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Grèce, Espagne, Italie… Semaine décisive pour la zone euro

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Quelques jours après l’approbation d’un plan de sauvetage des banques espagnoles de 100 milliards d’euros, l’Espagne vit ses plus sombres jours sur les marchés financiers depuis que la crise a enflammé l’Europe, il y a trois ans.

Grèce et Espagne mettent la zone euro en péril

L’Espagne et l’Allemagne ont émis des garanties selon lesquelles Madrid n’aura pas besoin de sauvetage global, mais le pays fait face à des taux d’emprunts record et la crise de la zone euro atteint un nouveau niveau d’intensité. Ils sont nombreux à croire que cette crise ne pourra désormais être résolue que par une solution globale que l’Union européenne ne semble pas prête à apporter.

Mais l’Espagne n’est pas le seul acteur concerné.

De l’autre côté de la Méditerranée, de nouvelles peurs grandissent et le spectre de la sortie de la Grèce de la zone euro est encore vibrant.

Le nouveau gouvernement nommé en juin dernier semble incapable de respecter son engagement de réduire son déficit et les prêteurs du pays répondent par des menaces sévères pour que le pays maintienne son économie à flot.

« Nous ne pouvons plus prêter à la Grèce si elle ne remplit plus ses engagements, » a déclaré le ministre allemand de l’Economie, Philipp Rosler, sur ARD TV, dimanche dernier. « La sortie de la Grèce de la zone euro ne me fait plus horreur depuis longtemps. »

L’Allemagne est désormais atteinte

Les inquiétudes concernant l’avenir de la zone euro ont fait un nouveau bond en avant après que l’agence de notation Moody’s a annoncé que la perspective à long terme de l’Allemagne n’était plus « stable » mais « négative ». De même pour le Luxembourg et les Pays-Bas, pays connus pour avoir réussi à garder une économie saine.

Moody’s a affirmé que ces trois pays étaient de plus en plus exposés à un risque d’instabilité à la suite de l’éventuel risque de voir la Grèce sortir de la zone euro et des conséquences économiques de cette sortie qui induirait notamment de devoir aider les autres économies défaillantes de la zone euro.

L’Espagne ne peux pas tenir plus de trois mois

Le taux d’emprunt directeur de l’Espagne sur 10 ans a atteint 7,6% mardi dernier. Un chiffre bien au-dessus du 7% qui avait forcé l’Irlande et le Portugal à faire appel à l’aide du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Union européenne.

Avec ses coûts, à court terme, l’Espagne ne pourra probablement pas être en mesure de payer ces intérêts après l’été. « Nous avons assez de liquidités pour tenir trois mois, » a déclaré en ce sens un haut fonctionnaire du gouvernement au quotidien La Vanguardia.

La bourse de Madrid a vu son indice IBEX35 tomber en dessous des 3% mardi dernier, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 2003.

Cette baisse est survenue malgré une interdiction de vente à découvert de valeurs introduites par les régulateurs espagnols et italiens en début de semaine afin de contrer la spéculation. L’indice espagnol est en baisse de près de 28% depuis le début de l’année.

Bien que l’accord de sauvetage des banques conclu la semaine dernière par l’Union européenne ait apporté un peu de soulagement, le pays a souffert des délais de mise en œuvre pour les administrations régionales.

Les régions espagnoles réclament de l’aide

Mardi dernier, la Catalogne, la seconde région la plus riche d’Espagne, a indiqué qu’elle demanderait un plan de sauvetage au gouvernement national, à la suite de la première demande de la région de Valence.

« La Catalogne n’a pas d’autres banques que le gouvernement espagnol, » a déclaré à la BBC le ministre catalan des Finances, Andreu Mas-Caolell. « Nous sommes des contribuables en Espagne et il est normal que nous demandions les services bancaires du Trésor espagnol. »

L’Espagne a mis en place un fonds de 18 milliards d’euros pour soutenir ses régions criblées de dettes. Un fonds qui, selon l’Espagne et l’Union européenne, devrait être suffisant pour répondre à toutes les demandes. La Catalogne devrait avoir besoin de plus de sept milliards d’euros pour couvrir ses finances à la fin de l’année.

La crise de la dette régionale et rampante effraie les marchés, tout comme la récession qui s’annonce désormais pour 2013.

La BCE doit s’engager

Désormais, le seul moyen de sauver l’Espagne de la faillite semble être dans les mains de la Banque centrale européenne, pour intervenir sur les marchés et acheter des obligations espagnoles, ce qu’elle peut difficilement se permettre.

Néanmoins, les ministres espagnols ne sont plus les seuls à supplier la Banque centrale européenne d’agir. « Si ça devient nécessaire, ce serait en augmentant le soi-disant pare-feu de protection, ou par une intervention de la Banque centrale, » a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius sur France 2, en début de semaine.

La Banque centrale européenne est également vue comme la seule institution qui peut intervenir avec une rapidité suffisante, si nécessaire, pour aider l’Italie, qui se confronte également à la pression des marchés.

La BCE est réticente à agir, notamment en raison des éventuelles craintes de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Finlande ou encore des Pays Bas. De nombreux habitants de ces pays ne peuvent pas imaginer l’idée d’une mutualisation des dettes des pays pauvres qui, en plus, pourrait les inciter à ne faire plus d’efforts.

L’affrontement des points de vue entre le nord et le sud de l’Europe est à la racine de la crise de la dette, depuis ses premiers jours en 2009, et les débats actuels montrent que l’Europe est encore loin d’avoir trouvé une réponse à la question.

Global Post / Adaptation Sybille de Larocque – JOL Press

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