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Didier Deschamps ou le choix de la rigueur

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Le tacticien tant attendu ?

La nouvelle était dans l’air depuis quelques temps. Après un premier refus de « DD », Noël Le Graët, président de la FFF, a finalement convaincu l’ex-entraîneur de Marseille de prendre la tête des Bleus. L’homme avait déjà été annoncé à ce poste à plusieurs reprises, que ce soit après le fiasco de l’Euro 2008 ou celui de la coupe du Monde 2010. C’est finalement à la suite d’un Euro 2012 mitigé qu’il est nommé.

Didier Deschamps est un homme d’expérience. Un meneur, tout d’abord. On ne devient pas capitaine de l’Equipe de France tout en dépassant la très symbolique barre des 100 sélections par hasard, en particulier à l’époque où le football français brille de mille feux. Joueur, il montrait déjà une véritable intelligence tactique, ce qui faisait de lui le parfait relai d’Aimé Jacquet parmi les joueurs, mais également un joueur tout ce qu’il y a de plus précieux en milieu de terrain.

Car le nouveau sélectionneur des Bleus est avant tout particulièrement réputé pour être un brillant tacticien. Rugueux milieu défensif lorsqu’il était joueur, il aime tout particulièrement les défenses hermétiques. Là où son prédécesseur projetait de faire jouer de manière « séduisante » l’équipe de France, il est plus probable que Didier Deschamps souhaite avant tout redonner une vraie solidité défensive à des Bleus qui en ont cruellement manqué durant l’Euro 2012.<!–jolstore–>

Deschamps : un gagneur

L’homme a également un palmarès qui parle en sa faveur. A Monaco, il a emmené une équipe que personne n’attendait en finale de la Ligue des Champions, après avoir notamment sorti Chelsea et le grand Real Madrid. Avant de tomber face à une autre surprise, le FC Porto de José Mourinho, largement considéré depuis comme le meilleur entraîneur du monde.

A la Juventus de Turin, il a instantanément fait remonter l’équipe dans l’élite, elle qui avait été reléguée administrativement en Série B pour son implication dans l’affaire des matchs truqués de 2006 juste avant l’arrivée de l’entraîneur. Il sera finalement poussé à partir à cause, déjà, de relations compliquées avec la direction.

A l’Olympique de Marseille, enfin, il a gagné six titres en trois ans, dont un championnat de France, dans un club qui n’en avait pas gagné un seul depuis 17 ans.

Pas un grand psychologue

L’homme a donc l’expérience, les qualités tactiques et le palmarès qui font de lui un sélectionneur plus que légitime. En revanche, il a souvent fait preuve au cours de sa carrière d’entraîneur d’une certaine rigidité en matière relationnelle, et on lui a également reproché son manque de communication interne, que ce soit avec les effectifs ou la direction. Avec à la clé, des clashs avec plusieurs de ses joueurs. A Marseille, on se souvient encore de sa guerre ouverte avec José Anigo, le directeur sportif.

Mathieu Valbuena et Hatem Ben Arfa, qui ont également eu des contentieux avec le sélectionneur, sont actuellement présents en sélection… et peut-être plus pour longtemps, tant l’inimitié entre les deux joueurs et l’entraîneur semble forte, surtout dans le cas du turbulent milieu offensif de Newcastle.

Dans une équipe de France minée par les égos et les caprices de certains, on peut espérer que la fermeté de Didier Deschamps soit plus efficace que la (trop grande ?) souplesse de Laurent Blanc. Ou au contraire, craindre qu’elle ne cristallise les tensions et ne fige la situation.

En tous cas, Didier Deschamps a toutes les cartes en mains pour réussir, tant au niveau du palmarès que des qualités tactiques, mais également de la confiance de la Fédération, qui a bataillé ferme pour obtenir sa signature. A lui maintenant de rendre encore un peu plus d’éclat aux Bleus. Car l’air de rien, Laurent Blanc est loin d’avoir tout raté. 

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