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L’épidémie du Sida recule, les stratégies thérapeutiques avancent

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Plus de 22 000 chercheurs, médecins, responsables d’associations et dirigeants politiques sont réunis à Washington, depuis dimanche 22 juillet, à l’occasion de la 19ème Conférence internationale sur le Sida.

Eradiquer le Sida

Ensemble, les participants comptent bien prouver que l’éradication d’une des plus grandes épidémies mondiales n’est désormais plus une utopie.

Identifié en 1981, le virus du sida appartiendra-t-il bientôt au passé ?

État des lieux de la pandémie

Le sida fait encore des ravages dans le monde. Selon un rapport publié par Onusida, mercredi18 juillet, 1,7 million de personnes seraient mortes des suites de l’infection durant l’année 2011.

Cette même année, on comptait alors 34,2 millions de personnes infectées.

Derrière ces chiffres, une répartition inégale de la maladie permet aux chercheurs et responsables mondiaux de définir des plans d’action ciblés.

En 2011, 1,2 million de personnes sont décédées des suites de la maladie en Afrique, soit une baisse de 22% par rapport à l’année 2005. En Asie, 330 000 personnes sont mortes au cours de l’année 2011.

Une forte hausse du nombre de décès est à noter en Europe de l’est et en Asie centrale où 90 000 personnes, soit six fois plus qu’il y a 10 ans, sont mortes en 2011. Même constat pour le Proche Orient et l’Afrique du Nord qui dénombrent 78,5% de plus de décès qu’en 2001, soit 25 000 cas.

L’Amérique Latine connaît une baisse de 9,5% de ses décès dus à l’infection depuis 2010. 57 000 personnes sont mortes en 2011.

Finalement, 29 000 malades sont décédés en Europe Occidentale, Centrale et en Amérique du Nord au cours de l’année.

Une autre baisse significative a été soulignée par le rapport de l’Onusida. En 2011, 2,5 millions de personnes ont été infectées par le virus, chiffre qui représente une baisse de 20% sur les 10 dernières années.

La stratégie de l’éradication

Au cours de la Conférence, sept actions prioritaires ont été présentées par la Société internationale du Sida (IAS). Des actions qui, à terme, pourraient bien permettre à la science d’en finir avec la maladie.

Si aujourd’hui, les personnes atteintes du virus et ayant accès aux traitements peuvent espérer mener une vie quasiment normale, les chercheurs n’ont toujours pas réussi à éliminer le virus.

Pourtant, un regain d’optimisme anime la Conférence de Washington. Les chercheurs sont confiants depuis qu’ils ont compris que la thérapie génique pourrait changer le cours de la recherche.

Pour illustrer leurs thèses, un exemple. Celui de Timothy Brown, connu aussi sous le nom du « Patient berlinois » qui, après une greffe de cellules souches de moelle osseuse en 2007, est désormais considéré comme guéri du sida.

Parmi les différents tests effectués, un groupe de Français, atteints du sida, mais traités très tôt après leur contamination, ont pu arrêter leur traitement sans rebond viral.

L’espoir de l’autodépistage

Lorsqu’il sera mis en vente, le Oraquick permettra à chaque personne soucieuse d’être dépistée de pouvoir réaliser un test seule, depuis son domicile.

Le principe est simple, un échantillon de salive est récolté à l’aide d’une languette placée dans un récipient. Quelques minutes plus tard, un résultat, positif ou négatif, apparaît.

L’Agence américaine des médicaments (FDA) a autorisé, mardi 3 juillet, la commercialisation de ce premier test de dépistage sans supervision médicale.

Néanmoins, les résultats du test doivent être reçus avec prudence et il sera conseillé aux personnes concernées de réaliser des tests plus poussés.

Un essai clinique mené par le fabricant a prouvé que ce test permettait de détecter le VIH dans 92% des cas.  Méfiance également sur les faux négatifs. Comme l’indiquent les résultats de ce test, un cas sur 12 pourrait être un faux négatif.

Le véritable enjeu est clairement aujourd’hui de développer le dépistage, à la fois pour responsabiliser la personne qui se découvrirait séropositive, mais aussi pour lui permettre de bénéficier le plus tôt possible des traitements, afin d’obtenir une bien meilleure efficacité. L’autodépistage pourrait rentrer dans cette politique de gestion personnelle de son  « sérodiagnostic ».

Un traitement préventif autorisé

Le Truvada, médicament bien connu des patients atteints du sida est désormais autorisé, aux Etats-Unis, à titre préventif.

Ce médicament permettrait de réduire de 75% les risques d’infection pour les populations considérées comme « à risque ».

En plus des effets secondaires et indésirables du traitement, un autre inconvénient réside dans le prix du traitement, évalué à 10 000 euros par an.

Si le médicament est autorisé aux Etats-Unis, des études sont en cours en France pour le commercialiser un jour. Même si son utilisation préventive fait polémique, il ouvre la voie à une approche de plus en plus pointue, dans l’approche thérapeutique du Sida.

Du 4 en 1 contre le sida

Un seul médicament par jour pour soigner le sida. Les malades en rêvaient. Le Quad ®, créé par le laboratoire Gilead Sciences combine quatre molécules dont trois rétroviraux (l’elvitégravir, l’emtricitabine et le ténofovir) à un « booster » qui permet d’augmenter l’efficacité du médicament.

Le Quad ® vient de terminer la phase 3 de deux essais cliniques et devrait désormais être étudié par les autorités sanitaires américaines. Ce médicament représente un grand espoir pour les malades car l’effet combiné des molécules augmentent leur efficacité, et car sa prise unique en simplifie considérablement la prise .

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