estime que les travaux de la conférence sociale doivent viser en priorité à baisser le coût du travail et à maintenir le pouvoir d’achat des Français, deux préalables indispensables à l’amélioration de la croissance et de l’emploi.

Les artisans entendent aborder ces enjeux  de façon pragmatique et non dogmatique. Leurs représentants seraient même prêts à examiner la question du départ anticipé en retraite pour les carrières longues, sous réserve que la mesure ne se traduise pas par une augmentation sensible des cotisations vieillesse patronales et salariales.

 

Les centrales syndicales représentatives

 

La CGT affiche un esprit constructif

Bernard Thibault a affiché un état d’esprit constructif en présentant à la presse, jeudi 5 juillet, les propositions que la CGT défendra à la conférence sociale. D’emblée, le secrétaire général de la CGT, qui a confirmé qu’il quittera ses fonctions en mars 2013, s’est félicité de la « posture plus volontariste du gouvernement en matière de dialogue social ». La CGT préconise de fixer l’objectif de créer un million d’emplois à l’horizon 2017, ce qui contribuerait au plein-emploi, car un emploi industriel génère quatre emplois induits dans le reste de l’économie

Bernard Thibault a aussi indiqué que sa centrale syndicale n’entendait, en aucun cas, faire de la surenchère.

L’emploi est la priorité de la CFDT

François Chérèque a rappelé que pour la CFDT « l’emploi est la priorité ». Il a ainsi demandé des « mesures urgentes », notamment « un plan national d’urgence de formation des demandeurs d’emploi » ou encore « le renforcement du chômage partiel », une utilisation ciblée et coordonnée des contrats aidés ainsi qu’un « renforcement des moyens de Pôle emploi ».

Sur le Smic, le Secrétaire général de la CFDT a plaidé pour qu’il soit restauré « dans sa fonction de salaire minimum de démarrage pour des postes réellement non qualifiés ».

La CFTC espère un renouveau du dialogue social

Le syndicat du président Philippe Louis s’est largement mobilisé lors des réunions de préparation de la conférence et mise sur un renouveau du dialogue social.

Force Ouvrière veut des résultats plutôt que des effets de manche

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, s’est montré quelque peu perplexe et attend de voir. C’est sur le format d’une telle conférence qu’il a exprimé quelques doutes. « C’est pas le Festival de Cannes, mais ça y ressemble quand même », a-t-il souligné. « Moi, ce que je souhaite, c’est que ça puisse se décliner ensuite ministère par ministère. […]  Moi je suis souple sur les questions de méthode, ce qui m’importe ce sont les résultats », a-t-il poursuivi.

La CFE-CGC estime qu’il faut tout mettre sur la table pour créer la confiance

La centrale syndicale présidée par Bernard Van Craeynest a indiqué les thèmes qu’elle juge prioritaires : « Qu’est-ce que la compétitivité et quels sont les facteurs de relance de l’économie ? Comment nous réapproprier notre destin en dégageant les moyens de financer de nouvelles filières productives et de services, ainsi que nos entreprises, en maîtrisant leur capital dans le cadre d’une croissance durable ? Qu’est-ce qu’une mission de service public ? Par qui doit-elle être remplie ? Qui paye ? Protection sociale : comment préserver l’esprit de notre modèle ? »

La méthode consisterait, estime la Confédération générale des cadres, à commencer par mettre sur la table tous les éléments. Ce serait est la contribution essentielle pour créer la confiance.

 

Les organisations syndicales non représentatives

 

La FSU attend d’autres politiques

La FSU de Bernadette Groison est invitée à trois des sept tables rondes. Ses attentes sont fortes pour que soit améliorée la situation économique et sociale, réduites les inégalités et reconstruites les solidarités. Le syndicat estime qu’il est temps de mettre en œuvre d’autres politiques et que la conférence sociale doit être un temps fort de concertation des différents acteurs pour fixer ces objectifs.

L’UNSA considère que ses revendications ont été entendues

L’Union nationale des syndicats autonomes a constaté, à la lecture des déclarations de Michel Sapin que beaucoup de ses propositions ont été reprises par le gouvernement. Les thèmes : emploi, en particulier des jeunes, formation, rémunérations, redressement de notre appareil productif, égalité professionnelle homme/femme, retraite, protection sociale et Fonction Publique, correspondent aussi aux propositions de l’UNSA.

Solidaires refuse de se cantonner à la seule Fonction publique

L’union syndicale Solidaires n’est invitée à participer qu’à une seule table ronde sur les sept organisées : « Moderniser l’action publique avec ses agents ». Ses responsables ont dénoncé le traitement qui lui est réservé et regrettent que le nouveau gouvernement la traite comme le précédent en ne la consultant que pour les questions concernant la Fonction publique

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